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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 33.1905

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Nr. 3
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Ritter, William: L' art moderne à Prague: correspondance d'Autriche
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https://doi.org/10.11588/diglit.24815#0280

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CORRESPONDANCE D’AUTRICHE

l’art MODERNE A PRAGUE

’art tchèque moderne perd beaucoup de la notoriété à laquelle il aurait

droit du fait que son domaine est en quelque sorte cerné par trois des plus

florissantes provinces de l’art allemand, celles qui reconnaissent pour capi-
tales Vienne, Munich et Dresde.Son expansion en est gênée; le chemin de la France
lui en est barré. Et du fait que les jeunes artistes tchèques volontiers franchissent
la barrière pour aller prendre leur mot à Paris il ne s’ensuit malheureusement
pas que Paris use souvent de réciprocité et vienne sur les bords de la Vltava s’en-
quérir des efforts que, rentrés chez eux, ces messieurs tentent avec beaucoup
de cœur et d’énergie. Quant à leur participation aux expositions des trois grandes
villes d’art voisines, elle est à peu près nulle. Que dans deux de ces villes la
querelle des nationalités serve de prétexte à cette abstention, il n’y a rien là qui
doive nous étonner. A Vienne, du moins, pourrait-il en être autrement. Je sais
qu’on pourrait à la rigueur nous alléguer quelques exceptions: ainsi le grand et
légitime succès qui a consacré la gloire du peintre slovaque Uprka. Mais, à notre
tour, nous pourrions enchérir et déclarer que l’art tchèque, même chez lui, à
Prague, subit certaines entraves, comme certains protectorats bien pesants.

Aussi est-ce le grand mérite de la Société Manès d’avoir su^créer en Pohême
par ses expositions, ses publications et sa revue Volnc Smery (Les Tendances
libres) un véritable mouvement artistique qui s'efforce d'être d’un art d’abord
raffiné, ensuite national, ce qui ne paraîtra pas du tout contradictoire à qui con-
naît un peu l’art populaire tchéco-slave. La tâche la plus rude avait été, au début,
de former le goût du public. Pour cela la vaillante société n’a rien épargné. Sans
la plus petite protection, en un pays où tout se fait par protection, sans capitaux,
sous des cieux où la lutte pour la vie est si dure, elle est arrivée à montrer aux
bourgeois de Prague une fois tout l’œuvre de Ilodin, une autre fois le groupe
entier des artistes de Worpswede, tantôt la lleur de l’école française et tantôt le
meilleur de la production graphique de l’Europe. On a appelé des conférenciers.
Et maintenant, derrière le petit élat-major plein de mérites et chargé d’œuvres
des maîtres qui ont appris à la nouvelle génération les uns à dessiner et à
 
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