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Revue égyptologique — 1.1880

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Nr. 2-3
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Revillout, Eugène: Note annexe sur la syntaxis des temples, ou budget des cultes, sous les Ptolémées
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https://doi.org/10.11588/diglit.10048#0101

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Premier extrait de la chronique démotique de Paris.

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En effet, le mot ouvrait?; qui vient du verbe ouvrassa), organiser, établir, ordonner, (verbe
que l'on retrouve sous les formes eaimoiÇaç StSwvat, a|tpu(jiev es cuvraecei, ou même ouvTaÇstv
aTuoSouvas, dans les pétitions relatives à la cuvt«§iç des jumelles,) sert à désigner un traite-
ment fixe, une pension, une contribution dont le taux a été déterminé d'avance par des
règlements.

S'appliquant au traitement des prêtres, il indique le terme final où aboutirent les
empiétements des rois sur les propriétés et les revenus des temples.

Quand les temples furent dépouillés au point de ne pouvoir subvenir à l'entretien des
ministres du culte, en même temps qu'aux frais des cérémonies, il fallut bien que le gou-
vernement assurât pour le moins aux prêtres leur subsistance, en dehors du casuel, et les
payât sur le trésor public, comme des fonctionnaires.

A quelle époque précisément remonte cette innovation? Nous ne saurions l'indiquer au
juste; mais il est probable que ce fut sous Philopator ou sous Évergète.

Dans le décret de Canope, en l'an 8 d'Évergète, il n'est pas, en effet, question de
ouvcagtç'i, et nous voyons les prêtres, en concile, régler par eux-mêmes les questions relatives
à la distribution des parts qui leur étaient laissées sur les revenus des temples, parts propor-
tionnelles à ces revenus et variant avec eux, mais encore suffisantes, ou du moins jugées telles.

Dans le décret de Eosette, au contraire, en l'an 9 d'Épiphane, les prêtres remercient
le roi de la C7jv-a;iç qu'il leur donne, non moins que des a7rojj.o-.pa, alors infiniment réduites,
qu'il a bien voulu leur laisser.

Le traitement fixe, établi par le roi, versé par le trésor, était donc devenu déjà la
principale ressource des prêtres.

Dans les pétitions relatives aux jumelles du Sérapeum, sous le règne suivant, nous voyons
jusqu'aux moindres détails du culte être rémunérées ainsi en ouvrante.

A Mempbis, il en résultait des modifications profondes dans l'administration des temples.

Tout un service d'agents comptables, de receveurs, payeurs et contrôleurs se trouvait
installé au Sérapeum. A leur tête était un épistate, c'est-à-dire un préfet, portant le même
titre que le chef de l'administration d'une ville importante '.

Et c'est qu'en effet, comme nous l'avons vu dans notre Chrestomathie démotique, p. XVIII
et XIX, le sérapeum de Memphis, avec ses sanctuaires multiples, ses pastophoria, ses auberges,
son droit d'asile, ses marchés, son monde de prêtres, de serviteurs, de gardes et d'habitants
de toute sorte, formait bien une ville à part, ville qui avait toujours possédé ses privilèges
et qui en possédait encore quelques-uns, mais qui, grâce à la ouvraÇiç, se trouvait relever
aussi, comme les autres, d'un épistate, nommé par le gouvernement.

Les pétitions de Ptolémée, fils de Glaucias, et les diverses annotations administratives
dont elles sont revêtues nous donnent des notions étendues sur la manière dont la ouvrftÇrç
était établie, administrée et contrôlée dans sa distribution.

i Non seulement l'épistate d'un temple en dirigeait l'administration, mais, avec le titre d'op/iepEus, les
prêtres eux-mêmes. Cela ressort du papyrus G de Leyde, dans lequel se lit un décret royal adressé en
bloc ii tous les hauts fonctionnaires de Memphis, à savoir le stratège du nome, le commandant de la
garnison, le commandant de la gendarmerie, le directeur des finances baeilicogrammate, les épistates des
temples, grands prêtres, a.ç,-/y=.ç,zvz\, et tous les autres délégués chargés des affaires du roi, xoei toi; aW.oi;
xoiç xa (jOKjiXiza jtpayjiaTEUojievoiç.

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