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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 24.1881

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Nr. 2
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Ephrussi, Charles: Aloi͏̈ss Heiss, Les médailleurs de la Renaissance, [1]: [Rezension]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22844#0181

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VITTORE PISANO.

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Ventes : ainsi telle pièce achetée, il y a peu d’années, à peine quelques
cents francs, atteint assez aisément le prix de trois ou quatre mille francs ;
dernièrement même à Londres, un Victor Pavoriius, faussement attribué
à Sperandio, pièce de second ordre, en somme, s’est payé neuf mille cinq
cents francs. On le voit, à ce point de vue positif de la valeur vénale, les
médailles ne le cèdent pas aux autres œuvres de l’art, et elles ont, dans
ces tout derniers temps, acquis une plus-value égale, sinon supérieure,
à celle des dessins et de la sculpture.

Déjà dans les siècles précédents des numismates tels que Lukius,
Bonanni, Koehler, Maffei, Lochner, Litta, etc., avaient donné dans leurs
travaux une place honorable aux médailleurs italiens. MM. Charles
Lenormant et Chabouillet, dans leur excellent Trésor cle numismatique et
cle glyptique (1834), reproduisent tous les échantillons connus alors de
ces œuvres d’élite.

De nos jours, suivant le courant qui entraîne les amateurs et les
savants vers ce genre de recherches et d’études, M. A. Armand, ce juge au-
torisé dont la conscience égale le savoir, a publié un catalogue raisonné
des Médailleurs italiens des XVe et XVT siècles \ œuvre de bénédictin
homme de goût, dont la seconde édition, comprenant aussi les maîtres
anonymes, sera pour les médailles ce qu’est pour la gravure l’indispen-
sable ouvrage d’Adam Bartsch. A Berlin, M. J. Friedlaender, directeur du
Cabinet des médailles, poursuit dans le Jahrbuch der kœniglich preussis-
chen Kunstsammlungen toute une série de savantes monographies, avec
catalogue, des médailleurs italiens. Aujourd’hui même M. Aloïss Heiss,
bien connu dans le monde des numismates pour son beau travail sur les
monnaies espagnoles, couronné par l’Institut, entreprend « de publier, à
des intervalles plus ou moins rapprochés, des fascicules contenant, clas-
sées chronologiquement et, autant que possible, géographiquement, une
ou plusieurs monographies de médailleurs, selon l’importance de leurs
œuvres, avec des dessins dans le texte et des planches en phototypographie
inaltérable. » M. Aloïss Heiss a conçu ce travail d’ensemble dans un esprit
tout autre que ses devanciers. Tandis que M. A. Armand se borne, comme
l’exigeait la nature de son ouvrage, à une énumération critique des pièces,
tandis que M. Friedlaender, trop enfermé dans son Cabinet des Médailles,
dont il entrouvre à peine la porte aux curieux, se contente de compiler
les documents connus sans en exhumer de nouveaux, M. Heiss, tenant à
honneur d’épuiser la matière qu’il traite, n’épargne aucune recherche,

'1. Voir, dans la Gazette des Beaux-Arts (2e période, t. XIX, p. 369-384), le
compte rendu du regretté Benjamin Fillon.
 
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