Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 16.1896)

ALFRED DE GURZON

SES ÉTUDES DE PAYSAGE

Le 4 juillet 1895, après une courte maladie,
Alfred de Curzon s’éteignait à Paris, à l’âge de
soixante-quinze ans. Son talent fin et délicat,
très personnel dans sa correction parfaite et sa
pénétrante intimité, était bien connu de tous,
et ceux qui suivent le mouvement de notre art
contemporain garderont le souvenir de ces œu-
vres distinguées, tableaux d’histoire, scènes de
genre ou paysages, qui avaient fait sa répu-
tation et qu’ils aimaient à chercher dans nos
Salons annuels. Honoré par sa volonté dernière du soin de voir ce
qu’il conviendrait de faire des études laissées par lui, je savais à
l’avance que l'idée d’une vente publique lui répugnait, car plus
d’une fois il avait très nettement exprimé ses intentions à ce sujet.
Tout modeste qu'il fût, il ne pouvait admettre la pensée de voir dis-
persées aux hasards des enchères, sous les yeux des indifférents, ces
feuilles légères, qui racontaient si éloquemment sa vie, son amour
de la nature et les pures jouissances que cèlle-ci lui avait procu-
rées dans un commerce assidu. 11 avait conservé toutes ses études
et, en entrant dans le petit atelier où lâ piété d’un fils a recueilli et
classé cet amas de richesses, mon premier sentiment était celui
d’une admiration respectueuse pour l’infatigable labeur dont les

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