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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 14.1893

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Nr. 1-2
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Morgan, Jacques de; Scheil, Jean-Vincent: Les deux stèles de Zohâb
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https://doi.org/10.11588/diglit.12259#0117
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101

LES DEUX STÈLES DE ZOHAB

Afin de faciliter

bout. Il reste de la
troisième colonne
les quelques signes
que je reproduis ci-
contre. Le tout a été
exécuté d'après les
estampages deM. de
Morgan, sinon de

la reproduction du
texte, j'ai copié cha-
que colonne en deux
parties que j'ai jux-
taposées : dans l'ori-
ginal, ces parties
sont mises bout à

manière à donner exactement l'aspect du signe, au moins de manière à en rendre la forme.

Cette inscription nous fournit donc les premiers renseignements sur le peuple de
Lulubî, dont nous ne connaissions guère que le nom. En effet, dans la tablette publiée
par Bezold (PSBA. 1887, p. 337), il est fait mention du pays de Lulubî(ki) à la suite des
pays de Su(ki), Nim(ki) [Élam], Mar(ki) [Phénicie] et des Kassu. Dans la langue de
Lulubî(ki), dit ce texte, le mot Dieu, ou plutôt l'idée de divinité, s'exprimait par Ki-u-
ru-um. D'autre part, deux montagnes du pays de Lulubî sont nommées dans le deuxième
volume des WAI (51, 23 a et 22 b) : 1° Ki-us-bu-ra = sad Lulubî; 2° Si-kur-ra-bi -
sad Lulubî. Enfin, dans la Légende du Dieu de la Peste (K 2819 — Strassm. AV. 4242;
Del., Par., p. 234), nous lisons : tamdim tamdim, sumasta sumastu, assura assuru,

elama elamu, kassa kassu, suta sutu, quta qutu, lulluba lullubu. En Compagnie

des mêmes pays, on rencontre dans les inscriptions les Lulumè, que sans doute il faut

V V

identifier avec les Lulubî : 1° Rammân-nirari I (WAI. iv, 44, 45), Kassî, Qutî,
Lullumê, Subarî; 2° Asur-rîà-isSî (m, 3, 6, 7), Lullumè, Kullat, Qutî u naqab

y k v v - v k

hursanisu; 3° Ammasirabal (Chasse, i, 28, 18), Sadu Hana, siddi mat Lulumè u

s ad an i sa matati Naîri, et Stand. Inscr. (Layard, i, 6, 7), Nairi, Kirchi, Subarî,

v A v

Lulumè; 4° Tiglatpilescr II (Ann. 39), Sakan mat Lullumè iksud; 5° Tabl. synchr.

(II, 65,1, 29 et seq.), Misirrisunu istu tarsi Pilasqi.....adi Lulumè iskunu.

Cette inscription confirme donc l'existence d'un peuple appelé Lulubî, antique
ennemi de l'Assyrie et de la Chaldée. Elle nous apprend le site exact de ce pays que
dominait le mont Bâtir, dans les montagnes du Kurdistan actuel, aux frontières de

V

l'Assyrie et de la Médie. Puisque nous lisons plus loin dubbam pour duppam, bi-ri-su
pour pi-ri-sYi (petite inscription), ce n'est pas trop présumer que de lire Patir pour Bâtir

V y A

et de rapprocher ce nom de celui de Paddir, que l'inscription de Samsi-Ramman IV (u, 7)
place aux confins extrêmes de l'Assyrie et qu'on s'accorde à chercher au nord-est de ce
pays, avec Schrader (KGF, p. 223). La langue de Lulubî était sémitique, se rappro-
chant du babylonien par sa morphologie. Le nom du roi est Anu-banini, c'est-à-dire
Anu nous a faits.

Nous trouvons la mimmation jusque dans le déterminatif (ki) des pays : ki-im; la

V

désagrégation des syllabes : Sa-du-im, ou leur diphtouguaison, si l'on aime mieux.

On ne saurait objecter, sur la foi de la table citée plus haut, le nom de Ki-u-ru-um
signifiant Dieu en Lulubî. L'idée de divinité a plusieurs aspects, et ce mot peut venir
de;lS, « entourer, envelopper, garder », tukultum, et avoir le sens de « pasteur, roi »
(comme le cosséen rend rei-kassî par kuri-galzu), ou le sens de « rempart, défense ».
 
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