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REVUE ARCHÉOLOGIQUE
variantes rapportées ci-dessus; c'est FAM0M&03 Gmhmos. L'iHustre
alexandrin ie traduit ainsi en grec : F/^ry^oM Mtos, c'est-à-
dire F^s & for (1). Le développement de ta thèse que je viens d é-
noncer, outre l'importance historique, s'appuie sur des considérations
tinguistiques qui sont, je pense, de nature à exciter quelque intérêt,
si je puis parvenir à en établir la vraisemblance. -
Le copier d'or est en effet, dans le système hiéroglyphique, l'em-
blème de l'or. Dans cette acception, le nom en était prononcé Æou&.
Mais, à l'époque d'Eratosthène, les Grecs aspiraient au moyen d'un
F/tt préfixe le u ou le w initial de plusieurs mots égyptiens ; ainsi le
nom du dieu iVoum était articulé AVo/oum, F/ruoMÙ, F/n?OMpf, FAucp/ί,
d'où, avec la terminaison grecque, les variantes FAuomms, Ffuou&ùs,
F/umup/as, enseignées parlesmonumentset depuis longtemps signa-
lées par Champollion. Donc le nom de l'or, représenté par un col-
lier de ce métal précieux, est exactement transcrit F/moubos.
Le scarabée, de son côté, doit donc répondre, d'une part, à la pro-
nonciation Gucrr ou Gncuor, et, d'une autre part, à la signification
Ff/s.
Sur le dernier point, la démonstration est, si je ne me trompe,
péremptoirement fournie par l'un des nombreux étendards de Ram-
sès le Grand reproduit parM. Lepsius dansleVÉom^ÙMcA, table xxxn,
420, celui qui est coté f. Cet étendard porte, au-dessous du titre ordi-
naire, Taureau pMÎManf, un scarabée déterminé par un œuf et suivi
de l'image d'un dieu non caractérisé; ainsi déterminé, si l'on com-
pare surtout la légende de la plupart des étendards avoisinants, le
scarabée ne peut ici être pris que dans l'acception Fi^s de ce dieu.
On sait que l'image du scarabée, qui tenait une si grande place dans
le symbolisme égyptien, y signifiait particulièrement, comme subs-
tantif, creuGou, MiMssaucc, O/pc, /br?uc, frou.s/br?uuG(m, mum/csbi-
Fou, et comme verbe, dcrcuir, /dire, uoffre. 11 est problable
que, dans nos exemples, l'idée de se rattache à celle de ?uu-
Ki/csiaGou, savoir : /aG ou uMm/csiuFou de tel dieu, etc. Mais il me
suffit d'avoir constaté le sens de filiation.
Quant à la prononciation, M. Birch a fait connaître que, à l'excep-
tion de quelques cas de basse époque, elle devait être FAcpcr et, par
la chute du r final très-fréquente en égyptien, F/acp. 11 me semble que
la première de ces variantes mène facilement à la forme GuettUM,
prononcée probablement GFcurog, si l'on admet dans le thème, pour
le cas de FAepcr, la disparition d'une nasale primitive, soit F/mcpcr,
(1) Les Grecs possédaient dans leur tangue un nom équivalent, cA?u/.?oyo?2e,
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variantes rapportées ci-dessus; c'est FAM0M&03 Gmhmos. L'iHustre
alexandrin ie traduit ainsi en grec : F/^ry^oM Mtos, c'est-à-
dire F^s & for (1). Le développement de ta thèse que je viens d é-
noncer, outre l'importance historique, s'appuie sur des considérations
tinguistiques qui sont, je pense, de nature à exciter quelque intérêt,
si je puis parvenir à en établir la vraisemblance. -
Le copier d'or est en effet, dans le système hiéroglyphique, l'em-
blème de l'or. Dans cette acception, le nom en était prononcé Æou&.
Mais, à l'époque d'Eratosthène, les Grecs aspiraient au moyen d'un
F/tt préfixe le u ou le w initial de plusieurs mots égyptiens ; ainsi le
nom du dieu iVoum était articulé AVo/oum, F/ruoMÙ, F/n?OMpf, FAucp/ί,
d'où, avec la terminaison grecque, les variantes FAuomms, Ffuou&ùs,
F/umup/as, enseignées parlesmonumentset depuis longtemps signa-
lées par Champollion. Donc le nom de l'or, représenté par un col-
lier de ce métal précieux, est exactement transcrit F/moubos.
Le scarabée, de son côté, doit donc répondre, d'une part, à la pro-
nonciation Gucrr ou Gncuor, et, d'une autre part, à la signification
Ff/s.
Sur le dernier point, la démonstration est, si je ne me trompe,
péremptoirement fournie par l'un des nombreux étendards de Ram-
sès le Grand reproduit parM. Lepsius dansleVÉom^ÙMcA, table xxxn,
420, celui qui est coté f. Cet étendard porte, au-dessous du titre ordi-
naire, Taureau pMÎManf, un scarabée déterminé par un œuf et suivi
de l'image d'un dieu non caractérisé; ainsi déterminé, si l'on com-
pare surtout la légende de la plupart des étendards avoisinants, le
scarabée ne peut ici être pris que dans l'acception Fi^s de ce dieu.
On sait que l'image du scarabée, qui tenait une si grande place dans
le symbolisme égyptien, y signifiait particulièrement, comme subs-
tantif, creuGou, MiMssaucc, O/pc, /br?uc, frou.s/br?uuG(m, mum/csbi-
Fou, et comme verbe, dcrcuir, /dire, uoffre. 11 est problable
que, dans nos exemples, l'idée de se rattache à celle de ?uu-
Ki/csiaGou, savoir : /aG ou uMm/csiuFou de tel dieu, etc. Mais il me
suffit d'avoir constaté le sens de filiation.
Quant à la prononciation, M. Birch a fait connaître que, à l'excep-
tion de quelques cas de basse époque, elle devait être FAcpcr et, par
la chute du r final très-fréquente en égyptien, F/acp. 11 me semble que
la première de ces variantes mène facilement à la forme GuettUM,
prononcée probablement GFcurog, si l'on admet dans le thème, pour
le cas de FAepcr, la disparition d'une nasale primitive, soit F/mcpcr,
(1) Les Grecs possédaient dans leur tangue un nom équivalent, cA?u/.?oyo?2e,