DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Magne, Lucien: L' exposition de 1900, [3], Les palais des Champs-Élysées, 1
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24682#0234
U1
LES PALAIS DES CHAMPS-ELYSÉES
(premier article)
Aurons-nous, en 1900, les palais qu’on espérait lorsque, après
un premier concours, on arrêta le programme de la grande fête
internationale? Après dix-huit mois perdus en agitation stérile, on
pourrait presque en douter. Là, comme en toutes choses, un défaut
d’organisation, conséquence d’un système de discussions politiques
appliqué à toutes choses et qui est « la négation même de l’action »,
a enrayé les bonnes volontés.
Rappelons brièvement les débuts de l’entreprise. On avait
reconnu, dans les Expositions précédentes, les inconvénients des
décisions hâtives, les dangers des délais trop courts pour l’exécution
d’œuvres qui eussent exigé plusieurs années d’études. On en avait
fait l’expérience au palais du Trocadéro, dont la construction trop
rapide entraîna de nombreux mécomptes. On avait commis la même
faute pour l’Exposition de 1889, et le talent des architectes qui exé-
cutèrent, sous la direction d’Alphand, les palais du Champ-de-Mars,
ne put suppléer au temps qui manquait.
En 1894, l’Administration, en quête d’idées, mettait au concours
la disposition générale de l’Exposilion future, laissant aux concur-
rents la plus grande latitude pour la répartition des différents groupes
sur divers emplacements. Cette liberté relative, favorisant l’initia-
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3° période, t. XIII, pp. 141 et 177.
LES PALAIS DES CHAMPS-ELYSÉES
(premier article)
Aurons-nous, en 1900, les palais qu’on espérait lorsque, après
un premier concours, on arrêta le programme de la grande fête
internationale? Après dix-huit mois perdus en agitation stérile, on
pourrait presque en douter. Là, comme en toutes choses, un défaut
d’organisation, conséquence d’un système de discussions politiques
appliqué à toutes choses et qui est « la négation même de l’action »,
a enrayé les bonnes volontés.
Rappelons brièvement les débuts de l’entreprise. On avait
reconnu, dans les Expositions précédentes, les inconvénients des
décisions hâtives, les dangers des délais trop courts pour l’exécution
d’œuvres qui eussent exigé plusieurs années d’études. On en avait
fait l’expérience au palais du Trocadéro, dont la construction trop
rapide entraîna de nombreux mécomptes. On avait commis la même
faute pour l’Exposition de 1889, et le talent des architectes qui exé-
cutèrent, sous la direction d’Alphand, les palais du Champ-de-Mars,
ne put suppléer au temps qui manquait.
En 1894, l’Administration, en quête d’idées, mettait au concours
la disposition générale de l’Exposilion future, laissant aux concur-
rents la plus grande latitude pour la répartition des différents groupes
sur divers emplacements. Cette liberté relative, favorisant l’initia-
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3° période, t. XIII, pp. 141 et 177.