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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 31.1909

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Lacau, Pierre: Notes de phonétique et d'étymologie égyptiennes
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12678#0083

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74

NOTES DE PHONÉTIQUE ET D'ÊTYMOLOGIE ÉGYPTIENNES

Or, ce pluriel *eve, que nous reconstruisons théoriquement et qui semble perdu,
l'akhmimique nous l'a conservé : c'est un nouvel et bel exemple du caractère si nette-
ment archaïque de ce dialecte1.

Que l'on compare en effet les deux pluriels suivants en akhmimique :

c!ià.ve\ pluriel de ckov3 « doctrina » (= cftco, sah.);
Tfmeves, pluriel de -rlm5 « jumentum » (= tÊkh, sah.).

Dans le premier cas, nous avons en akhmimique le correspondant exact du pluriel
des autres dialectes :

c£;Mre (akh.) = c&oo-ye (sah.) : cAcdoti (boh.) : *cêavi (fay.)6.

Dans le second cas, au contraire, nous avons le contraste suivant :

T&neire (akh.) en face de Tfmooire (sah.) : Tefmoooiri (boh.) : *Tefm«wiri (fay.).

Il est évident que l'akhmimique a seul conservé la distinction entre les deux pluriels
réguliers : T&neire représente phonétiquement le pluriel des mots en h, *dbnèwwet,
comme cWre celui des mots en 10, sbôwwët. Dans les autres dialectes, au contraire,
le pluriel en oo-s-e a remplacé partout celui en ère'.

Par un hasard singulier, les textes akhmimiques publiés jusqu'ici contenaient sur-
tout des pluriels en -eve. Des correspondances comme pju.ne?re (akh.) — pjuutooire (sah.)
avaient fait considérer -ère comme la forme normale et comme l'équivalent de -ooire8.
Mais ce rapprochement présentait une impossibilité phonétique : o médial accentué
du sahidique ne peut donner e en akhmimique. La distinction entre les deux pluriels
supprime cette anomalie : o, donnant rentre dans la règle9.

1. Cf. Erman, Mg. Zeit., t. XLIV, p. 112.

2. Apoc. Elias, 21, 16; Steindorff, Die Apocalypse des Elias (1899).

3. I Clément, 21, 22; 30, 16, etc.; Carl Schmidt, Der erste Clemensbrief in altkoptischer Ubersetsung
(1908). — Se rappeler que co final devient ott en akhmimique.

4. Joël, i, 18; Jonas, m, 7, dans Bouriant, Rec. de Trac, t. XIX, p. 1, 12.

5. Sophonie, n, 14. Manuscrit des petits prophètes de Vienne. Voir Krall, Mittheilungen aus der Samm-
lung der Papyrus Erzlierzog Rainer, t. IV, p. 143. D'après une copie de Krall, dont je dois communication à
M. Steindorff par l'obligeante entremise de M. Carl Schmidt. — Se rappeler que h final devient i (ei) en
akhmimique.

6. o médial accentué du sahidique devient a. en akhmimique. En boheïrique, le lo est un allongement du
au ott. La forme fayoumique n'est pas attestée, elle donnerait un — M. Carl Schmidt signale cette corres-
pondance dans son vocabulaire des Acta Pauli.

7. Il faut naturellement éviter de confondre en akhmimique ce pluriel féminin en -eve avec le pluriel
masculin des adjectifs en e final, fcAAe, pl. fiÀ<Yeeire, Apoc. Elias, 33, 4. On remarquera que, dans ce dernier
cas, le e est redoublé, ce qui n'arrive jamais dans la forme eve du pluriel féminin. C'est cette voyelle redou-
blée qui oblige le oir à développer un e final secondaire, lequel n'a rien de commun avec le e primaire du
féminin -eire (cf. Lacau, Rec. de Trac, t. XXIV, p. 202). Pour les pluriels des adjectifs en e, voir Stein-
dorff, Kopt. Gram.1, § 138, &7V.A.eeire (akh.) : jbAAeeir (sah.). En boheïrique, on a e? : l'exemple «simir,
donné par Steindorff, n'est pas la forme correcte de ce dialecte, mais une forme analogique; cf. <S\Aeir
(boh.).

8. Corriger ce que j'ai dit sur ce point dans Rec. de Trac, t. XXIV, p. 207, note 9.

9. Le traitement de o en akhmimique pourra donc se résumer ainsi :

o médial accentué en syllabe fermée =. — ce^n, g*.<j, itevqpe, ciiô,q, £p*wir, ^jtc, etc. ;
o médial accentué en syllabe ouverte = es. — itK&Te, it*.&e, cÊ^Tre, etc. ;
o final accentué = o — iepo, gKO, tô>.Ào, etc. ;
 
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