Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 19.1897

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Maspero, Gaston: Notes sur la géographie égyptienne de la Syrie
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12159#0078

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
70 notes sur la geographie egyptienne

la Tripoli actuelle; c'est à peu près, mais, en inclinant davantage vers le nord, la même
position que le texte égyptien nous suggère pour le Shaoua. Tigiatphalasar définit le
Saoul, shadi sha ina Labnana, « une montagne qui est dans le Liban ». C'était un des
pics principaux de la chaîne qu'il prenait comme une limite facile à reconnaître, et de
plus nous savons, par le Papyrus Anastasi, qu'une route y passait qui conduisait de la
Cœlésyrie à la Méditerranée, à Byblos et à Béryte; peut-être cette dernière particu-
larité nous révélera-t-elle le point exact que nous cherchons.

La route est périlleuse et fatigante, et la description en commence par la peinture
du héros sur son char. Le texte est malheureusement mutilé et malaisé à restituer
entièrement. Chabas le transcrit : Jj 1^, ^^ ZZo Xi J^^^B^^

« N'as-tu pas cheminé, tes bras posés sur l'arrière de ton char, séparé de ses attaches
» par les chevaux qui le traînaient? » Il a supposé un accident qui forçait le héros à
pousser son char devant lui1. La version de Chabas ne tient pas compte de la struc-
ture propre aux chars égyptiens, et l'auteur s'est laissé tromper, malgré lui, par un
rapprochement instinctif avec les voitures modernes. Celles-ci, en effet, ou sont
fermées, ou si elles sont ouvertes, elles sont montées sur des roues assez hautes pour
qu'on puisse les pousser par derrière sans difficulté en cas d'accident. Au contraire, le
char était ouvert et pourvu de roues basses qui en mettaient le plancher très près du
sol ; on le poussait de côté en appuyant contre un des panneaux pleins ou sur la main-
courante qui garnissait la partie supérieure. La restitution de Chabas ne me paraît
clone pas répondre à l'idée que le scribe a voulu rendre. Le mot ouahou, que le

scribe emploie, n'exprime d'ailleurs aucune idée de force déployée, il constate seule-
ment le fait que le personnage a posé ses deux mains sur une partie du char, sans im-
poser nécessairement aucun effort de sa part : on songe à ces tableaux où l'on voit des
princes ou des princesses montés sur un char, qui, pour se garer des cahots autant que
possible, ont posé une main sur la paroi antérieure du char et s'y tiennent cramponnés.
Ici, dans ce chemin montant, le héros doit subir des secousses plus fortes que sur un
terrain plat, et il a posé les deux mains sur l'avant du char : la lacune contenait clone
soit une forme hait, avant, soit le terme technique, à moi inconnu, qui désignait la
main-courante ou le haut de la muraille-d avant du char, l'équivalent de Yantyx des
chars homériques. Il y a somme toute, dans cette première partie, l'indication d'une des
positions habituelles du gendarme, lorsqu'il ne se battait pas et que le cocher conduisait
l'attelage rapidement à travers une contrée accidentée. La suite ne dément point cette

idée. La restauration

1 r^ "| (j sakhîti, due à Chabas, est très bonne, mais le verbe 1
sakhît, sakhouJt], et les mots qui en dérivent n'ont pas, à ma connaissance, le
sens briser : il signifié frapper, battre, coup, plaie, ainsi que Chabas l'a montré lui-
même2. Il faudrait donc traduire frappant ou frappées de cordes, tes cavales à tirer, en

1. Chabas, Voyage d'un Égyptien, p. 128-130, 155; Brugsch, Voyage d'un Égyptien, p. 13, et Lautii,
Moses der Hebrœer, p. 90-91, ont adopté dans une mesure diverse l'opinion de Chabas.

2. Chabas, Voyage d'un Égyptien, p. 124, 129.
 
Annotationen