SUR QUELQUES REPRÉSENTATIONS DE VASES ÉGYPTIENS
179
Le corps du vase est peint en blanc et tacheté de noir. L'eau
est encore représentée par une bande horizontale peinte en bleu
et rayé de lignes brisées, mais la base de cette bande bleue dépasse
légèrement la largeur du vase. D'où provient cette particularité?
Je crois qu'elle est destinée simplement à empêcher toute con-
fusion : on exagère la convention et on rompt le contour du vase
uniquement pour montrer qu'il s'agit de représenter non pas une
couleur bleue appliquée comme décoration sur la surface de ce
vase, mais bien son contenu même.
Dans une autre figure tirée du même sarcophage (fig. 4), nous
rIG. o.
trouvons encore une nouvelle convention : la partie bleue, formant
une bande horizontale, dépasse la largeur du vase comme dans l'exemple précédent,
mais elle est, en outre, divisée en deux moitiés par une bande verti-
cale. Cette bande est peinte de la même couleur que le reste du
vase : elle est évidemment de la même matière. Elle est placée là
uniquement pour montrer qu'il y a continuité entre le haut et le bas
de l'objet représenté et rappeler la présence d'une enveloppe recou-
vrant partout l'eau contenue à l'intérieur qui apparaît en bleu.
Ces deux détails nouveaux expliquent toute une série de formes
très fréquentes dans lesquelles la partie bleue se trouve plus
élargie encore et semble un objet étranger rajouté sur le vase
'fig. 51). Il y a eu sans doute méprise de la part des dessi-
nateurs égyptiens qui ont schématisé la figure sans la com-
prendre, ce qui s'expliquerait facilement si, comme je le
Fig. 4.
crois, le prototype de ces tableaux d'offrandes est très ancien.
Enfin, il me semble qu'un dernier type plus complexe encore peut dé- FlG- 5-
river du même procédé de représentation. Dans Davies, Deïr el-Gebrawi\ nous
trouvons la série de formes que je reproduis ici (fig. 6, 7, 8, 9).
Le haut est en bleu : il est r ,—s m*.
■ V
■ b divisé par des bandes horizon- '
taies et verticales, dont la cou-
leur, malheureusement, n'est .
b-—
pas indiquée sur les planches.
Elles doivent être probable-
ment (?) en rouge comme le
reste du vase. Du moins sur la
figure 9 on voit nettement que la bande verticale est FlG 8
de même matière que la partie inférieure (cf. plus tézà
Fig 9
haut, fig. 4). Ici, au lieu de supprimer conventionnellement tout le haut
1. Tirée de Lepsius, Denkm., ii, 104, c. Ancien-Empire. Cf. dejjmêma} Davies, Ptah-hotep, Pl. xxiv,
xxvi, xxvii, xxx, xxxiv. On trouvera dans ces planches des varianteSjCurieuses. Pas de couleurs.
2. Davies, Deïr el-Gebrawi, i (1902). La figure 6 est tirée de la planche ix (cf. pl. xii); la figure 7, de la
planche vu; la figure 9, de la planche xviii; la figure 8, de la planche xvii (cf. planche xix).
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Le corps du vase est peint en blanc et tacheté de noir. L'eau
est encore représentée par une bande horizontale peinte en bleu
et rayé de lignes brisées, mais la base de cette bande bleue dépasse
légèrement la largeur du vase. D'où provient cette particularité?
Je crois qu'elle est destinée simplement à empêcher toute con-
fusion : on exagère la convention et on rompt le contour du vase
uniquement pour montrer qu'il s'agit de représenter non pas une
couleur bleue appliquée comme décoration sur la surface de ce
vase, mais bien son contenu même.
Dans une autre figure tirée du même sarcophage (fig. 4), nous
rIG. o.
trouvons encore une nouvelle convention : la partie bleue, formant
une bande horizontale, dépasse la largeur du vase comme dans l'exemple précédent,
mais elle est, en outre, divisée en deux moitiés par une bande verti-
cale. Cette bande est peinte de la même couleur que le reste du
vase : elle est évidemment de la même matière. Elle est placée là
uniquement pour montrer qu'il y a continuité entre le haut et le bas
de l'objet représenté et rappeler la présence d'une enveloppe recou-
vrant partout l'eau contenue à l'intérieur qui apparaît en bleu.
Ces deux détails nouveaux expliquent toute une série de formes
très fréquentes dans lesquelles la partie bleue se trouve plus
élargie encore et semble un objet étranger rajouté sur le vase
'fig. 51). Il y a eu sans doute méprise de la part des dessi-
nateurs égyptiens qui ont schématisé la figure sans la com-
prendre, ce qui s'expliquerait facilement si, comme je le
Fig. 4.
crois, le prototype de ces tableaux d'offrandes est très ancien.
Enfin, il me semble qu'un dernier type plus complexe encore peut dé- FlG- 5-
river du même procédé de représentation. Dans Davies, Deïr el-Gebrawi\ nous
trouvons la série de formes que je reproduis ici (fig. 6, 7, 8, 9).
Le haut est en bleu : il est r ,—s m*.
■ V
■ b divisé par des bandes horizon- '
taies et verticales, dont la cou-
leur, malheureusement, n'est .
b-—
pas indiquée sur les planches.
Elles doivent être probable-
ment (?) en rouge comme le
reste du vase. Du moins sur la
figure 9 on voit nettement que la bande verticale est FlG 8
de même matière que la partie inférieure (cf. plus tézà
Fig 9
haut, fig. 4). Ici, au lieu de supprimer conventionnellement tout le haut
1. Tirée de Lepsius, Denkm., ii, 104, c. Ancien-Empire. Cf. dejjmêma} Davies, Ptah-hotep, Pl. xxiv,
xxvi, xxvii, xxx, xxxiv. On trouvera dans ces planches des varianteSjCurieuses. Pas de couleurs.
2. Davies, Deïr el-Gebrawi, i (1902). La figure 6 est tirée de la planche ix (cf. pl. xii); la figure 7, de la
planche vu; la figure 9, de la planche xviii; la figure 8, de la planche xvii (cf. planche xix).