DOI issue:
Août
DOI article:Lenormant, François: Les fragments des sculptures de l'Héræum d'Argos
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.25482#0124
L hS
FRAGMENTS DES SCULPTURES
DE IÆÉRÆUM D'ARGOS
En visitant pour la seconde fois Argos l'année dernière, le but
principal de mon voyage était d'étudier les fragments des sculptures
de i'Héræum, conservés dans une satie basse de la modeste maison
qui sert à la fois de mairie et d'école.
L'Héræum d'Argos, ou temple de Junon, était un des principaux
sanctuaires delà Grèce et le plus vieux temple de l'Argolide. 11 riva-
lisait d'importance et de célébrité avec les temples de Jupiter à Ulym-
pie, de Minerve à Athènes, d'Apollon à Delphes et à Délos^, de Junon
à Samos, de Diane à Éphèse. Détruit vers l'an 424 avant notre ère,
au moment môme de la plus merveilleuse floraison de Part grec, par
un incendie (!-), il tut rebâti somptueusement par un architecte ar-
gien du nom d'Eupolème et décoré de sculptures par Polyclète, le
rivai de Phidias, qui exécuta pour ce temple une statue de Junon en
or et en ivoire, classée par les anciens au rang des premiers chefs-
d'œuvre de l'art (2).
Chacun des grands sculpteurs grecs a fixé ainsi à son tour le type
d'une ou de deux divinités d'après l'image formée dans la pensée
populaire excitée par les créations des poètes. Les plus élevés d'en-
tre les dieux, ceux dont le caractère était devenu le plus purement
spiritualiste, ont été les premiers dont la sculpture ait arrêté les traits;
et, par une singulière coïncidence, ce furent les plus grands artistes
(1) Thucyd. IV, 133. — Pausan. II, 18, 2. — Ctem. Alex. P/otrepA p. /[6. —
Arnob. Adu. ye?U. VI, p. 207.
(2) Pausan. II, 17, 2. — Strab. VIII, p. 372.
FRAGMENTS DES SCULPTURES
DE IÆÉRÆUM D'ARGOS
En visitant pour la seconde fois Argos l'année dernière, le but
principal de mon voyage était d'étudier les fragments des sculptures
de i'Héræum, conservés dans une satie basse de la modeste maison
qui sert à la fois de mairie et d'école.
L'Héræum d'Argos, ou temple de Junon, était un des principaux
sanctuaires delà Grèce et le plus vieux temple de l'Argolide. 11 riva-
lisait d'importance et de célébrité avec les temples de Jupiter à Ulym-
pie, de Minerve à Athènes, d'Apollon à Delphes et à Délos^, de Junon
à Samos, de Diane à Éphèse. Détruit vers l'an 424 avant notre ère,
au moment môme de la plus merveilleuse floraison de Part grec, par
un incendie (!-), il tut rebâti somptueusement par un architecte ar-
gien du nom d'Eupolème et décoré de sculptures par Polyclète, le
rivai de Phidias, qui exécuta pour ce temple une statue de Junon en
or et en ivoire, classée par les anciens au rang des premiers chefs-
d'œuvre de l'art (2).
Chacun des grands sculpteurs grecs a fixé ainsi à son tour le type
d'une ou de deux divinités d'après l'image formée dans la pensée
populaire excitée par les créations des poètes. Les plus élevés d'en-
tre les dieux, ceux dont le caractère était devenu le plus purement
spiritualiste, ont été les premiers dont la sculpture ait arrêté les traits;
et, par une singulière coïncidence, ce furent les plus grands artistes
(1) Thucyd. IV, 133. — Pausan. II, 18, 2. — Ctem. Alex. P/otrepA p. /[6. —
Arnob. Adu. ye?U. VI, p. 207.
(2) Pausan. II, 17, 2. — Strab. VIII, p. 372.