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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Ritter, William: Allemagne, Pologne et Italie: correspondance de l'étranger
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CORRESPONDANCE DE L’ÉTRANGER

ALLEMAGNE, POLOGNE ET ITALIE.

LES SALONS DE MUNICH ET DE BALE. — L EXPOSITION DE LEMBERG : JEAN
MATEJKO. — L’EXPOSITION DE MILAN : M. GIOVANNI SEGANTINI.

es deux Salons de peinture et plusieurs cycles de représentations
de l’œuvre totale de Richard Wagner, coïncidant avec les repré-
sentations de Bayreuth, ont amené à Munich cette année une
foule de visiteurs plus considérable que jamais. Disons tout de

h

suite, à propos des deux Salons, que jamais occasion meilleure
n’avait été offerte aux étrangers de prendre exacte connaissance de l’ensemble de
l’art allemand contemporain en pleine voie de transformation. En effet, de plus en
plus, cet art semble abandonner l’imitation du réalisme français de ces dernières
années, remonter à ses origines, se particulariser dans un sens très national, tout
en profitant de l’expérience acquise dans ses successives évolutions, se cantonner
plus étroitement dans sa tradition, et pour cela se ranger résolument, à la suite, de
Bôcklin, dans le mouvement néo-idéaliste parallèle à celui qui devient si sensible
en France et en Angleterre. Justement, la présence à Munich de bonnes et belles
œuvres françaises, anglaises, hollandaises et belges offrait de faciles points de
comparaison ; tout en se tenant fort à leur rang, celles-ci ne détonaient plus comme
il y a cinq ou six ans, par exemple, où, les tableaux de quelques rares artistes alle-
mands exceptés, ces œuvres primaient tout. Aujourd’hui les distances sont suppri-
mées, la bonne moyenne allemande est à la hauteur de la bonne moyenne
française, et cinq ou six individualités très marquantes donnent aux deux expositions
munichoises un véritable attrait de nouveauté pour l’étranger. En effet, à la suite de
Bôcklin se révèlent MM. Franz Stuck, Hans Thoma, Ludwig de Hofmann, Hans
Sandreuter, en des œuvres d'une importance capitale qui seront, nous l’espérons,
visibles prochainement en France, car il est à souhaiter qu’aucun de ces successeurs
de Bôcklin ne l’imite dans son regrettable parti pris de ne point exposer à Paris, où
l’heure serait pourtant si propice pour lui payer le tribut d’admiration qui lui est dù.

Cette année, à Munich, le triomphe de ce noble vieillard aux cheveux blancs,
 
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