LES MÉDAILLEURS DE LA RENAISSANCE1
VITTORE PISANO
PAR M. ALOÏSS HEISS
'attention et la faveur des amateurs
et des curieux — de ces initiés surtout
qui ont le goût du grand art et de l’art
sévère et que séduit le charme pénétrant
de la belle époque italienne — se portent
volontiers depuis quelque temps vers les
médailleurs de la Renaissance. Et c’est à
juste titre, car les médailles du xve siècle
et des premières années du xvie four-
nissent les échantillons les plus purs de l’art italien, à l’époque meme
où il arrive à son complet épanouissement. Qu’on n’aille pas dédaigner
l’exiguïté et le cadre nécessairement modeste de la médaille ; de glo-
rieux maîtres de la peinture et de la sculpture n’ont pas cru déroger en
reproduisant sur ces rondelles de bronze les traits des principaux person-
nages de leur temps, qui se tenaient fort honorés d’être ainsi recom-
mandés à la postérité; et de même que l’art grec ne nous a rien légué
de plus exquis que ses merveilleuses monnaies, de même la perfection
du style de la Renaissance éclate tout entière dans les médailles de cette
incomparable époque. A l’intérêt que présentent ces portraits d’une si
belle facture s’ajoute battrait des revers occupés par quelque composi-
tion accomplie, retraçant soit une ingénieuse allégorie, soit un événe-
ment capital de la vie du personnage représenté.
Cette faveur croissante de la médaille envahit jusqu’à l’Hôtel des
L Premier fascicule. Paris, J. Rothschild, 1881.
VITTORE PISANO
PAR M. ALOÏSS HEISS
'attention et la faveur des amateurs
et des curieux — de ces initiés surtout
qui ont le goût du grand art et de l’art
sévère et que séduit le charme pénétrant
de la belle époque italienne — se portent
volontiers depuis quelque temps vers les
médailleurs de la Renaissance. Et c’est à
juste titre, car les médailles du xve siècle
et des premières années du xvie four-
nissent les échantillons les plus purs de l’art italien, à l’époque meme
où il arrive à son complet épanouissement. Qu’on n’aille pas dédaigner
l’exiguïté et le cadre nécessairement modeste de la médaille ; de glo-
rieux maîtres de la peinture et de la sculpture n’ont pas cru déroger en
reproduisant sur ces rondelles de bronze les traits des principaux person-
nages de leur temps, qui se tenaient fort honorés d’être ainsi recom-
mandés à la postérité; et de même que l’art grec ne nous a rien légué
de plus exquis que ses merveilleuses monnaies, de même la perfection
du style de la Renaissance éclate tout entière dans les médailles de cette
incomparable époque. A l’intérêt que présentent ces portraits d’une si
belle facture s’ajoute battrait des revers occupés par quelque composi-
tion accomplie, retraçant soit une ingénieuse allégorie, soit un événe-
ment capital de la vie du personnage représenté.
Cette faveur croissante de la médaille envahit jusqu’à l’Hôtel des
L Premier fascicule. Paris, J. Rothschild, 1881.