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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 24.1881

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Nr. 2
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Ephrussi, Charles: Aloi͏̈ss Heiss, Les médailleurs de la Renaissance, [1]: [Rezension]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22844#0182

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168

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

suit son auteur dans tous les musées et toutes les collections, dans tous
les cabinets et toutes les bibliothèques, et reproduit sans exception toutes
les œuvres numismatiques du maître qu’il se charge de nous présenter.

Ainsi il nous offre aujourd’hui, comme un premier chapitre de son
Corpus numismatum, la notice sur le prince de la médaille, Vittore Pisano.
C’est commencer comme il convient : Pisanello, en effet, est bien le pre-
mier des médailleurs, et par la date et par la valeur de ses œuvres. Né
à San-Vigilio dans le Véronais, vers 1380, mort en 1 Zi55 ou 1/i56, il apparaît
à cette bienheureuse époque où l’art dans sa fraîche nouveauté a encore
toute la séduction de l’inspiration naïve, de l’allure franche, de la con-
science honnête, oùle beau domine, d’où le joli est exclu, à l’heure unique
du printemps et de l’innocente simplicité, loin, très loin de la recherche,
des raffinements et des coquetteries de la décadence. Universel selon l’éton-
nant privilège du siècle, il est à la fois peintre, sculpteur et méclailleur. 11
enrichit plusieurs villes d’Italie, Rome surtout et Vérone, de peintures, la
plupart aujourd’hui perdues; il travaille pour les princes les plus illustres,
Jean VII Paléologue, Alphonse le Magnanime, Lionel d’Este, les Visconti,
les Sforza et les Gonzague, pour les humanistes et les poètes et pour
quelques-uns de ces hardis chefs de bande si communs alors en Italie.
Puis sa gloire semble s’obscurcir; avec beaucoup d’autres il est comme
confondu et absorbé dans le rayonnement éblouissant des Léonard,
des Michel-Ange et des Raphaël. Ses œuvres s’égarent ou sont attribuées
à des maîtres d’un nom plus retentissant. Enfin de nos jours seulement
il est remis à sa vraie place, grâce à de patientes investigations, à des
attributions plus sûres, à des éliminations motivées.

Célébré par les poètes et les savants contemporains, par Guarino,
professeur de grec à Vérone, ensuite précepteur du jeune Lionel d’Este,
par Rasinio de Parme, professeur d’éloquence à Ferrare, qui passa au
service de Sigismond Panclolfe Malatesta de Rimini, par Tito Vespasiano
Strozzi, par Porcellio Pandoni de Naples, secrétaire intime d’Alphonse V,
il reçoit de Lionel d’Este, dont il reproduit les traits dans sept médailles
différentes, des louanges d’autant plus précieuses que la cour de Ferrare
était le rendez-vous des artistes et des lettrés, parmi lesquels Lionel lui-
même tenait une place honorable. Le jeune marquis d’Este dit en parlant
de notre maître : Pisanus omnium pictorum hujusce œtatis egregius.
L’année même de la mort du Pisan, Fazio, dans son De viris illustribus,
lui consacre ces lignes élogieuses : In pingendis fournis rerum sensibus-
que exprimendis, ingenio prope poetico putatus est • sed in pingendis
equis cæterisque animalibus} péritoruni judicio, cæteros antecessit.
Mantuæ œdiculam pinxit. Au siècle suivant, dans un petit poème
 
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