Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 16.1896)

LE

TRIPTYQUE ATTRIBUÉ A JUSTE D’ALLEMAGNE

AU MUSÉE DU LOUVRE

ans les nombreuses heures de loisir que
j’ai passées au Louvre, dans la salle des
Sept Mètres, si riche en chefs-d’œuvre
de l'art italien primitif, mes yeux se
sont souvent écartes des Mantegna, des
^ 'M lb FillipoLippi, ou même des Fra Angelico,

Yd LXOnAx£/ dont les visées sont plus hautes, pour

se reposer avec une satisfaction parti-
culière sur un triptyque attribué à Juste
d’Allemagne. Ce triptyque ne révèle pas
, . une grande maîtrise de forme, non plus

qu’une profonde connaissance de l’anatomie, de la lumière ou de
l’ombre ; il ne provoque ni l’admiration pour le génie de l’auteur,
ni la curiosité do connaître la personnalité intime de cet artiste ;
mais il caresse et rafraîchit le regard par le charme tranquille de
son coloris doux et argenté, par l’équilibre et l’aisance de sa compo-
sition, et par l’évocation des jolis lointains du paysage.