PETITS MAITRES OUBLIÉS
I
ADOLPHE HERVIER
Les petites planètes ont leur séduction tardive. Après les maîtres,
les petits maîtres : et chaque horizon de l'art et de l’âme réserve à
l’explorateur l’éclat plus discret des oubliés. Mais quelle surprise
douloureuse, si le regard découvre, noyée dans les gloires voisines,
une lumière originale, qui doit sa longue éclipse moins à la débilité
de sa nature qu’à la brume des perspectives!
C’est le cas d’Hervier. Inconnu maintenant, parce que naguère
méconnu, à combien peu son nom dit-il quelque chose?... Son astre
le forma poète et malheureux. Parisien d’origine, il naît à Paris en
1818, trois ans plus tôt que Charles Méryon ; il y meurt le 18 jan-
vier 1879, la même année que Jules Héreau : fraternité de dates, de
tendances et d’infortunes1. Tout comme les gens heureux, l’étrange
Adolphe Hervier n’a point d’histoire : plus riche de prénoms2 que
de rentes, d’abord élève de son père, un peintre classique de l’atelier
1. L’acte de décès mentionne : Adolphe Hervier, décédé à l’âge de 61 ans,
célibataire, fils de Marie-Antoine Hervier et de Marie-Thérèse Ernouf, sa femme'.
L’un des deux témoins est le frère du défunt. — L’acte de naissance n’existe plus :
détruit pendant la Commune, il est de ceux qui n’ont pas été reconstitués.
2. Hervier {Louis-Henri-Victor-Jules-François-Adolphe), né à Paris, élève de son
père ; rue des Martyrs, 33, dit le livret de 1866.
I
ADOLPHE HERVIER
Les petites planètes ont leur séduction tardive. Après les maîtres,
les petits maîtres : et chaque horizon de l'art et de l’âme réserve à
l’explorateur l’éclat plus discret des oubliés. Mais quelle surprise
douloureuse, si le regard découvre, noyée dans les gloires voisines,
une lumière originale, qui doit sa longue éclipse moins à la débilité
de sa nature qu’à la brume des perspectives!
C’est le cas d’Hervier. Inconnu maintenant, parce que naguère
méconnu, à combien peu son nom dit-il quelque chose?... Son astre
le forma poète et malheureux. Parisien d’origine, il naît à Paris en
1818, trois ans plus tôt que Charles Méryon ; il y meurt le 18 jan-
vier 1879, la même année que Jules Héreau : fraternité de dates, de
tendances et d’infortunes1. Tout comme les gens heureux, l’étrange
Adolphe Hervier n’a point d’histoire : plus riche de prénoms2 que
de rentes, d’abord élève de son père, un peintre classique de l’atelier
1. L’acte de décès mentionne : Adolphe Hervier, décédé à l’âge de 61 ans,
célibataire, fils de Marie-Antoine Hervier et de Marie-Thérèse Ernouf, sa femme'.
L’un des deux témoins est le frère du défunt. — L’acte de naissance n’existe plus :
détruit pendant la Commune, il est de ceux qui n’ont pas été reconstitués.
2. Hervier {Louis-Henri-Victor-Jules-François-Adolphe), né à Paris, élève de son
père ; rue des Martyrs, 33, dit le livret de 1866.