DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Rosenhagen, Hans: L' exposition internationale des beaux-arts de Berlin en 1896, 1: correspondance d'Allemagne
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24682#0274
CORRESPONDANCE D’ALLEMAGNE
l’exposition internationale des readx-arts de rerlin EN 1896
pas encore le moindre besoin de professer les principes de la « Sécession » de
Munich; elle ne devine pas jusqu'ici les avantages qu'offrirait pour elle et pour
l’amélioration du goût public le groupement intime d’un petit nombre d’œuvres.
On continue à Berlin de noyer dans une mer d’ouvrages les visiteurs des expo-
sitions officielles et de leur enlever toute jouissance véritable; on aime mieux
rabaisser les idées du public que de les relever.
Si l’on se contente d’ordinaire de 2.500 toiles et sculptures pour atteindre ce
résultat, en des occasions spéciales — et le 200° anniversaire de la fondation de
l’Académie des Beaux-Arts de Berlin est de celles-là, — on pousse la barbarie
jusqu’à assaillir do 4.000 impressions différentes l’esprit des spectateurs. Peut-
être est-ce dans la bonne intention d’en offrir aux gens pour leur argent; mais
en ce cas on ravale la généralité du public au rang du bas peuple, pour qui
la quantité prime toujours la qualité. On invite les artistes de l’univers entier à
célébrer le centenaire de l’Académie, et on nomme cette fête une exposition
internationale, parce que de nombreux artistes étrangers ont répondu à cet appel ;
mais à peine a-t-on le droit d’être fier de cette internationalité, car, sauf dans les
pays Scandinaves, nulle part on ne paraît avoir ressenti un désir particulier de se
faire consacrer à Berlin. Et le véritable caractère international, qui consiste dans
le rapprochement de caractères nationaux profondément différents, ne commence
qu’avec les œuvres remarquables, Les peintures inférieures, les sculptures mé-
(PREMIER ARTICLE)
e xixc siècle est très fier de sa culture et pourtant encore
assez arriéré pour présenter par masse des objets qui,
comme les œuvres d’art, sont destinés à produire leur effet
par eux-mêmes et séparément. Il se dessine en Allemagne,
il est vrai, une réaction contre cette fausse compréhension
des œuvres artistiques, contre cette méconnaissance de l’es-
sence de l’art; mais la Société des Artistes de Berlin ne sent
l’exposition internationale des readx-arts de rerlin EN 1896
pas encore le moindre besoin de professer les principes de la « Sécession » de
Munich; elle ne devine pas jusqu'ici les avantages qu'offrirait pour elle et pour
l’amélioration du goût public le groupement intime d’un petit nombre d’œuvres.
On continue à Berlin de noyer dans une mer d’ouvrages les visiteurs des expo-
sitions officielles et de leur enlever toute jouissance véritable; on aime mieux
rabaisser les idées du public que de les relever.
Si l’on se contente d’ordinaire de 2.500 toiles et sculptures pour atteindre ce
résultat, en des occasions spéciales — et le 200° anniversaire de la fondation de
l’Académie des Beaux-Arts de Berlin est de celles-là, — on pousse la barbarie
jusqu’à assaillir do 4.000 impressions différentes l’esprit des spectateurs. Peut-
être est-ce dans la bonne intention d’en offrir aux gens pour leur argent; mais
en ce cas on ravale la généralité du public au rang du bas peuple, pour qui
la quantité prime toujours la qualité. On invite les artistes de l’univers entier à
célébrer le centenaire de l’Académie, et on nomme cette fête une exposition
internationale, parce que de nombreux artistes étrangers ont répondu à cet appel ;
mais à peine a-t-on le droit d’être fier de cette internationalité, car, sauf dans les
pays Scandinaves, nulle part on ne paraît avoir ressenti un désir particulier de se
faire consacrer à Berlin. Et le véritable caractère international, qui consiste dans
le rapprochement de caractères nationaux profondément différents, ne commence
qu’avec les œuvres remarquables, Les peintures inférieures, les sculptures mé-
(PREMIER ARTICLE)
e xixc siècle est très fier de sa culture et pourtant encore
assez arriéré pour présenter par masse des objets qui,
comme les œuvres d’art, sont destinés à produire leur effet
par eux-mêmes et séparément. Il se dessine en Allemagne,
il est vrai, une réaction contre cette fausse compréhension
des œuvres artistiques, contre cette méconnaissance de l’es-
sence de l’art; mais la Société des Artistes de Berlin ne sent