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Revue égyptologique — 4.1885

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Nr. 1-2
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Groff, William: Lettre à M. Revillout sur le nom de Jacob et de Joseph en égyptien, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.11062#0109

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96

William N. Groff.

quelle est placée sur un personnage. Les deux autres exemplaires ne sont que des copies et
contiennent un certain nombre de fautes du graveur, comme nous aurons occasion de le re-
marquer plus loin. Le second possède une courte légende placée au-dessus d'un groupe de
personnages que le roi est représenté prêt à immoler. Cette légende est, comme la première,
importante pour la question qui va nous occuper. La voici : 1 ■f==^ 0 <=^> o%\ JL

r^^n f=3 - ® v J 1 «Pi'ise (en captifs vivants) des chefs du Rutennu, de

tous les peuples inconnus, de toutes les terres deFenkhuu» (Phéniciens?). Le mot tes-

q iii

tu que je vous ai proposé de traduire par «peuple, tribu», a deux sens : 1° «terre, pays», par

y de Khar (Syrie) depuis Djar jusqu'à Aup1». 2° le peuple qui

Doème de Pentaour,

n

habite un pays, c'est-à-dire «peuple, nation, confédération». Dans le
traduit par M. J. de Rougé2, nous avons un exemple des plus clairs :
v ' il rassembla pour lui les nations toutes.

Quant au titre des listes de Karnak que nous venons d'étudier, la traduction de «Réunion
des villes (^j^) qu'enferma Sa Majesté dans la ville de Mageddo le vil», etc.

ne veut dire absolument rien du tout. Non : les listes de Karnak sont ethnographiques et
non pas géographiques et je vous proposerai de les désigner comme les «listes ethnogra-
phiques de Karnak». Il est vrai que nous trouvons dans ces listes les noms portés par un
certain nombre de villes, mais comme il n'est rien de si commun, dans l'antiquité aussi bien
que de nos jours, que de voir des peuples, tribus et confédérations, portant le nom de leur lieu
d'habitation, soit ville, soit pays, soit localité, je crois qu'il est inutile d'en citer des exemples.
Comme l'a déjà remarqué M. deRougé3 «c'est la liste des nations ou tribus qui composaient
l'armée confédérée battue par Toutmès à Mageddo». Il dit aussi4 : «Il ne faudrait pas conclure
néanmoins du titre que toutes ces populations tissent réellement partie de la nation des
Rutennu; mais seulement qu'elles s'étaient ralliées autour de cette tribu plus puissante pour
résister aux Égyptiens. » Peu de noms dans les listes de Karnak ont été identifiés d'une
manière satisfaisante avec le nom porté par une localité. En effet, parmi les anciennes con-
fédérations de Chanaan, il y en avait sans doute qui vivaient sans demeure fixe, et naturelle-
ment ces tribus n'auraient pas laissé de souvenir de leur existence dans les noms géogra-
phiques du pays qu'elles habitaient, mais c'est précisément dans une réunion des peuples comme
celle qui nous occupe que nous devons en trouver des traces. Les nos 53 et 54 sont à noter
avec soin : nous avons deux fois le même nom ^"^^^ aper, c'est un autre exemple
du fameux mot ^^"j^ Il ] ^ ^fj J apuri-u où M. Chabas 5 a proposé de voir les Hébreux,
écrit, il est vrai, à Karnak sans les voyelles et déterminé par ^=e. Pourtant la transcription
normale nous donnerait (sans le n final) TXlSS et nous aurions la mention des habitants de
deux localités bibliques qui portaient ce nom. Selon le récit biblique nous devons trouver les
Hébreux divisés en deux tribus ou familles : 1° celle du patriarche Jacob, 2° celle de son
fils Joseph que la Bible nous représente comme ministre sous un Pharaon, probablement le

1 Anastasi III, 1/10.

2 Bévue égypt., 1885 (n° IV), p. 159.

3 Monum. divers de Toutmès III, tirage à part, p. 35.

4 Ihid., p. 36.

5 Mél. égypt., cf. Recherches sur la XIXe dynastie, p. 99.
 
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