NOUVELLES ARCHEOLOGIQÜES. 363
recherche tout ce qui peut l’aider dans la solution du difficile probldme
qu’elle s’est posd en entreprenant de tracer ddfinitivement l’histoire gdnd-
rale de Paris; ils donnent aussi une idde des richesses archdologiques qui
pourront dtre rdunies dans le musde municipal en voie de formation.
-Nous recevons de M. l’abbd Cochet la nouveJle suivante :
On n’a pas oublid, ä Rouen, que, le 30 juillet 1838, M. A. Deville trouva,
dans le sanctuaire de notre cathddrale, la statue sdpulcrale d’un roi anglo-
normand, le cdldbre Richard Coeur de Lion.
Guidds par des indications analogues ä celles qui avaient dirigd le savant
directeur du musde de Rouen, MM. l’abbd Cochet, inspecteur des monu-
metife historiques; Bärtlielemy, architecte diocdsain, et l’abbd Robert,
chanoine, intendant de la cathddrale, ont cherchd hier, 17 oclobre, dans
ce mdme sanctuaire, la statue de Henri le Jeune dit Court-Mantel, frdre
aind de Richard, et comme lui duc-roi d’Angleterre et de Normandie.
S. Exc. M. le ministre des cultes avait accordd un petit crddit pour cette
fouille, que S. Em. Mgr le Cardinal avait bien voulu autoriser.
L’exploration a dtd courte; aprds quelques heures de travail seulement,
l’image du duc-roi est apparue au milieu d’un blocage et enveloppde dans
un bain de mortier; eile n’dtait ensevelie qu’ä 0m20 du pavage actuel, qui
date de 130 ans.
La statue de Henri ressemble beaucoup ä celle de Richard; toutes deux
datent de la fin du xne sidcle ou du commencement du xme; toutes deux
sont en pierre de liais deCreteil, cequi contredit formellement l’assertion
de Montfaucon repdtde par Ducarel et M. Deville, qui prdtendaient qu’elle
dtait en marbre blanc. L’image recemment decouverte estlongue de2m23;
eile est couchde sur le dos comme toutes les statues sdpulcrales de cette
dpoque. Malheureusement eile est tres-mutilde; outre qu’elle est fendue
dans le milieu du corps, eile a dgalement subi trds-anciennement des
amputations considdrables. C’est ainsi que la töte a disparu, de mdme que
les deux mains; les bras sont trds-mutilds et le pied gauche fait compld-
tement ddfaut ainsi que le lion qui le supportait.
Malgrd cela, la royale image offre encore un grand intdröt au point de
vue de Part, du costume et de' l’histoire. C’est l’image d’un roi d’Angle-
terre et d’un duc de Normandie. Elle offre une reprdsentation fiddle des
costumes du temps. On y voit la tunique ou robe longue fermde sous la
gorge par une jolie fibule circulaire dont la bordure est ddcorde de len-
tilles. Une eidgante ceinture, bouclde sur les reins, prdsente sur toute sa
longueur des croix de Saiut-Andrd, des traverses et des besans de l’aspect
le plus gracieux. Le corps du prince est enveloppe du manteau royal, au-
quel il emprunle son surnom de Court-Mantel. Ce manteau est fermd sur
ses dpaules ä l’aide de deux agrafes en forme de quatre-feuillesr
Le duc-roi ne porte pas d’epde, pas plus que Richard. Comme lui il sou-
tient du bras gauche un sceptre brisd, plus que son frere il montre sus-
pendue ä sa ceinture une charmante aumönidre.
recherche tout ce qui peut l’aider dans la solution du difficile probldme
qu’elle s’est posd en entreprenant de tracer ddfinitivement l’histoire gdnd-
rale de Paris; ils donnent aussi une idde des richesses archdologiques qui
pourront dtre rdunies dans le musde municipal en voie de formation.
-Nous recevons de M. l’abbd Cochet la nouveJle suivante :
On n’a pas oublid, ä Rouen, que, le 30 juillet 1838, M. A. Deville trouva,
dans le sanctuaire de notre cathddrale, la statue sdpulcrale d’un roi anglo-
normand, le cdldbre Richard Coeur de Lion.
Guidds par des indications analogues ä celles qui avaient dirigd le savant
directeur du musde de Rouen, MM. l’abbd Cochet, inspecteur des monu-
metife historiques; Bärtlielemy, architecte diocdsain, et l’abbd Robert,
chanoine, intendant de la cathddrale, ont cherchd hier, 17 oclobre, dans
ce mdme sanctuaire, la statue de Henri le Jeune dit Court-Mantel, frdre
aind de Richard, et comme lui duc-roi d’Angleterre et de Normandie.
S. Exc. M. le ministre des cultes avait accordd un petit crddit pour cette
fouille, que S. Em. Mgr le Cardinal avait bien voulu autoriser.
L’exploration a dtd courte; aprds quelques heures de travail seulement,
l’image du duc-roi est apparue au milieu d’un blocage et enveloppde dans
un bain de mortier; eile n’dtait ensevelie qu’ä 0m20 du pavage actuel, qui
date de 130 ans.
La statue de Henri ressemble beaucoup ä celle de Richard; toutes deux
datent de la fin du xne sidcle ou du commencement du xme; toutes deux
sont en pierre de liais deCreteil, cequi contredit formellement l’assertion
de Montfaucon repdtde par Ducarel et M. Deville, qui prdtendaient qu’elle
dtait en marbre blanc. L’image recemment decouverte estlongue de2m23;
eile est couchde sur le dos comme toutes les statues sdpulcrales de cette
dpoque. Malheureusement eile est tres-mutilde; outre qu’elle est fendue
dans le milieu du corps, eile a dgalement subi trds-anciennement des
amputations considdrables. C’est ainsi que la töte a disparu, de mdme que
les deux mains; les bras sont trds-mutilds et le pied gauche fait compld-
tement ddfaut ainsi que le lion qui le supportait.
Malgrd cela, la royale image offre encore un grand intdröt au point de
vue de Part, du costume et de' l’histoire. C’est l’image d’un roi d’Angle-
terre et d’un duc de Normandie. Elle offre une reprdsentation fiddle des
costumes du temps. On y voit la tunique ou robe longue fermde sous la
gorge par une jolie fibule circulaire dont la bordure est ddcorde de len-
tilles. Une eidgante ceinture, bouclde sur les reins, prdsente sur toute sa
longueur des croix de Saiut-Andrd, des traverses et des besans de l’aspect
le plus gracieux. Le corps du prince est enveloppe du manteau royal, au-
quel il emprunle son surnom de Court-Mantel. Ce manteau est fermd sur
ses dpaules ä l’aide de deux agrafes en forme de quatre-feuillesr
Le duc-roi ne porte pas d’epde, pas plus que Richard. Comme lui il sou-
tient du bras gauche un sceptre brisd, plus que son frere il montre sus-
pendue ä sa ceinture une charmante aumönidre.