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https://doi.org/10.11588/diglit.49812#0241
DE M. DE VOLTAIRE. 233
partie du pays de Médée\ en un mot, toutes ces-
grandes révolutions, que vous ignorez peut-être à
Paris, ne sont qu’un point sur la carte de l’univers.
Si ce .que je vous envoie vous fatigue et vous
ennuie, vous aurez autre chose , mais pas sitôt. Je
travaille jour et nuit; la raison en est que j’ai peu
de temps à vivre, et que je neveux pas perdre de
temps ; mais je voudrais bien aulïi ne pas vous
faire perdre le vôtre.
Je suis confondu des bontés de votre grand’maman.
Je vous les dois, Madame : je vous en remercie
du fond de mon cœur. C’est un petit ange que
madame Gargantua. 11 y a une chose qui m’em-
barrasse ; je voudrais que votre grand-papa fût aussi
heureux qu’il mérite de l’être. Je voudrais que vous
eussiez la bonté de m’en instruire quand vous n’au-
rez rien à faire. Dites, je vous prie, à M. le pré-
sident Hénault que je lui serai toujours très-attaché,
V.
LETTRE C X X I.
A M. LE COMTE D’ ARGENTA L.
11 de décembre.
IVTon cher ange, vous m’inquiétez et vous me
désespérez. Vous n’avez point répondu à trois lettres.
On dit que la santé de madame Argentai est déran-
gée. Que vous coûterait-il de nous informer par
un mot, et de nous rassurer. Si heureusement ce qu’on
nous a mandé se trouvait faux, je vous parlerais
partie du pays de Médée\ en un mot, toutes ces-
grandes révolutions, que vous ignorez peut-être à
Paris, ne sont qu’un point sur la carte de l’univers.
Si ce .que je vous envoie vous fatigue et vous
ennuie, vous aurez autre chose , mais pas sitôt. Je
travaille jour et nuit; la raison en est que j’ai peu
de temps à vivre, et que je neveux pas perdre de
temps ; mais je voudrais bien aulïi ne pas vous
faire perdre le vôtre.
Je suis confondu des bontés de votre grand’maman.
Je vous les dois, Madame : je vous en remercie
du fond de mon cœur. C’est un petit ange que
madame Gargantua. 11 y a une chose qui m’em-
barrasse ; je voudrais que votre grand-papa fût aussi
heureux qu’il mérite de l’être. Je voudrais que vous
eussiez la bonté de m’en instruire quand vous n’au-
rez rien à faire. Dites, je vous prie, à M. le pré-
sident Hénault que je lui serai toujours très-attaché,
V.
LETTRE C X X I.
A M. LE COMTE D’ ARGENTA L.
11 de décembre.
IVTon cher ange, vous m’inquiétez et vous me
désespérez. Vous n’avez point répondu à trois lettres.
On dit que la santé de madame Argentai est déran-
gée. Que vous coûterait-il de nous informer par
un mot, et de nous rassurer. Si heureusement ce qu’on
nous a mandé se trouvait faux, je vous parlerais