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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 2.1880

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Nr. 2
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Robiou de La Tréhonnais, Félix Marie Louis Jean: Les peuples de la mer, confédérés contre l'Égypte, au temps de Méri-en-Phtah
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https://doi.org/10.11588/diglit.12057#0068

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58

Les peuples de la mer confédérés contre l'Egypte.

que leur migration fût possible dans des îles de la Méditerranée centrale et dans la presqu'île
de Pélops.

En présence de raisons si fortes, en présence aussi de cette quadruple identité de
noms, qui ne quadruple pas seulement la vraisemblance, mais la multiplie, si j'ose le dire,
par la troisième puissance de 2, il faudrait, pour abandonner l'identification proposée et
acceptée, une preuve philologique écrasante du sens attribué par M. Brugsch à l'expression
susdite, et il faudrait de plus la certitude que ce sens est, non pas métaphorique, mais littéral.
Voyons ce qui en est.

Parmi les trophées de la victoire, l'auteur de l'inscription vient de nommer les phallus
(Hennu, avec un déterminatif figuratif), enlevés aux Lybiens morts avec leurs prépuces (Jcair-
nataux). On compte ensuite les mains ou plutôt les poings (kapu) des Sicules, des Etrusques,
des Sardiniens et des Achéens. Or il est dit de ceux-ci :

(ç> 3

AA/VW\ / AAWA j fl ^ 2 /~ "--- @ ^ \\ '

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III

ii-

Qni non possunt (esse) in prœbendo praeputia.
M. Brugsch traduit : Welche hatten keine Vorhaut, qui n'avaient point de prépuces.
Il considère cette formule comme une variante de celle qui est employée à la ligne 52 au
sujet des Achéens, des Sardiniens et des Sicules :

j AA/V\AA ~ <~~~^~>

@ III

ben nuu kai - (ranatau)
non illis praeputia.

Commençons par reconnaître que les preuves données par M. Brugsch, dans les
pages précédentes, que la particule man, orthographiée comme ci-dessus, a réellement le sens
négatif, sont suffisantes. Le sens de sa transcription démotique est incontestable : il est dé-
montré par la traduction grecque du papyrus 36 de Berlin. Un texte hiératique sur calcaire
du Musée britannique, transcrit par l'auteur en hiéroglyphes et traduit, exprime, par l'emploi
du même mot : que le grand-père maternel du rédacteur n'avait pas d'enfant mâle, ce qui
devait annuler après lui la concession de terrain faite dans la nécropole, ou nécessiter un
renouvellement de concession. Enfin un papyrus hiératique du même musée présente encore
un emploi semblable de la même expression, et, faute de l'avoir reconnu, le traducteur
anglais a été conduit, pour ce passage, à un sens invraisemblable.

Mais ce mot ne compose pas à lui seul toute la formule sur laquelle M. Brugsch
diffère d'interprétation avec M. Chabas 4, qui traduit, ligne 52 : qui n'avaient pas eu des
phallus coupés; et, ligne 54 : dont on n'a pas coupés les phallus. Man ari em tu kairanatait
signifie littéralement, nous l'avons vu : «ne sont pas en état donner des prépuces». Il n'est

1) Correspondant à l'hébreu incirconcis, et n^l.îj, prépuce, avec le changement de Te en n,
dont on connaît des exemples en égyptien (Brugsch, ubi supra, p. 129, 130).

2) Le sens de pouvoir est attribué avec tonte raison à ce verbe par M. Maspero dans sa traduction
interlinéaire du papyrus Abbot (p. 48). La locution de Méri-en-phtah serait assez bien traduite en grec par
les mots : àï oùx à'/ojai -aps/stv, et en anglais par : do not afford, n'exécutent pas l'acte d'offrir.

3) Ou non possunt prœbere, si CL : à-D @ ne représente pas une préposition suivie du verbe

tu, mais le verbe ^—Dj^> étendre, ce qu'autorise, peut-être, un emploi du polyphone à—D- mais la

première traduction, semblable, d'ailleurs, quant au sens général, me paraît plus grammaticale-, f doit
être ici, comme il est si souvent ailleurs, une préposition d'état.
■4) Voyez Etudes sur Vantiquité historique, p. 199.
 
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