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Revue égyptologique — 1.1880

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Nr. 2-3
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Revillout, Eugène: Premier extrait de la chronique de Paris: le roi Amasis et les mercenaires, selon les données d'Hérodote et les renseignements de la chronique
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https://doi.org/10.11588/diglit.10048#0069

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Premier extrait de la chronique démotique de Paris.

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de la guerre plusieurs traditions, qui avaient alors cours chez les Égyptiens : Amasis, auquel
le roi de Perse demandait sa fille en mariage, lui aurait envoyé, à la place, la fille d'Apriès,
qui aurait excité les Perses contre lui. Tous les récits étaient d'accord sur ce point. Seule-
ment les uns prétendaient que Nitetis, cette fille d'Apriès, aurait été envoyée à Cambyse,
et les autres à Cyrus. Cette dernière version paraît plus vraisemblable;1 car, Amasis ayant
régné plus de 40 ans, la fille d'Apriès aurait été un peu mûre dans les dernières années
de son règne, alors que Cambyse entra en relations avec lui. Notons, en ce qui touche les
haines excitées par la fille d'Apriès contre celui qui avait supplanté son père, qu'il a dû en
effet exister quelque chose d'analogue, pour que Cambyse fît fouetter de verges, lacérer, et
brûler le cadavre d'Amasis, déjà enseveli depuis plusieurs mois, ainsi que nous l'a appris
Hérodote2, et qu'il usât d'un procédé semblable pour la momie de la reine, comme le prouve
le récit des fouilles opérées dans le tombeau de cette princesse.

Lorsque ce tombeau, actuellement à Londres, a été découvert par un officier à Luxor,
selon Champollion-Figeac3, on vit, que la sépulture «avait été violée très anciennement,
» que le sarcophage avait été ouvert, que la momie en avait été arrachée et brûlée, près du
» sarcophage même, où existaient encore des débris d'ossements charbonnés, dont quelques-uns
» conservaient des traces de dorure. »

Les données d'Hérodote se trouvent donc complètement confirmées, et on comprend
d'autant mieux la rage qu'avait inspirée à Cambyse la fille d'Apriès quand on sait que la
malheureuse épouse d'Amasis, dont on réduisit le corps en cendre, avait apporté à son mari
certains droits éventuels à la couronne d'Egypte suivant les coutumes égyptiennes. Cette reine
Oukhnas était en effet la fille de Psammétique H et de la reine Nitocris, c'est-à-dire la propre
sœur d'Apriès; et l'on pouvait supposer qu'elle avait, par ambition, excité Amasis à la révolte
contre son beau-frère, dont il avait pleinement la confiance.

Nous avons, du reste, dans le Musée Egyptien du Louvre une preuve de cette haute faveur
dont jouissait Amasis sous le règne d'Apriès. Il s'agit d'un bassin à libations en granit, dédié par
le premier ministre tout puissant.

On y lit cette inscription, déjà publiée et traduite par M. Pierret dans ses Etudes égyp-
tiennes 4 ; mais dont on n'avait pas compris jusqu'ici toute l'importance historique :

« Prince, compagnon unique, (ou de l'unique — twv maître du palais, chargé de la

» salle du trône, chef des salles divines, en possession des secrets et de toutes les paroles du
».roi, dans le cœur de son seigneur, en possession de ce cœur, intendant des palais royaux,
» chef du trésor, Ahmes-se-neith Ouah-ab-ra enfanté par Ta-peru. »

Il s'agit bien ici d'Amasis. Le premier des noms indiqués, Ahmes-se-neith, il le porta

1 C'est celle qu'adopte Roixi.n ainsi qu'AsrEiLHON, Commerce des Égyptiens, p. 40.

2 Hérodote, iii, 10.

3 Egypte, p. 375.
* ii, p. 82.

7*
 
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