Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 16.1896)

QUELQUES PEINTURES DE POMPÉI

Pendant un voyage d’études en Italie,
je me trouvais à Pompéï; comme tant d'au-
tres j’admirai ses ruines imposantes, j’ar-
pentai la ville en tous sens, visitant coins,
ruelles et rues, passant devant ces riches
maisons, où l’on aperçoit par l’embra-
sure des portes et l’ouverture de l’ostium,
Xatrium aux colonnes rouges à la base et
où les murailles, colorées de jaune, de
rouge ou de bleu, jettent une note vive et
gaie dans cette ville vaste et silencieuse.

Des magasins sont situés dans les rues qui étaient les plus
fréquentées, dont la chaussée, pavée d’énormes blocs de lave, est
bordée de hauts trottoirs. Ici, des amphores de terre cuite des tons
les plus chauds, alignées debout le long du mur, et des comptoirs,
de marbre vert et rose, annonçaient un marchand de vin. Là,
c’étaient l’étal d'un boucher et sa table de marbre; puis voici les
moulins et les fours d’un boulanger, arrêtés et éteints depuis près
de deux mille ans. Viennent ensuite les bains, le forum où le temple
de Jupiter occupe la place d’honneur, entre deux arcs de triomphe.
Celui de droite encadre admirablement les lignes sévères du Vésuve
dont les vapeurs, condensées en formes de pin parasol, selon l’ex-
pression de Pline, couronnent le sommet géant.