Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 27.1902)

L’ART FUNÉRAIRE DE LA BOURGOGNE

AU

MOYEN AGE

(DEUXIÈME ET D E H NIE K ARTICLE1)

La reconstitution des monuments
de Cîteaux, La Bussière et Fontenay était
indispensable. Seule, elle peut éclairer
l’histoire des sépultures en Bourgogne
pendant le moyen âge.

On prouvera maintenant, sans trop
de difficultés, que l'art funéraire n’a pas
été implanté dans cette province du jour
au lendemain, mais qu’il s’y est déve-
loppé suivant certaines lois, et que l’in-
fluence de ses premières productions,
loin de disparaître après l’arrivée des
Flamands à Dijon, s’est exeroée parallèlement à eux, sur eux, pour
dominer finalement dans le tombeau de Philippe Pot.

I

Sans entrer dans des considérations philosophiques qui seraient
ici parfaitement inutiles, il est certain que le culte des morts fut
toujours en honneur en Bourgogne. Sous l’influence des religions
orientales, les Bourguignons des premiers âges admirent qu’au delà
de la vie présente il y avait une autre vie où ils continuaient leurs
occupations terrestres, à semer le blé et à tailler la vigne. Telle fut
l’origine d’une école d’artisans locaux qui s’appliqua à reproduire
avec fidélité sur les stèles les traits du défunt et les objets familiers

1. V, Gazette clés Beaux-Arts, 3e pér., t. XXVI, p. 441.