Revue archéologique (N.S.16.1867)

LE

GUERRIER GAULOIS
DU MUSÉE CALVET, A AVIGNON

La statue gauloise du musée Calvet, a Avignon, dont nous donnons
aujourd'hui à nos lecteurs un dessin réduit au douzième de ia gran-
deur réelle (voir ρί. XIII), a été découverte, il y a plus de trente ans
(1834), sur le territoire de Montdragon (Vaucluse), a trois kilomètres
environ de ce bourg, en plein champ, en un quartier dit
Elle était en deux morceaux : la tête manquait. Des fouilles reprises au
même endroit, dix ans plus tard, dans le but de compléter ce monu-
ment intéressant, ne donnèrent pas le résultat qu'on en attendait : on
trouva seulement, à quelques mètres du lieu d'où la statue avait été
extraite, deux fers de lance, deux couteaux en fer, trois carcans en
fer également et quelques petits pots en terre cuite mêlés à des osse-
ments humains; tous ces objets sont au musée Calvet : mais il est
impossible d'affirmer qu'ils aient un rapport direct avec la statue ;
ils montrent seulement qu'il y avait eu un ensevelissement à cet
endroit, à l'époque gauloise ou gallo-romaine.
On a lieu de s'étonner que cette statue d'un si grand intérêt n'ait
pas été publiée. Peut-être bien du temps se serait encore écoulé sans
qu'elle fît plus de bruit que par le passé, si l'Empereur, averti qu'il
existait à Avignon une statue qui passait pour être la représentation
d'un guerrier gaulois, ne s'était empressé de la faire mouler et de faire
don du moulage au musée de Saint-Germain, où nous avons pu le
faire dessiner. Sa Majesté a rendu là un véritable service à la science.
La statue est en pierre : elle a un mètre quatre-vingt-dix centi-
mètres de haut; les mains sont malheureusement mutilées, mais
elle a une belle tournure et sort certainement des mains d'un artiste