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Revue égyptologique — 1.1880

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Nr. 1
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Revillout, Eugène: Quelques notes chronologiques sur l'histoire des Lagides, [1]: Lettre adressée à M. Henri Brugsch-Bey
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https://doi.org/10.11588/diglit.10048#0031

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Quelques notes chronologiques sur l'histoire des Lagides.

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usage continua encore sous Épiphane, ainsi que le montre un grand nombre de contrats
mentionnant, dans la Haute Egypte, le prêtre de Ptolémée le Soter, (psoter), et le prêtre
du roi Ptolémée, ou bien le prêtre du roi Ptolémée, le dieu épiphane euchariste. Ce fut seule-
ment quand, sous Philométor, le sacerdoce de Psdi, ou Ptolémaïs, en Thébaïde, fut organisé
sur le modèle du sacerdoce d'Alexandrie, qu'une égalité complète fut établie entre Soter et
ses successeurs. Il fut alors, il est vrai, mentionné à Alexandrie, mais en même temps le
culte établi à Psoï, en son honneur, perdit sa physionomie spéciale, et tous les Lagides y
entrèrent d'un seul coup. Il nous paraît donc probable que, sous les premiers rois de sa race,
Soter fut seul honoré dans son temple de Thébaïde, sans pourtant que ce culte figurât dans les
contrats. Ptolémée le dieu, comme l'appellent les papyrus de l'époque de Philadelphe, était
considéré comme une véritable divinité dans la ville de Ptolémaïs, qu'il avait toute renouvelée
et dont il était devenu l'un des fondateurs, selon une inscription grecque, publié par Letrokne.
Il n'avait pas besoin de l'attache officielle des cultes éponymes, et il est probable qu'il n'y
tenait guère, puisqu'il avait renoncé, de son vivant, aux tracas du pouvoir royal. Mais quand
son culte tout domestique et libre commença-t-il ? Quand les prêtres décrétèrent-ils sa divinité ?
(Car il dut y avoir un décret comme pour les autres cultes décernés aux Lagides.) C'est-là
une question beaucoup plus difficile à résoudre. Nous avons vu précédemment que Soter est
appelé le dieu depuis que son nom n'est plus associé à celui de son fils, c'est-à-dire à une
date qui flotte entre l'an 21 et l'an 29 de Philadelphe, Le culte d'Alexandre et des dieux
adelphes existait déjà depuis plusieurs aimées, aussi bien que la canéphorie d'Arsinoé Phila-
delphe. Est-il à croire que Philadelphe ait attendu si tard pour rendre hommage à son père ?
Cela semble bien douteux. Mais d'une autre part, ne peut-on pas admettre que Soter ait refusé
tous ces honneurs futiles pendant sa vie, de même qu'il avait abandonné le trône lui-même ?
Comme nous l'avons vu, il tenait à se dessaisir de tout en faveur de son fils, et Justin nous
apprend qu'on le vit plusieurs fois rendre ses hommages au nouveau roi en se mêlant à la
foule des officiers du palais. Il avait complètement renoncé au pouvoir; et son fils ne joignit,
jusqua l'an 21, son nom au sien, dans la notation des souverains régnants, que par une
déférence bien naturelle, et, peut-être, malgré Soter. Il ne serait pas impossible que le père eut
forcé ses enfants d'unir leur noms à celui d'Alexandre, en s'excluant lui-même pour leur faire
place, et que Philadelphe eut dû attendre la mort de son père pour le proclamer dieu sauveur,
selon l'expression que nous avons rencontrée dans le papyrus memphitique de l'an 29, dans
une inscription grecque citée précédemment et dans la foule énorme des médailles d'argent,
qui furent frappées, à partir de cette époque, avec cette légende, et (pie ses successeurs
firent fondre dans les mêmes conditions, jusqu'à une époque très tardive. Il est vrai que
nous ferions vivre ainsi Soter vingt ans de plus qu'on ne le croyait jusqu'ici. Ce serait
la seule conclusion possible, si l'on ne voulait pas admettre que Philadelphe eût continué à
faire vivre son père dans les protocoles des papyrus, alors qu'il était mort depuis longtemps.

En résumé, il est nettement établi, par l'étude des protocoles de nos contrats démo-
tiques, en ce qui touche les cultes, éponymes ou non, de Soter et des dieux adelphes:

1° que le culte d'Arsinoé fut le premier institué, antérieurement à l'an 18 de Philadelphe;
2° que le culte d'Alexandre et des dieux frères vint ensuite, entre l'année 18 et
l'année 21 ;
 
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