Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 16.1896

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Rosenhagen, Hans: L'exposition internationale des beaux-arts de Berlin en 1896, 2:  [correspondance d']Allemagne
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24682#0362

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
CORRESPONDANCE DE L’ÉTRANGER

3 il

ALLEMAGNE

l'exposition internationale des beaux-arts de rerlin en 1896
(deuxième et dernier article1)

l serait injuste de dire que les artistes berli-
nois de la vieille école manquent de savoir
faire. En général, ils ont plus d’expérience
technique qu’on ne le croit, mais le goût leur
fait presque totalement défaut. Ils sont pau-
vres et vides jusqu’à la trivialité, et ce défaut
les rend insupportables. C’est surtout chez
les portraitistes que ce manque d’essor artis-
tique se fait sentir. Parmi eux, je citerai spé-
cialement une personnalité caractéristique,
Max Koner, par qui l’empereur, à un certain
moment, se lit peindre à plusieurs reprises.
Je ne sais pas si Koner photographie d’abord
le modèle qu'il doit peindre, mais dans aucun cas son ambition ne vise à dépasser
l’intérêt qu’offrirait une photographie instantanée bien réussie. Il s’entend bien
à lixer l’expression, la pose et le mouvement particuliers aux personnages qui
posent devant lui ; puis la portée psychologique de sa lâche s'arrête là. Il ne
comprend pas non plus que, dans certains cas, pareille lacune pourrait être
compensée par certains mérites artistiques. Son coloris a la dureté de l’airain et
manque absolument d’appropriation. Malgré cela, Koner jouit de la faveur du
public; qui croit admirer une œuvre de grand art, quand le portraitiste lui montre
Du Bois-Reymond; au moment où le physiologiste ouvre la bouche pour com-
mencer un discours, ou bien le peintre Anton von Werner, .au moment où il
prend la couleur sur sa palette au bout de son pinceau et jette un dernier regard
sur le modèle qu'il va reproduire. En présence de pareils trucs, le public oublie
que de semblables portraits manquent de tout élément artistique et qu’une pho-
tographie en couleurs de grandeur naturelle lui ferait éprouver les mêmes sen-
sations. D’autres portraitistes, qui renoncent à égaler les malices à bon marché
de Koner, comme Hugo Vogel, Hans Fechner ou Mmc Parlaghi, ne présentent
cette année aucun intérêt. Le peintre le plus distingué par son goût dans ce
genre, Curt Herrmann, n’a malheureusement pas exposé de portraits. Les œuvres
de Dora Hitz, que je pourrais citer ici avec éloge, sont déjà suffisamment connues
par les expositions de Paris et de Munich.

La statuaire de l’Allemagne semble vouloir prendre son essor, et la direc-
tion lui venir de deux côtés : de l’inlluence parisienne et de l’élude de l’anti-
quité. Ainsi, voici le modèle d’une fontaine monumentale, destinée à la ville de
Stettin, par Ludwig Manzel, qui dans l’effet frappant de sa composition et son
mélange de réalité et d’allégorie, jusqu’ici peu expérimentée en Allemagne,
dénote une étude attentive de la sculpture française. Il s’agissait de représenter

I. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3* pér., t. xvi, p. 236.
 
Annotationen