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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 25.1903

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Maspero, Gaston: À travers la vocalisation égyptienne, [11]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12430#0036

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28

A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE

écrivait pne ou epne1. Ici Noutêrou, devenu irrep-v07)p, se prononçait enter qu'on

écrivait ïrrep. La langue clone, après avoir rendu monosyllabiques par jeu d'accents
certains mots dissyllabiques, tendait à les ramener au dissyllabisme sur un plan dif-
férent.

Un autre fait résulte de l'examen des variantes du pluriel du mot . La voyelle
tonique y était longue et pourtant le grec la rend presque indifféremment par sa longue r\
ou par sa brève s : le Papyrus de Paris donne, on vient cle le voir, ïrrep, et plus loin
vtv6sp2 avec e, puis la même forme ïrrep se rencontre au Papyrus gnostique de Londres,
publié par Hess; d'autre part, nos noms propres ont la forme vuT)pi[ç] avec t\, comme aussi
aovO-rip, et d'autres transcriptions. Il y a ici, je crois, une preuve nouvelle à l'appui de
l'opinion d'après laquelle l'égyptien antérieur au copte aurait possédé un e qui n'était
ni h ni e, mais qui aboutissait aisément à l'un ou l'autre de ces deux sons3.

E. — Le mot u+r, grand, si usité dans la langue ancienne, n'est demeuré
chez les Coptes que dans le mot oimp T. M., quot, quantus, que j'ai eu occasion de lui
rattacher ailleurs. Il n'a plus subsisté que dans des noms propres, qui nous le rendent au
masculin 'Apoîjpiç , 'o<ropo7jpi<; j]^^^ no'?iP^ z^^"^^^^^4 e^ ^es comPOS(3S

de Ces mots Ssvaoo^piç1, SEvnorjp'.ç6, WevTîOTjpiç7, T^or,pu;8, au féminin 'Eaoo-?;piç-'Eao-?ipiç-:Scr?;piç9,

Isis la Grande, eou-^pic10, et peut-être TeaouT-pT)H, enfin, au pluriel ^Fevsouîjptç, Wevvo'j-?;pi<;12.
Enfin, on connaît la forme de Me0uep pour ^^q^"*^- ^a concordance de toutes les
variantes nous montre que, dans la partie du mot exprimée par le syllabique , il y
avait hiatus entre un ou initial et une autre voyelle qui plus tard se diphtongua avec cet
^\ ou. Ce qu'était cette voyelle, la présence cle la tonalité h-e dans toutes les transcrip-
tions du grec et dans le copte l'indique suffisamment. H peut, en effet, répondre soit à
un a+i, soit à un a ou à un e allongés directement : ici il semble que ce soit plutôt à un
a+i = ai = m = h. Si l'on se rappelle ce qui a été dit ailleurs sur l'influence régressive
que la finale des mots égyptiens peut exercer sur la voyelle de la syllabe précédente, on
sera porté à croire que l'i final qu'on voit clans noîjptç, comme clans ©ouTjpiç et dans
*veouîjpi<;, s'est répercuté sur la syllabe et en a déterminé la couleur. *Ooîjpi sera
l'équivalent de Ouazri, et, par suite, la vocalisation première de aura été Ouain :
Ouêri, à l'époque romaine, conservait un i final au masculin et au féminin comme au
pluriel.

1. Ceci contre l'opinion de Spiegelberg (Recueil de Travaux, t. XXIV), qui voudrait plutôt attribuer
la prononciation ar-er au <~p> antique, mais j'aurai à revenir sur cette question.

2. Griffitji, The OUI Coptic magical Texts of Paris, dans la Zeitschrift, t. XXXVIII, p. 93.

3. Cf. plus haut, § XXV, p. 19 du présent volume.

4. Brugscii, Sammlung démolisch-griechischer Eigennamen, n° 46, p. 11.

5. Brugscii, Sammlung demotisch-griechischer Eigennamen, p. 34.

6. Brugsch, Sammlung demotisch-griechischer Eigennamen, p. 40.

7. Brugsch, Sammlung demotisch-griechischer Eigennamen, n° 133, p. 16, et p. 36.

8. Parthey, Eigennamen, p. 115.

9. Spiegelberg, jEggptisciie und Griec/iische Eigennamen, n° 62-62 a, p. 11*.

10. Flutarque, De Iside et Osiride, § 19.

11. Spiegklbkrg, JEggptische und Griechische Eigennamen, n 13, p. 42.

12. Spiegelberg, /Eggptische und Griechische Eigennamen, n° 426, p. 39*.
 
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