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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 2.1880

DOI issue:
Nr. 2
DOI article:
Loret, Victor: Étude sur quelques arbres égyptiens, [2]
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.12057#0075

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Études sur quelques arbres égyptiens.

65

Le caroubier croît en Syrie et donne un beau bois susceptible d'être utilisé en
menuiserie; mais je ne crois pas qu'il distille de gomme. Enfin ses propriétés médicales,
énumérées dans Pline n'ont aucun rapport avec celles que nous indique le papyrus Ebers.

L'acacia; au contraire, produit la gomme arabique, son bois était employé par les
anciens Egyptiens, et Pline le recommande pour les dépôts sanguins et les chutes de la
matrice2. De plus, dans le grand papyrus Harris, le mot ^^ô» (lm désigne une espèce
d'acacia, est toujours accompagné du mot ^~
Naos en as et en senti (XI, 9).
A§, bateaux de transport, 11,
Senti, barques de canaux et

bateaux divers, 31
Total, aè et senti, bateaux 42 ( XII, b, 10 à 12).

As, bateaux de traversée 1

Senti, grands bateaux plats 7 (XXXII, b, 12 à 13) etc., etc.

Ce rapprochement des deux arbres as et senti semble montrer qu'ils avaient quelques
rapports l'un avec l'autre, rapports qui s'expliquent parfaitement en traduisant as par « acacia».

Mais une difficulté se présente. D'après le pap. Anast. I, l'as poussait en Syrie, tandis
que les auteurs anciens ne parlent pas de l'acacia lorsqu'ils citent les arbres de ce pays. De
plus, on peut se demander pourquoi les Egyptiens auraient été chercher l'as en pays étranger,
tandis que les environs de Thèbes étaient couverts de bois d'acacias 3.

Comme réponse à la première de ces objections, on pourrait citer, d'abord un certain
nombre de plantes qui, croissant en Egypte à l'époque de Théophraste, ont aujourd'hui
complètement disparu du pays, ensuite d'autres plantes qui iront pas été citées par les anciens,
bien que leurs noms se rencontrent constamment dans les inscriptions hiéroglyphiques.

De même, l'acacia pouvait s'être rencontré abondamment en Syrie à l'époque de la
XVIIIe dynastie et avoir disparu du pays, quinze siècles après, lorsque Théophraste écrivit
ses ouvrages. Ou bien encore, les anciens peuvent avoir oublié de citer l'acacia de Syrie,
comme ils ont oublié de citer lacacia d'Arabie.

Quant à la seconde objection, on peut y répondre en admettant que les habitants
de la Basse-Egypte seuls faisaient venir l'acacia de la Syrie4, et que les Egyptiens de la
Thébaïde n'attachaient d'importance à l'espèce syrienne, que parce qu'elle était différente de
l'espèce qu'ils employaient habituellement, ou parce que, étant comprise dans les impôts des
nations asservies, elle leur revenait beaucoup meilleur marché.

Quoi qu'il en soit, comme le sens « acacia » convient beaucoup mieux, sous tous les
rapports, au mot clne Ie sens «caroubier», le seul autre qu'il pourrait avoir, je pro-

poserai de traduire:

par Acacia Nilotica Willd.

et www Ç par Acacia Farnesiana Willd.

V. LORET.

1) Pl. Hist. nat., XXIII, 79.

2) Sanant.....collectiones, articulos contusos, perniones, pterygia. Abundantiam mentium in

f'eminis sistunt, vulvamque et sedem procidentes (Hist. nat. XXIV, 67). Coinp. Diosc. De mat. med., I, 133.

3) Pl. Hist. nat., XIII, 9.

4) Pline nous apprend (ib.) que l'acacia ne croissait en abondance qu'en Thébaïde.
 
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