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Revue de l'Afrique française — Paris, 6 (Septième Année).1888

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Nr. 35
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https://doi.org/10.11588/diglit.19135#0094

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80

BIBLIOGRAPHIE

matière d’échange plus riche ou plus abondante que celles rencontrées
jusqu’ici, il est à craindre que notre colonie ne demeure ce qu’elle est,
une ligne de forts dans une vaste nécropole. »
Ces deux passages sont les seuls par lesquels' on puisse entrevoir
l’opinion personnelle du jeune docteur. Je les ai cherchés avec soin.
Il me pardonnera de les avoir soulignés, si ces lignes tombent sous ses
yeux. Nous n’avons pas, nous, de devoir professionnel qui nous oblige
à la réserve. Notre devoir est de chercher la vérité, partout où nous la
trouvons.
Le Dr Lota. n’envisage pas d’autre hypothèse que le maintien du
statu quo. Le pays lui a marqué là sa place et il y reste, faisant son
devoir à ses risques et périls, car ses statistiques montrent que le corps
des médecins est loin d’être épargné.
Signalons quelques-unes des réformes qu’il propose. Il critique
l’emplacement de beaucoup de postes, et fait observer quelque part
que l’état sanitaire des colonnes est généralement meilleur que celui
des postes ; il demande que le triage des hommes destinés aux co-
lonnes soit fait avec plus de soin. Chemin faisant, il raconte des cas
curieux de nostalgie. A quoi bon envoyer à une mort certaine des
hommes que démoralise l’ordre de départ. Il voudrait que le long de la
route suivie par les colonnes on créât quelques sanitaria. Peut-on
songer à rapatrier ceux qui tombent malades à 400 ou 700 kilomètres
du point de départ! Il trace alors l’économie de son asile avec la
complaisance de l’auteur qui a longuement médité son sujet.
Enfin il est un point sur lequel il insiste en terminant et sur lequel
on ne saurait trop attirer l’attention. Le séjour colonial, quand il s’a-
git de ces régions, est d’nne durée incontestablement trop longue.
Deux ans de séjour dans le Haut-Fleuve exposent l’homme aux plus
graves dangers. L’auteur le prouve pièces en mains. Tel qui résiste
un an, grâce à son tempérament robuste, succombe presque infaillible-
ment la seconde année.
Cette dernière partie de la thèse du Dr Lota est assez importante
pour provoquer la lecture de ce petit livre. La question est capitale.
Restons au Soudan puisque nous y sommes, soit. Mais prenons nos
mesures pour ne pas y rester dans des conditions si désastreuses.
C. Pallu de Lessert
Le Propriétaire-Gérant, J. POINSSOT.

Paris. — Imprimerie Paul Dupont, 21, nie du Bouloi (Cl.) 131.2.88.
 
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