Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 31.1909

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Lacau, Pierre: Notes de phonétique et d'étymologie égyptiennes
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12678#0084

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
NOTES DE PHONÉTIQUE ET D'ËTYMOLOGIE ÉGYPTIENNES

75

Je connais seulement trois exemples du pluriel en -^-re. en akhmimique :

cii^ire «leçons»1, pluriel de ckov = cfeco dans tous les dialectes;
AA^ve «enfants))', pluriel de AiAot = AAot dans tous les dialectes;
eexire « ânes ))\ pluriel de *cov = eu> (sah.), pl. eooire.

Dans le mot ckov, le o-v (w) final doit représenter le suffixe ((( ^j, vocalisé
ot (w). L'orthographe hiéroglyphique semble bien montrer l'existence de ce suffixe :

U*l^Ti. - Pap" Millin»en' Griffith, JE g. Zeit., t. XXXIV, p. 38; >"c^(j(j
3ap. Prisse IV, 1. Le pluriel cftesTe serait donc le pluriel régulier d'une forme en w
suffixe. (Voir cependant plus loin, page 87.)

Dans les deux mots AAo-y et *eo-s- au contraire, le ov (to) final semble avoir une
autre origine4 : dès lors, le pluriel en *,ve serait ici analogique, comme dans les mots
grecs en h du sahidique, qui font leur pluriel en ootc; ex. : ^txmtc' Peu importe
pour le moment : il s'agit seulement de constater l'existence et l'emploi d'un pluriel en
«ore propre aux mots en ot (: u>). Cette forme en une fois reconnue, celle en ère
apparaît de suite comme le pluriel régulier des mots en ei (: h).

L'existence de ce nouveau pluriel en eve nous conduit à plusieurs remarques inté-
ressantes :

1° Nous saisissons sur le vif le remplacement d'une forme par une autre dans les
trois principaux dialectes coptes. Les pluriels en oo-ye étaient sans doute les plus nom-
breux, ils ont absorbé ceux en eve. Il y a simplification et appauvrissement : c'est
le phénomène général qui caractérise la morphologie du copte en face de celle de
l'égyptien.

2° Puisque le pluriel en eve ne subsiste que dans l'akhmimique, il faudra nous
reporter à ce dialecte pour connaître la forme primitive d'un certain nombre de féminins

oo médial accentué en syllabe fermée = 00 — toot*, ■xoo'/, -xioope, etc. ;
00 médial accentué en syllabe ouverte = — ju.js.es.ge, S'es.es.Ae, etc.
Une exception apparente serait e (de eipe) = o (sah.) : 01 (boh.). Mais ce rapprochement est inexact.
Le mot e (akh.) correspond régulièrement à es. (sah.) : (boh.) (de eipe). Je reviendrai sur ce point."

1. Apoc. Elias, 81, 16.

2. Carl Sciimidt, Der eistc Clemensbrief, 2, 15; 4, 28, etc.

3. Zach., xiv, 15. Texte des petits prophètes de Vienne. Copie de Krall. Voir p. 74, note 5.

4. Pour AiAov, l'étymologie est inconnue et l'origine du ov final n'est pas claire. Sethe, Verbum, i,
§ 52, 97 a, suppose une forme lëjlej (?). Le pluriel sahidique et boheïrique n'est pas connu, on peut supposer
qu'il était semblable à celui du mot iv<\.ot « enfant » (avec un ot analogue, peut-être dû au A), pl. is.ÀooTre
(sah.) : «sAcuotti (boh.) : *>Ae\iri (fay.). Ce pluriel, s'il est analogique, serait copié sur celui des mots en ot
final où le ov représente un ancien to (après ju. ou n, par exemple); cf. OTitooire, pl. de ottuott.

Dans ees.ire (akh.) : eoove (sah.), la terminaison -is/ve : -ooire doit être analogique. Eu effet, le otr ((d) du

singulier n'a pas ici la même origine que dans le mot c&ot. Nous n'avons pas affaire à un suffixe oj = ^,

mais bien à un simple féminin du type ujoirtofte : ujfioo&i (Steindorff, Kopt. Gram.1, § 107 (3) ). C'est ce qui
a lieu pour le féminin d'autres noms d'animaux comme gcjio = kfô\ët, féminin de goq == A#/1,dans les-
quels une dérivation par suffixe n'a pas de raison d'être. — Or, dans un féminin de ce type, le pluriel régulier
ne peut être en ooire. En effet, l'adjonction de la finale du pluriel tcët donnerait hfâlœët. Or, le \ dans cette
position ne subsiste pas comme w ou i : il tombe, la syllabe devient ouverte et la voyelle s'allonge, la pré-
sence du ? empêchant seulement la chute du w : c'est ce qui se passe dans ujHire = hë\œet, puis hëieet. La
chute de l s'est produite à un moment où le w intervocalique ne tombe plus et où l'allongement en syllabe
ouverte se produit encore (SethE,tVerbum, I, § 24). On devrait donc avoir pour ces mots un pluriel du type
hfôœct. Mais on leur a appliqué par analogie le pluriel du suffixe en to.
 
Annotationen