268 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
tout l'appareil grammatical, comprenant ta flexion et ta dérivation
des mots, est dû à ces racines : et elles ont fourni, en outre, une
partie considérable du vocabulaire, puisqu'elles ont donné les pro-
noms et tout ce qui s'y rattache. Un idiome composé uniquement de
racines attributives serait obligé de sous-entendre les rapports que
nos idées ont entre elles. Ce petit nombre de syllabes, qui, par la
flexibilité de leur sens, se prêtaient à toutes les modifications de
l'idée et, par la fluidité de leur forme, s'adaptaient à toute espèce de
combinaisons, a été le principe de la richesse, de la clarté ef de la
liberté de construction de nos idiomes. Quoique nos racines attribu-
tives soient de leur nature presque invariables, elles ont, en se mê-
lant avec la substance plus molle et plus souple des racines pronomi-
nales, pris l'apparence de corps organisés, qui semblent porter en
eux-mêmes le principe de leur développement. Ainsi s'explique l'er-
reur de Fr. Scblegel, qut voyait des germes vivants dans nos ra-
cines (1). En fondant d'une manière intime l'élément matériel et
l'élément formel, la race indo-européenne a créé un type sur lequel
elle a modelé tous les mots de son langage : encore aujourd'hui les
termes dont nous nous servons, quoique usés par le temps ou allégés
par le progrès de l'esprit, révèlent par leur forme et par leur emploi
la double nature dont ils furent composés.
BRÉAL.
(1) Les tangues modernes ont perdu une grande partie des anciennes désinences;
mais tes mots qui servent à tes remptacer sont eux-mêmes te produit de ta
flexion.
tout l'appareil grammatical, comprenant ta flexion et ta dérivation
des mots, est dû à ces racines : et elles ont fourni, en outre, une
partie considérable du vocabulaire, puisqu'elles ont donné les pro-
noms et tout ce qui s'y rattache. Un idiome composé uniquement de
racines attributives serait obligé de sous-entendre les rapports que
nos idées ont entre elles. Ce petit nombre de syllabes, qui, par la
flexibilité de leur sens, se prêtaient à toutes les modifications de
l'idée et, par la fluidité de leur forme, s'adaptaient à toute espèce de
combinaisons, a été le principe de la richesse, de la clarté ef de la
liberté de construction de nos idiomes. Quoique nos racines attribu-
tives soient de leur nature presque invariables, elles ont, en se mê-
lant avec la substance plus molle et plus souple des racines pronomi-
nales, pris l'apparence de corps organisés, qui semblent porter en
eux-mêmes le principe de leur développement. Ainsi s'explique l'er-
reur de Fr. Scblegel, qut voyait des germes vivants dans nos ra-
cines (1). En fondant d'une manière intime l'élément matériel et
l'élément formel, la race indo-européenne a créé un type sur lequel
elle a modelé tous les mots de son langage : encore aujourd'hui les
termes dont nous nous servons, quoique usés par le temps ou allégés
par le progrès de l'esprit, révèlent par leur forme et par leur emploi
la double nature dont ils furent composés.
BRÉAL.
(1) Les tangues modernes ont perdu une grande partie des anciennes désinences;
mais tes mots qui servent à tes remptacer sont eux-mêmes te produit de ta
flexion.