490 RECUEIL DES LETTRES
~ me donnez l’absolution , je ne mourrai que dans
J77I« quinze jours; si vous me la resusez, je mourrai
dans quatre ; mais si je ne mourais pas en vous
adorant, je me croirais plus réprouvé que Hclzébuth.
Le vieil hermite.
LETTRE C C L X X X I.
A M. LE MARECHAL DUC DE RICHELIEU.
20 de mai.
Si mon héros ne peut deviner comment cette pétau-
dière se terminera, il n’y a pas d’apparence qu’un
vieil aveugle entrevoye ce que le vice-roi d’Aqui-
taine ne voit point. Je juge seulement, à vue de
pays, que notre nation a été toujours légère, quel-
quefois très-cruelle , qu’elle n’a jamais su se gouverner
par elle-même, et qu’elle n’est pas trop digne d’être
libre. J’ajouterai encore que j’aimerais mieux, malgré
mon goût extrême pour la liberté, vivre sous la
patte d’un lion, que d’être continuellement exposé
aux dents d’un millier de rats mes confrères.
On m’envoie une sécondé édition beaucoup plus
ample de la brochure des peuples aux parlemens.
Monseigneur voudra bien que je lui en fasse part.
Elle produit quelque esset dans la province; ce
n’est pas une raison pour qu’elle réussisse à Paris :
cependant tous les faits en sont vrais.
Je sais très-bon gré à l’auteur d’avoir donné
hardiment tant d’éloges à M. le duc de Choiseul; il a
les plus grandes obligations à ce ministre.
~ me donnez l’absolution , je ne mourrai que dans
J77I« quinze jours; si vous me la resusez, je mourrai
dans quatre ; mais si je ne mourais pas en vous
adorant, je me croirais plus réprouvé que Hclzébuth.
Le vieil hermite.
LETTRE C C L X X X I.
A M. LE MARECHAL DUC DE RICHELIEU.
20 de mai.
Si mon héros ne peut deviner comment cette pétau-
dière se terminera, il n’y a pas d’apparence qu’un
vieil aveugle entrevoye ce que le vice-roi d’Aqui-
taine ne voit point. Je juge seulement, à vue de
pays, que notre nation a été toujours légère, quel-
quefois très-cruelle , qu’elle n’a jamais su se gouverner
par elle-même, et qu’elle n’est pas trop digne d’être
libre. J’ajouterai encore que j’aimerais mieux, malgré
mon goût extrême pour la liberté, vivre sous la
patte d’un lion, que d’être continuellement exposé
aux dents d’un millier de rats mes confrères.
On m’envoie une sécondé édition beaucoup plus
ample de la brochure des peuples aux parlemens.
Monseigneur voudra bien que je lui en fasse part.
Elle produit quelque esset dans la province; ce
n’est pas une raison pour qu’elle réussisse à Paris :
cependant tous les faits en sont vrais.
Je sais très-bon gré à l’auteur d’avoir donné
hardiment tant d’éloges à M. le duc de Choiseul; il a
les plus grandes obligations à ce ministre.