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LES PAPYRUS MAGIQUES 3237 ET 8239 DU LOUVRE
» échine; elles anéantiront ton âme dans toutes tes demeures; elles mureront ton œir,
» scelleront ta bouche; elles t'immoleront et tu mourras dans le lieu de ton antre!
» N'approche pas pour voir le dieu grand.
» Viens ! lève-toi, ô Osiris-Khont-Amenti, car tes ennemis sont abattus. — Quatre
» fois.
» En ton instant contre moi, en ton instant contre moi, lamentation ! lamentation !
» en ton instant contre moi, douleur instantanée ! en ton instant contre moi, renversé1
» ment : car ton instant contre moi c'est ton instant contre Sit, l'uneus dont la salive
» est de flamme, et contre ses compagnons, c'est-à-dire contre ceux que lia repousse.
» Viens ! lève-toi, ô Osiris-Sapi, car tes ennemis sont abattus. —• Quatre fois. »
III
Faut-il voir dans ces deux textes, ainsi que l'ont fait MM. Ciiahas et Devkria. des
phylactères propres à défendre celui qui les portait contre la morsure des reptiles ? La
chose est possible, elle semble même certaine.
Néanmoins, si tel était leur usage, il faut leur reconnaître une utilité que l'on peut
mieux préciser, et, s'ils protégeaient leur possesseur des attaques des serpents ce n'est
pas uniquement sur cette terre, mais bien dans l'autre monde que leur puissance devait:
s'exercer.
Osiris, lorsque Sit eut retrouvé le coffre où il l'avait renfermé, fut, nous rapporte
Plutarque, coupé on quatorze morceaux par son ennemi!. Puis, ainsi mis en lambeaux,
le corps fut dispersé de tous côtés3. Les membres de l'infortuné frère d'Isis seraient alors,
Papyrus tragique Harris, p. 178.) « C'est toi qui as fait ce qui est dit par les quatre briques tic Tahen qui sont
» dans An (Héliopolis). » (M. DbvbWA, Catalogue des mss. du Louvre, p. 172.)
(1) Ou pour mieux dire « de toute espèce de reptiles qui mordent avec la gueule et piquent avec la queue :
i
» (cfr. M. Pibhl, Recueil
I I I
de Travaux, T. I, p. 135), c'est-à-dire les ^ .: WWl j et les g otS". Ces écrits repoussaient
aussi les crocodiles et tous les êtres qui habitent dans les eaux; cfr. fa sièle de Metternieb. et les petits monu-
ments d'Horus sur les crocodiles.
(2) Tf,; Si'laiSot Kpi; tov viàv'ûpai) h Bovtm xppf&fmv» TropevSrtanç, to S' àyyûov rxxoSàv àjro-Qiuè-jr,:, Ttioûva
xvmyfTSÛyra yjxTup 7rpo; rr,-j iî')r4vr,-j suTujreïv aurû, xai tq Tfû/xa yveapiTavra Siùsïv etç TcTfTapcTxatiîî/.a ftiaTr;, xai
SuùSbfef dîv S' 'Itvj TrySofuvijv àvo&jTtcv sv ^àpiSi nxitufiivr,, zà é).r, îuxJrÀtoya'av, (Plutarque, De laide et Osiride,
ch. xviii.)
(3J L'Osiris ainsi démembré est l'Osiris-Sapi. jj g ^ 1 c'es textes égyptiens (M. Maspbrô,
àtémoiteaiir quelques /ia/iyrus du Louvre, p. 87). Plusieurs villes se vantaient de posséder un ou plusieurs de
ses membres ou quelque objet lui ayant appartenu. Le mot sa// a, du reste, quelquefois La valeur de
reltque, reste, ce qui subsiste de quelqu'un ou de quelque chose. >»n £| \ {M ^ fémur, son sceptre et son
fouet J^'P jj^ P reliques augustes, étaient conservés dans
Ha-BÊNNOU, le sérapéum d'Héliopolis.
On a vu dans Osiris-Sapi, « par analogie avec l'emblème du scarabée, l'espèce de scolopendre que figure
» l'hiéroglyphe de son antique surnom l^^^çJf- » (M. LiïFihiunii, Les yeux d'Horus, p. 215.) Les passages
du Livre des morts, où ce nom est cité, portent souvent, en effet, un déterminatif, généralement Informe,
ressemblant aussi bien à une branche feuillue qu'à un insecte. De plus, la plupart des variantes (quatre sur
six, cfr. M. Naviu.k, Das Aeyy/itise/ie Todtenbur/i, t. II. pl. 16f>; ch. CXLl) portent, à la place de jowk^j,
LES PAPYRUS MAGIQUES 3237 ET 8239 DU LOUVRE
» échine; elles anéantiront ton âme dans toutes tes demeures; elles mureront ton œir,
» scelleront ta bouche; elles t'immoleront et tu mourras dans le lieu de ton antre!
» N'approche pas pour voir le dieu grand.
» Viens ! lève-toi, ô Osiris-Khont-Amenti, car tes ennemis sont abattus. — Quatre
» fois.
» En ton instant contre moi, en ton instant contre moi, lamentation ! lamentation !
» en ton instant contre moi, douleur instantanée ! en ton instant contre moi, renversé1
» ment : car ton instant contre moi c'est ton instant contre Sit, l'uneus dont la salive
» est de flamme, et contre ses compagnons, c'est-à-dire contre ceux que lia repousse.
» Viens ! lève-toi, ô Osiris-Sapi, car tes ennemis sont abattus. —• Quatre fois. »
III
Faut-il voir dans ces deux textes, ainsi que l'ont fait MM. Ciiahas et Devkria. des
phylactères propres à défendre celui qui les portait contre la morsure des reptiles ? La
chose est possible, elle semble même certaine.
Néanmoins, si tel était leur usage, il faut leur reconnaître une utilité que l'on peut
mieux préciser, et, s'ils protégeaient leur possesseur des attaques des serpents ce n'est
pas uniquement sur cette terre, mais bien dans l'autre monde que leur puissance devait:
s'exercer.
Osiris, lorsque Sit eut retrouvé le coffre où il l'avait renfermé, fut, nous rapporte
Plutarque, coupé on quatorze morceaux par son ennemi!. Puis, ainsi mis en lambeaux,
le corps fut dispersé de tous côtés3. Les membres de l'infortuné frère d'Isis seraient alors,
Papyrus tragique Harris, p. 178.) « C'est toi qui as fait ce qui est dit par les quatre briques tic Tahen qui sont
» dans An (Héliopolis). » (M. DbvbWA, Catalogue des mss. du Louvre, p. 172.)
(1) Ou pour mieux dire « de toute espèce de reptiles qui mordent avec la gueule et piquent avec la queue :
i
» (cfr. M. Pibhl, Recueil
I I I
de Travaux, T. I, p. 135), c'est-à-dire les ^ .: WWl j et les g otS". Ces écrits repoussaient
aussi les crocodiles et tous les êtres qui habitent dans les eaux; cfr. fa sièle de Metternieb. et les petits monu-
ments d'Horus sur les crocodiles.
(2) Tf,; Si'laiSot Kpi; tov viàv'ûpai) h Bovtm xppf&fmv» TropevSrtanç, to S' àyyûov rxxoSàv àjro-Qiuè-jr,:, Ttioûva
xvmyfTSÛyra yjxTup 7rpo; rr,-j iî')r4vr,-j suTujreïv aurû, xai tq Tfû/xa yveapiTavra Siùsïv etç TcTfTapcTxatiîî/.a ftiaTr;, xai
SuùSbfef dîv S' 'Itvj TrySofuvijv àvo&jTtcv sv ^àpiSi nxitufiivr,, zà é).r, îuxJrÀtoya'av, (Plutarque, De laide et Osiride,
ch. xviii.)
(3J L'Osiris ainsi démembré est l'Osiris-Sapi. jj g ^ 1 c'es textes égyptiens (M. Maspbrô,
àtémoiteaiir quelques /ia/iyrus du Louvre, p. 87). Plusieurs villes se vantaient de posséder un ou plusieurs de
ses membres ou quelque objet lui ayant appartenu. Le mot sa// a, du reste, quelquefois La valeur de
reltque, reste, ce qui subsiste de quelqu'un ou de quelque chose. >»n £| \ {M ^ fémur, son sceptre et son
fouet J^'P jj^ P reliques augustes, étaient conservés dans
Ha-BÊNNOU, le sérapéum d'Héliopolis.
On a vu dans Osiris-Sapi, « par analogie avec l'emblème du scarabée, l'espèce de scolopendre que figure
» l'hiéroglyphe de son antique surnom l^^^çJf- » (M. LiïFihiunii, Les yeux d'Horus, p. 215.) Les passages
du Livre des morts, où ce nom est cité, portent souvent, en effet, un déterminatif, généralement Informe,
ressemblant aussi bien à une branche feuillue qu'à un insecte. De plus, la plupart des variantes (quatre sur
six, cfr. M. Naviu.k, Das Aeyy/itise/ie Todtenbur/i, t. II. pl. 16f>; ch. CXLl) portent, à la place de jowk^j,