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Revue archéologique — N.S.16.1867

DOI issue:
Octobre
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Nouvelles archéologiques et correspondance
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https://doi.org/10.11588/diglit.25482#0303

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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES. 298
de subjuguer. Nous ne savions pas que les empereurs romains se fussent
jamais couverts du costume des vaincus, et nous croyons au contraire
qu'ils se seraient bien gardés de se livrera cette mascarade ;
5° La pièce avec le forum Trajani, indiquée comme ayant été frappée
sous Hadrien, l'a été en réalité sous Trajan;
6° Parmi les 12 pièces à l'effige de l'empereur Commode, il en est une
inédite où il est désigné comme combattant dans le cirque de Rome. C'est
encore un erreur : l'empereur combat un lion et non dans le cirque.
Nous ne pousserons pas plus loin ces rectifications. Nous ajouterons seu-
lement, pour compléter nos renseignements, que beaucoup de ces belles
médailles ont deux et trois têtes, et que celles concernant les Crispina,
les Pertinax, les Albin, l'empereur Sévère et toute sa famille, sont d'une
irréprochable conservation, et ce qu'on appelle /leMr & corn. On pourrait
couclure de là d'une manière irrécusable que l'enfouissement a été fait
vers la quinzième ou vingtième année du troisième siècle de Jésus-
Christ.
Une autre circonstance également digne de remarque, c'est que les ra-
rissimes pièces aux tètes d'impératrice sont d'une conservation relative-
ment admirable, en les comparant aux pièces des empereurs, pour la plu-
part usées. Cela laisserait supposer que les Romains avaient une sorte de
vénération pour ces femmes augustes, et qu'ils donnaient une circulation
beaucoup moins active aux pièces frappées à leur image.
A l'occasion de cette découverte, nous rappellerons qu'en 1860 une autre
trouvaille d'environ 1,200 pièces romaines en or fut vendue et disséminée
chez un grand nombre de changeurs et bijoutiers de la capitale.
Grâce aux recherches des amateurs et des marchands, sept à huit cents
de ces pièces purent être sauvées du creuset. Elles représentaient tous les
règnes sans exception, depuis Jules César jusqu'à Septime Sévère. Quan-
tité de pièces uniques et inédites figuraient dans ce dépôt.
H suffira d'en citer le Viteilius père au revers de son fils, médaille sans
pris. Malheureusement il fut impossible de savoir au juste le lieu de l'en-
fouissement; on put cependant constater qu'il avait eu lieu aux environs
de l'hôtel Cluny.
Si i'on rapprochecette circonstance de la récente décou\erte rue Clovis,
on a tout lieu de penser que ces deux enfouissements ont dû être faits à la
même époque, et que vers la fin du règne de Caracalla de grands troubles
ont éclaté dans notre vieille Lutèce, troubles aussi graves qu'inattendus,
puisque le possesseur du trésor caché rue Clovis n'eut même pas le temps
de l'enterrer :il dut le poser sur une marche d'escalier et l'emprisonner
entre deux tuiles.
11 nous semble qu'il y a pour l'archéologie et la numismatique d'in-
téressantes études à tirer de ces faits. En outre, il est supposable que les
démolitions prochaines auxquelles ce quartier va donner lieu, produiront
de nouvelles trouvailles qui viendront faciliter les recherches des savants
et éclaircir les ténèbres qui environnent encore ces temps reculés.
 
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