380 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
Mais on reconnut l'existence des monuments dits celtiques dans les con-
trées les plus diverses et les plus lointaines, où il ne semblait nullement
admissible que les Celtes eussent possédé des établissements, il y en a
quelques-uns en Grèce et un bon nombre dans la Palestine; en écartant
les monuments ptimitifs des îles de la Méditerranée, qui ne paraissent pas
se rapporter à nos types, nous retrouvons des types très-analogues aux
nôtres, en très-grand nombre, en Algérie, et, plus ou moins, dans tout le
nord de l'Afrique. Nous les retrouvons sur la côte orientale de l'Inde, et
au pied de Î'Himalaya ; nous les retrouvons dans la Tariarie centrale; on
en signale enfin jusque dans l'Amérique du Nord e! du Sud; il serait né-
cessaire, à la vérité, de constater, pour l'Amérique, si les caractères sont
suffisamment analogues. Cette' analogie n'existe pas dans les très-curieux
monuments antiques du Pérou, dont les photographies ont été présentées
au récent congrès anthropologique et archéologique de Paris. Ce ne
sont pas des monuments de pierres vierges. Quoi qu'ii en soit, il n'est plus
douteux que ces monuments ne dépassent le cercle d'action des Celtes.
D'une autre part, l'examen plus attentif des monuments et les fouilles
pratiquées, soit dans l'intérieur, soit aux alentours, établirent qu'en
général les grottes, les pour employer l'expression franco-bre-
tonne, étaient des tombeaux et non des autels, et qu'on n'y rencontrait
les métaux que par exception. Ceci était constaté, en même temps que les
travaux de la philologie comparée sur les langues aryennes et leur source
commune amenaient à l'induction que les Celtes, comme les autres peu-
ples de la famille aryenne, connaissaient les métaux avant d'arriver en
Europe.
On se préoccupait aussi de plus en plus de la découverte de débris mul-
tipliés d'une primitive industrie humaine dans des lieux et dans des con-
ditions qui reculaient à de très-grandes distances les commencements de
la société en Occident, et qui faisaient plonger dans la géologie les racines
de l'histoire.
Ces hommes inconnus, dont on retrouve enfin quelques restes après
avoir retrouvé les innombrables instruments de leur grossière industrie,
ne pouvaient pas sans doute être des Celtes.
Ceci était l'œuvre de la science française. Les savants Scandinaves, re-
trouvant de leur côté de très-anciens débris, essayèrent les premiers une
classification des âges antéhistoriques et furent suivis, chez nous et ailleurs,
dans cette voie. On posa, au point de départ, un âge de la pierre échrfëë,
ou travaillée par éclats, qui se subdiviserait en plusieurs âges, dont le der-
nier serait celui de ces cavernes où l'on rencontre des outils finement
travaillés et des figures d'animaux tracées sur l'os ou la pierre avec une
certaine justesse de forme et même une certaine élégance. Puis vien-
draient l'âge de la pierre poh'e, l'âge de bronze et l'âge de fer (1).
(1) Voyez dans te volume de fan dernier de ta hccMe de? CoMry/idéraù'ey (p. 801)
et dans te premier numéro de cette année (p. 9), des articles de M. John Lubbock sur
Mais on reconnut l'existence des monuments dits celtiques dans les con-
trées les plus diverses et les plus lointaines, où il ne semblait nullement
admissible que les Celtes eussent possédé des établissements, il y en a
quelques-uns en Grèce et un bon nombre dans la Palestine; en écartant
les monuments ptimitifs des îles de la Méditerranée, qui ne paraissent pas
se rapporter à nos types, nous retrouvons des types très-analogues aux
nôtres, en très-grand nombre, en Algérie, et, plus ou moins, dans tout le
nord de l'Afrique. Nous les retrouvons sur la côte orientale de l'Inde, et
au pied de Î'Himalaya ; nous les retrouvons dans la Tariarie centrale; on
en signale enfin jusque dans l'Amérique du Nord e! du Sud; il serait né-
cessaire, à la vérité, de constater, pour l'Amérique, si les caractères sont
suffisamment analogues. Cette' analogie n'existe pas dans les très-curieux
monuments antiques du Pérou, dont les photographies ont été présentées
au récent congrès anthropologique et archéologique de Paris. Ce ne
sont pas des monuments de pierres vierges. Quoi qu'ii en soit, il n'est plus
douteux que ces monuments ne dépassent le cercle d'action des Celtes.
D'une autre part, l'examen plus attentif des monuments et les fouilles
pratiquées, soit dans l'intérieur, soit aux alentours, établirent qu'en
général les grottes, les pour employer l'expression franco-bre-
tonne, étaient des tombeaux et non des autels, et qu'on n'y rencontrait
les métaux que par exception. Ceci était constaté, en même temps que les
travaux de la philologie comparée sur les langues aryennes et leur source
commune amenaient à l'induction que les Celtes, comme les autres peu-
ples de la famille aryenne, connaissaient les métaux avant d'arriver en
Europe.
On se préoccupait aussi de plus en plus de la découverte de débris mul-
tipliés d'une primitive industrie humaine dans des lieux et dans des con-
ditions qui reculaient à de très-grandes distances les commencements de
la société en Occident, et qui faisaient plonger dans la géologie les racines
de l'histoire.
Ces hommes inconnus, dont on retrouve enfin quelques restes après
avoir retrouvé les innombrables instruments de leur grossière industrie,
ne pouvaient pas sans doute être des Celtes.
Ceci était l'œuvre de la science française. Les savants Scandinaves, re-
trouvant de leur côté de très-anciens débris, essayèrent les premiers une
classification des âges antéhistoriques et furent suivis, chez nous et ailleurs,
dans cette voie. On posa, au point de départ, un âge de la pierre échrfëë,
ou travaillée par éclats, qui se subdiviserait en plusieurs âges, dont le der-
nier serait celui de ces cavernes où l'on rencontre des outils finement
travaillés et des figures d'animaux tracées sur l'os ou la pierre avec une
certaine justesse de forme et même une certaine élégance. Puis vien-
draient l'âge de la pierre poh'e, l'âge de bronze et l'âge de fer (1).
(1) Voyez dans te volume de fan dernier de ta hccMe de? CoMry/idéraù'ey (p. 801)
et dans te premier numéro de cette année (p. 9), des articles de M. John Lubbock sur