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Revue égyptologique — 1.1880

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Nr. 4
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Revillout, Eugène: Le reclus du Sérapeum, sa bibliothèque et ses occupations mystiques, selon de nouveaux documents démotiques, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.10048#0192

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162

Eugène Revillout.

Dans le quatrième, il reconnaît un homme du nombre des ennemis \yJj (j qui était
dans la maison. On l'appelait Clionoprès ('?).

Dans le cinquième enfin, il rêve de femmes.

Les personnages indiqués dans ce papyrus ne laissent aucun doute sur sa provenance.
Les deux jeunes filles nommées sont bien connues, grâce aux papyrus du Sérapéum. Il
s'agit des deux jumelles chargées d'accomplir dans ce temple les rites d'Isis et de Nephthys,
et que le reclus Ptolémée, fils de Glaucias, avait prises sous sa protection spéciale. Apol-
lonius, l'auteur même des songes, est certainement le frère de Ptolémée, frère souvent
nommé dans les papyrus et qui résidait aussi dans le sanctuaire. Quant au soin avec lequel
Apollonius recueillait ses songes, il ne doit pas nous étonner, puisque Ptolémée en faisait
autant, en grec, dans de nombreux documents que nous possédons encore et dans lesquels il
est souvent question des jeunes jumelles qui hantaient visiblement l'esprit de leurs voisins et
formaient — avec les ennuis suscités par les prêtres égyptiens du Sérapéum — le principal
objet de leurs préoccupations.

Ajoutons cependant qu'ils en avaient d'autres, plus relevées. La prière, la méditation,
les exercices ascétiques, la lecture de bons livres entraient certainement pour beaucoup dans
la vie de chaque jour d'hommes qui faisaient sonner aussi haut que Ptolémée leurs années
de réclusion religieuse et promettaient au roi lui-même le secours de leurs prières en échange
de sa protection. Nous avons, du reste, la preuve de ce caractère mystique de leur bibliothèque
dans trois fragments de volumes démotiques qui nous sont parvenus et au revers desquels
Ptolémée, fils de Glaucias, avait écrit en grec des comptes de dépenses. L'un de ces fragments,
contenant quatre colonnes complètes, a été traduit en partie, d'une façon fort remarquable,
par le savant conservateur du Musée égyptien, M. Pibeeet. Les deux autres, appartenant
à un volume différent, n'ont pas encore été publiés. Tous trois traitent de morale, et d'une
morale assez élevée. Dans le dernier, par exemple, nous citerons des maximes telles que
celles-ci :

« Ne pas aimer, du tout au monde, l'élévation de cœur (l'orgueil).

« Écoute toute parole de reproche : tu sais ce qu'elle dit de bon.

«Point belle du tout l'aventure de celui qu'on n'a su rendre solide.

«Le bonheur ne vient pas du tout à celui qui a dans son cœur (des pensées coupables'?).

« Il n'y a pas à quereller qui a perdu son respect ....

« Celui qui dit : je ne puis recevoir d'observation — qu'on le laisse '.

« Celui qui dit : je ne puis édifier — qu'on l'abandonne à Ra !

« Celui qui coupe sa barbe (ka = s"<oi), ne peut se connaître

— Qu'on enlève (donc) un enfant loin de lui1 !

« N'établis pas ta personne devant ton frère en le laissant derrière.

« Enlève — de l'homme vil — ta femme de devant lui.

« Fais honte au querelleur .... » etc. »

Dans la première partie non encore traduite du premier nous relèverons aussi ces maximes :

1 Dans les Gnomes publiées par moi (Concile de Nicée d'après les textes coptes, 1e série de documents,
p. 59) on lit : «L'homme qui rase sa barbe veut ressembler aux enfants sans connaissance. Ceux donc qui
n'ont pas la connaissance qu'on ne les connaisse pas!» (Autre allusion aux pédérastes.)
 
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