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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 6
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Ritter, William: Autriche et Allemagne, [1]: correspondance de l'étranger
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0539

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CORRESPONDANCE DE L’ÉTRANGER

AUTRICHE ET ALLEMAGNE

COUP d’oeil général sur l’art a vienne. — l’exposition des artistes sécession-
nistes DE MUNICH ET DES ARTISTES INDÉPENDANTS DE DUSSELDORF A VIENNE ; LES
MENUES EXPOSITIONS DE L’HIVER. — L’EXPOSITION DES OEUVRES DE WALTER CRANE

a prague, brunn et lemberg. — les Fantaisies sur des œuvres de Brahms,

PAR M . MAX KLINGER. — L’ALBUM BOECKLIN.

ienne, au premier abord, semble une capitale très peu artiste à
l’étranger fraîchement débarqué de Londres, de Paris ou de
Munich. L'impression initiale est celle d’une grande ville active
où il se brasse énormément d’affaires, d’un lieu de transit et de
trait d’union mercantile et populeux entre le commerce russe et
levantin et celui d’occident, d’un endroit où l’oriental, russe,
turc, grec, juif polonais ou portugais dépouille le costume de son
pays pour revêtir le frac et séjourne juste le temps qu’il faut pour se trans-
former d’homme de spéculation en homme du monde, avant d’aller dépenser
les fortunes acquises à Paris ou à Londres, enfin d’un siège immuable de
beaucoup d’administrations tatillonnes et paperassières, au fonctionnement très
compliqué et très lent. Les grands édifices neufs du Ring, dont tant de vien-
nois sont si fiers, déploient un faste où il entre plus d’orgueil américain que
de véritable culture esthétique. Jusqu'à présent il restait aux amateurs, de pitto-
resque, de vieilles pierres et de souvenirs historiques, la ville centrale, impé-
rieusement immuable, fidèle image d’une aristocratie de nom aussi impénétrable
à toute ingérence d’aristocratie d'argent qu’à toute Idée moderne. Elle avait jadis
grand air et un caractère aulique très imposant, celte compacte ville centrale qui
rayonnait autour de Saint-Étienne, étranglant ses rues noires, pleines de carrosses
armoriés, aux cochers et aux laquais galonnés et en bicornes, entre de lourds et
cossus palais classiques, où les styles somptueux des siècles de Louis XIV et de
Louis XV s’agrémentaient de motifs d’un caractère spécialement impérial que les
morgues héraldiques, le besoin de faire pompeux et grandiose, alliés à un faux goût
pour les curiosités les plus baroques, différenciaient fortement de ceux des édifices
XIII. — 3e période. 63
 
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