LE MOUTON ALUEBIEN
47
d’essaver d’autres races et fit venir des béliers de la Crau, plus rustiques
que les mérinos, se rapprochant davantage des races indigènes et
habitués comme elles à la transhumance. Ces béliers furent donnés
aux brebis de premier choix conservées à Birin et constituèrent un
troupeau sous la direction de M. Durand. Il fut appelé troupeau de
Médéah.
Quant au troupeau de El-Aghouat, nous laisserons à ce sujet la
parole à Margueritte lui-même.
« Notre insuccès, dit-il, avait eu pour résultat de nous faire tra-
vailler la question. Considérant alors que la race mérinos d’Espagne
avait pour origine, selon l’opinion des gens compétents, la race indi-
gène algérienne, que ces mérinos d’Espagne possédaient soit de souche,
soit de conditions climatériques de transhumance ou de passages,
analogues à celles du Sahara, des qualités précieuses, qui n’existaient
plus qu’à l’état d’exception chez quelques individus de la race actuelle,
nous en vînmes à penser qu’il était possible de ramener cette race
indigène à son type de pureté par l’adoption de mesures simples, ra-
tionnelles, d’une exécution facile pour tous.
« Cette idée adoptée par le maréchal Randon fut appliquée aus-
sitôt.
« Je commençai d’abord par faire un échange des brebis du trou-
peau, qui avaient vieilli et qui n’étaient pas de belle qualité, pour des
brebis et des béliers de premier choix triés avec le plus grand soin,
parmi les 700,000 têtes que possédait le cercle de El-Aghouat.
« Les indigènes se prêtèrent volontiers à cet échange qui se fît
chez eux et par lequel ils acquéraient quelquefois plusieurs bêtes
pour une, et ce fut une occasion de leur prouver l’importance qu’avait
sur le poids, la qualité de la toison. Le troupeau se trouva ainsi
constitué à 450 brebis et 25 béliers de toute beauté, qui ne le cédaient
en rien aux métis mérinos actuellement connus en Algérie.
« Dès cette année, tous les prix et les médailles donnés annuelle-
ment au concours de Boufarik sont enlevés par le cercle de El-
Aghouat, et deviennent un précieux encouragement.
« En résumé, on peut dire que les indigènes marchent franche-
ment dans la voie que nous leur avons tracée ; que les progrès d’amé-
lioration sont sensibles ; que, dans quelques années, tous les trou-
peaux du cercle seront ramenés à une pureté et à une finesse de laines
telle que la désirent nos manufacturiers. »
Mais il se présentait là aussi une autre question dont la solution
47
d’essaver d’autres races et fit venir des béliers de la Crau, plus rustiques
que les mérinos, se rapprochant davantage des races indigènes et
habitués comme elles à la transhumance. Ces béliers furent donnés
aux brebis de premier choix conservées à Birin et constituèrent un
troupeau sous la direction de M. Durand. Il fut appelé troupeau de
Médéah.
Quant au troupeau de El-Aghouat, nous laisserons à ce sujet la
parole à Margueritte lui-même.
« Notre insuccès, dit-il, avait eu pour résultat de nous faire tra-
vailler la question. Considérant alors que la race mérinos d’Espagne
avait pour origine, selon l’opinion des gens compétents, la race indi-
gène algérienne, que ces mérinos d’Espagne possédaient soit de souche,
soit de conditions climatériques de transhumance ou de passages,
analogues à celles du Sahara, des qualités précieuses, qui n’existaient
plus qu’à l’état d’exception chez quelques individus de la race actuelle,
nous en vînmes à penser qu’il était possible de ramener cette race
indigène à son type de pureté par l’adoption de mesures simples, ra-
tionnelles, d’une exécution facile pour tous.
« Cette idée adoptée par le maréchal Randon fut appliquée aus-
sitôt.
« Je commençai d’abord par faire un échange des brebis du trou-
peau, qui avaient vieilli et qui n’étaient pas de belle qualité, pour des
brebis et des béliers de premier choix triés avec le plus grand soin,
parmi les 700,000 têtes que possédait le cercle de El-Aghouat.
« Les indigènes se prêtèrent volontiers à cet échange qui se fît
chez eux et par lequel ils acquéraient quelquefois plusieurs bêtes
pour une, et ce fut une occasion de leur prouver l’importance qu’avait
sur le poids, la qualité de la toison. Le troupeau se trouva ainsi
constitué à 450 brebis et 25 béliers de toute beauté, qui ne le cédaient
en rien aux métis mérinos actuellement connus en Algérie.
« Dès cette année, tous les prix et les médailles donnés annuelle-
ment au concours de Boufarik sont enlevés par le cercle de El-
Aghouat, et deviennent un précieux encouragement.
« En résumé, on peut dire que les indigènes marchent franche-
ment dans la voie que nous leur avons tracée ; que les progrès d’amé-
lioration sont sensibles ; que, dans quelques années, tous les trou-
peaux du cercle seront ramenés à une pureté et à une finesse de laines
telle que la désirent nos manufacturiers. »
Mais il se présentait là aussi une autre question dont la solution