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https://doi.org/10.11588/diglit.28752#0085
T H B A T R E
DE MARCELLUS.
E Thëatre ëtoit un jeu pub!ic trës frequentë chez les am
ciens , comme il eA encore aujourd' huy parmi nous .
Le Théatre diiïere de I' Amphithëatre , en ce que le^
Théatre, comme dit CaOiodore, esb comme un hemilphé-
re rond d'un côté, & terminë de l'autre en ligne droite,
qui fait deux angles, au lieu que l'Amphithëatre eA de hgure ovale &
iait comme deux Théatres joints ensëmbte . Le morceau qu'on voit
dans Ia Planche à côtë ne represènte que 1e dehors du Thëatre de Man
cellus, & ce n'en cst même qu'une petitc partie ; mais elle suiîlt pour
fàire voir que ccs dehors devoient etre d'une Arudture magnihque . Ce
Théatre fut bàti par AuguHe, lous 1e nom de Marcellus ibn neveu, fils
d Obtavic ià soeur ; il étoit Iituë entre 1a porte Carmentale & 1e Gir-
que Flaminius, au lieu qu'on appelle aujourd'huy 1a place . H
elt fàit de grolïes pierres de taille , & les colonnes qui Ie composent
paroilïènt pour 1a plus grande partie rongëes du fèu ; 1e morceau qui en
relhe aujourd'huy fàit partic du Palais Savelli, dont l'ëtenduc occupe en-
core tout 1e reslre de l'elpace qu'occupoit anciennement 1e Thëatre en-
ticr. Le Serlio en a pris 1e Plan & Ies dimensions. II conliAe en deux
rangs de Portiques l'un sur l'autre , en demi cercle, ornés de colomnes,
& on y reconnoit deux ordres d'Architeèbure, 1e Dorique & l'Ionique .
Le Dorique elb a demi entcrrë, & les grands arcs qui sont autour entre
les colonnes , ont été reduits en boutique .
Le Serlio ^ après avoir rendu jusfice au merite de l'ouvrage, dont
l'Architebiure en génëral cs): digne du tems d'AuguAe, ne peut disïîmu^
ler des dcfàuts conhdërables qu'il y a remarquës, & il cs): d'autant
mieux fondé, que les chosès qu'il reprend , contredisènt manifèsfement 1a
dobtrine de Vitruve, qu'd regarde avec raison commc l'oracle des Ar-
cbitedfes. Le premier de ces defàuts esb que les colonnes du premier or-
dre, qui esf à demi enterrë , comme nous l'avons dëja dit, n'ont point de
balè, mais posent hmplement sur 1e rez de chaudee ; le sècond est que
les colonnes du sècond ordre ont un tiers de hauteur plus qu'il ne fàu-
droit, pour étre en proportion avec l'Architrave & 1a &isè.
M. Piranesè que nous avons déja cité ailleurs , a pousïe sès recherches
encore plus loin que tous ceux qui l'ont dëvancë ; sà sàgacité Ta fàit
penetrer dans les caves & dans d'autres lieux sbuterrains, où il a recon*
nu des restes considérables de l'interieur mème du Thëatre: nousren-
voyons les curieux aux Pianchesqu'il en a donnëes dans son^ Tome
des Antiquitës Romaines, & nous croyons qu'elles sèront plus propres à
P don-
DE MARCELLUS.
E Thëatre ëtoit un jeu pub!ic trës frequentë chez les am
ciens , comme il eA encore aujourd' huy parmi nous .
Le Théatre diiïere de I' Amphithëatre , en ce que le^
Théatre, comme dit CaOiodore, esb comme un hemilphé-
re rond d'un côté, & terminë de l'autre en ligne droite,
qui fait deux angles, au lieu que l'Amphithëatre eA de hgure ovale &
iait comme deux Théatres joints ensëmbte . Le morceau qu'on voit
dans Ia Planche à côtë ne represènte que 1e dehors du Thëatre de Man
cellus, & ce n'en cst même qu'une petitc partie ; mais elle suiîlt pour
fàire voir que ccs dehors devoient etre d'une Arudture magnihque . Ce
Théatre fut bàti par AuguHe, lous 1e nom de Marcellus ibn neveu, fils
d Obtavic ià soeur ; il étoit Iituë entre 1a porte Carmentale & 1e Gir-
que Flaminius, au lieu qu'on appelle aujourd'huy 1a place . H
elt fàit de grolïes pierres de taille , & les colonnes qui Ie composent
paroilïènt pour 1a plus grande partie rongëes du fèu ; 1e morceau qui en
relhe aujourd'huy fàit partic du Palais Savelli, dont l'ëtenduc occupe en-
core tout 1e reslre de l'elpace qu'occupoit anciennement 1e Thëatre en-
ticr. Le Serlio en a pris 1e Plan & Ies dimensions. II conliAe en deux
rangs de Portiques l'un sur l'autre , en demi cercle, ornés de colomnes,
& on y reconnoit deux ordres d'Architeèbure, 1e Dorique & l'Ionique .
Le Dorique elb a demi entcrrë, & les grands arcs qui sont autour entre
les colonnes , ont été reduits en boutique .
Le Serlio ^ après avoir rendu jusfice au merite de l'ouvrage, dont
l'Architebiure en génëral cs): digne du tems d'AuguAe, ne peut disïîmu^
ler des dcfàuts conhdërables qu'il y a remarquës, & il cs): d'autant
mieux fondé, que les chosès qu'il reprend , contredisènt manifèsfement 1a
dobtrine de Vitruve, qu'd regarde avec raison commc l'oracle des Ar-
cbitedfes. Le premier de ces defàuts esb que les colonnes du premier or-
dre, qui esf à demi enterrë , comme nous l'avons dëja dit, n'ont point de
balè, mais posent hmplement sur 1e rez de chaudee ; le sècond est que
les colonnes du sècond ordre ont un tiers de hauteur plus qu'il ne fàu-
droit, pour étre en proportion avec l'Architrave & 1a &isè.
M. Piranesè que nous avons déja cité ailleurs , a pousïe sès recherches
encore plus loin que tous ceux qui l'ont dëvancë ; sà sàgacité Ta fàit
penetrer dans les caves & dans d'autres lieux sbuterrains, où il a recon*
nu des restes considérables de l'interieur mème du Thëatre: nousren-
voyons les curieux aux Pianchesqu'il en a donnëes dans son^ Tome
des Antiquitës Romaines, & nous croyons qu'elles sèront plus propres à
P don-