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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 14.1893

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Nr. 3-4
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Maspero, Gaston: Sur une formule du livre des pyramides
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https://doi.org/10.11588/diglit.12259#0208
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Sur une formule du livre des pyramides.

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On remarquera que le mort est désigné ici par une circonlocution : -i (I + v\
j j p ° amouit meniti ni Nouit. Le personnage gin' est entre les deux cuisses de Nouit,
c'est le fils même de la déesse, le lils du ciel, c'est-à-dire, le Soleil en ses diverses formes de
dieu enfant, qu'on l'appelle Râ, Horus, ou de tel autre nom qu'on voudra. S'il était certain
que Bîsou ait eu dès lors le rôle solaire qu'on lui connaît plus tard, on pourrait penser
que cette façon de qualifier le mort est appelée par l'idée même du Danga auquel il est
identifiéi C'est bien plutôt une conséquence du personnage que le mort tient dans toutes les
formules : on fait de lui non-seulement Osiris, le mort qu'on doit ressusciter, mais Horus le
vivant qui ressuscite Osiris, et on lui donne toutes les épitliètes d'IIorus. Il y a donc double
identification indiquée, par suite, double raison de livrer promptement le passage au roi mort
qui approcbe, d'abord parce qu'il est le fils du ciel, Papi, ensuite parce qu'il est le Danga.
L'auteur de la formule y ajoute une troisième raison, tirée des usages même du pays céleste.
Le bac ne fonctionnait qu'aux jours où l'on proclamait les noms de ceux qui devaient fran-
chir le fleuve pour se présenter au jugement : or Papi le mort est inscrit sur la liste et
son nom a été proclamé [j p nas par les deux personnages qui ont charge de la place
du dieu grand, la salle où Osiris vient siéger. Ces deux personnages paraissent porter des
noms significatifs v> |j ouza, le Sain et I j Sonbou, le bien portant. L'ordre est lancé
d'amener Papi à travers le fleuve, et le passeur n'a plus qu'à s'y conformer. Ce point gagné,
la fin de la formule ne se fait plus attendre. L'auteur indique brièvement le sort qui attend
l'âme aux Champs d'Iarou : elle y recevra ses rations de vivres et d'oies comme les féaux
d'Osiris, ce qui est, après tout, le but qu'elle poursuivait et qu'elle souhaitait atteindre
lorsqu'elle s'était transformée en Danga.

Notre texte est une preuve nouvelle à l'appui de cette idée que l'autre monde égyptien
est la projection au-delà cette vie du monde matériel au milieu duquel nous vivons, non-
seulement avec sa constitution politique ou administrative, niais avec les plus petits détails
de ses coutumes et de son étiquette. Il présente pourtant, sur les textes du même genre
que j'ai eu l'occasion d'expliquer dans mes cours, cet avantage qu'on peut en dater d'une
manière assez vague, il est vrai, la rédaction et l'introduction dans le Livre des Pyramides.
Le Danga vivant était peu commun en Egypte. Le rédacteur du décret de Papi, selon une
habitude qui paraît avoir été dès lors en rigueur dans les administrations gouvernemen-
tales, se piquait de rechercher des précédents, et n'en connaissait qu'un seul, celui du
Danga d'Assi. S'il en avait trouvé davantage, il n'aurait pas manqué de les signaler, et
peut-être a-t-on droit de conclure de son silence que les archives royales ne contenaient pas
de son temps d'autre mention de Danga antérieure à celle-là : la chancellerie de Papi II
devait être en effet aussi bien informée que possible de tout ce qui concernait les choses
de la cour pendant les siècles écoulés. Si donc le Danga d'Assi n'était pas le premier qui
fût venu en Egypte, ses prédécesseurs étaient assez éloignés de lui dans le temps pour
qu'on n'eût plus conservé le souvenir de leur existence, et il passait pour avoir été le pre-
mier chez les contemporains de la VIe dynastie. Je suis porté à penser qu'il a probablement
inspiré la rédaction de notre texte, ou qu'il en a décidé l'insertion dans le Livre des
Pyramides, si par un hasard quelconque, notre texte existait auparavant. Nous savons en
effet quelle influence les événements extérieurs ont exercée en Egypte, comme partout, sur
 
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