^ 76 MONUMENS DE ROME.
toutes ies pieces dont eA formë. Le premier ordre qui connilroit en ùn
grand quarrë incruRë de marbre de Paros, esl: attestë par Procope que
nous avons dëjà cité . C'eO: luy encor qui dans l'histoire de ia seconde
Guerre des Goths fait fby des coionnes , des chariots , & des Aatues .
Les Romains & !es Grecs , au rapport de cet auteur, s'ëtant refugiës dans
!a masle d'Adrien, comme dans un fbrt, manquant d'armes & se voyant
itir ie point d'être fbrcës par !es barbares , dans le desespoir où iis ëtoient,
rompirent îes Ratues qu'its jetterent sur eux par quartiers , & par ià iîs
en tuerent une partie & mirent Pautre en fuite. Les deux ordres qui s'ëie-
voient au desîus du quarrë, sbnt suHisamment prouvés par Ia difîerencé
des coionnes qu'on voit encor aujourd'huy , & qui sbnt du pius beau
marbre, dans PEgtise de S. Paui, au nombre de quatre-vingt , dont qua-
rante d une méme ciasie, mais pius grandes & pius groiîes que ies au-
tres, sbutiênnent ia grande nef, ies quarante autres moins grosïes , mais
ëgales entr elies , sbutiennent ies bas-côtës . Que ies coionnes ayent ëtë
tirëes du Mausbiëe d'Adrien , c'esf un fàit attessë par un grand nombre
d^auteurs , & par une consfante tradition . A Pegard du dôme qui !e
terminoit, ia conjedîure qui ie-fàit Enir ainsi, non &uiement esf autorisee
par ia fbrme ou ie p!an du resfe de iedihce, mais encor par une sorte
de resîemb!ance quhi devoit avoir avec ce!üi d^ Augusîe. Ce!uy cy difîe-
roit de Pautre en cc qu'ii consisîoit en difïcrentes terrasîes, qui s'è!evoient
ies unes sùr ies autres par degrés. Ces terrasïes fburnisïbient de beües ai-
iëes ou piutôt de beiies promenades p!antëes de (jyprès , qui regnoient
tout autour . Ces prcmenades ëtoient d'autant pius beiies, que par ieur
ë!evatione!!esofïroient !e speôîac!e !e p!usmagnifique, & mettoient !'ceii
à portëe de se promener agrëabiement sur toute la campagne à i'entour.
Enfin ce Mauso!ëe ëtoit fbrmë de difïèrens étages qui aiioient toujours
en se retrecisïant , de sortc que ie dernier imitoit !a fbrme d'un Emp!e
piedesfa!, sur ie quei ëtoit placée ia Statue d^Augnste . Derriere ie Mau-
sbiée étoit un bois <îe Peupliers , dont les promenades etoient admira-
btes ; c'esf )e terme meme dont se sèrt Strabon , de qui nous tenons tout
cecy , & derriere ie Mausbiée d'Adrien etoient ies superbes jardins de
Domitia .
H fàut avoucr que i oeii devoit être Hatté de tant de bcautës & de tant
de magnificence ; mais si quêiqu'un en considërant par exempie i'ënorme
masÜf d'Adrien, qui portoit sa téte superbe jusques dans ies nues, venoit à
demander ie but d'un pareii ouvrage, ii ëtoit fàcheux pour iui d'appren-
dre que cette prodigieusè masîè, qui avoit dû ccuter tant de dëpensès,
tant de peines & tant de sbins , n^avoit étë ëievée par un Empereur ,
que pour sè bâtir un Tombeau , pour recevoir une urne de deux pieds
en quarrë , qui devoit contenir sès cendres. Si cet homme curieux de voir
ies jardins qui étoient derrière, ou attiré par !a fraîcheur & !a beautë des
aüëes , ëtoit tenté d'y fàire un tour , îe p!aisir qu'i! pouvoit goûter
ëtoit empoisonnë par l'idëe importune de ia mort, que ia vuè du Mau-
sb!èe
toutes ies pieces dont eA formë. Le premier ordre qui connilroit en ùn
grand quarrë incruRë de marbre de Paros, esl: attestë par Procope que
nous avons dëjà cité . C'eO: luy encor qui dans l'histoire de ia seconde
Guerre des Goths fait fby des coionnes , des chariots , & des Aatues .
Les Romains & !es Grecs , au rapport de cet auteur, s'ëtant refugiës dans
!a masle d'Adrien, comme dans un fbrt, manquant d'armes & se voyant
itir ie point d'être fbrcës par !es barbares , dans le desespoir où iis ëtoient,
rompirent îes Ratues qu'its jetterent sur eux par quartiers , & par ià iîs
en tuerent une partie & mirent Pautre en fuite. Les deux ordres qui s'ëie-
voient au desîus du quarrë, sbnt suHisamment prouvés par Ia difîerencé
des coionnes qu'on voit encor aujourd'huy , & qui sbnt du pius beau
marbre, dans PEgtise de S. Paui, au nombre de quatre-vingt , dont qua-
rante d une méme ciasie, mais pius grandes & pius groiîes que ies au-
tres, sbutiênnent ia grande nef, ies quarante autres moins grosïes , mais
ëgales entr elies , sbutiennent ies bas-côtës . Que ies coionnes ayent ëtë
tirëes du Mausbiëe d'Adrien , c'esf un fàit attessë par un grand nombre
d^auteurs , & par une consfante tradition . A Pegard du dôme qui !e
terminoit, ia conjedîure qui ie-fàit Enir ainsi, non &uiement esf autorisee
par ia fbrme ou ie p!an du resfe de iedihce, mais encor par une sorte
de resîemb!ance quhi devoit avoir avec ce!üi d^ Augusîe. Ce!uy cy difîe-
roit de Pautre en cc qu'ii consisîoit en difïcrentes terrasîes, qui s'è!evoient
ies unes sùr ies autres par degrés. Ces terrasïes fburnisïbient de beües ai-
iëes ou piutôt de beiies promenades p!antëes de (jyprès , qui regnoient
tout autour . Ces prcmenades ëtoient d'autant pius beiies, que par ieur
ë!evatione!!esofïroient !e speôîac!e !e p!usmagnifique, & mettoient !'ceii
à portëe de se promener agrëabiement sur toute la campagne à i'entour.
Enfin ce Mauso!ëe ëtoit fbrmë de difïèrens étages qui aiioient toujours
en se retrecisïant , de sortc que ie dernier imitoit !a fbrme d'un Emp!e
piedesfa!, sur ie quei ëtoit placée ia Statue d^Augnste . Derriere ie Mau-
sbiée étoit un bois <îe Peupliers , dont les promenades etoient admira-
btes ; c'esf )e terme meme dont se sèrt Strabon , de qui nous tenons tout
cecy , & derriere ie Mausbiée d'Adrien etoient ies superbes jardins de
Domitia .
H fàut avoucr que i oeii devoit être Hatté de tant de bcautës & de tant
de magnificence ; mais si quêiqu'un en considërant par exempie i'ënorme
masÜf d'Adrien, qui portoit sa téte superbe jusques dans ies nues, venoit à
demander ie but d'un pareii ouvrage, ii ëtoit fàcheux pour iui d'appren-
dre que cette prodigieusè masîè, qui avoit dû ccuter tant de dëpensès,
tant de peines & tant de sbins , n^avoit étë ëievée par un Empereur ,
que pour sè bâtir un Tombeau , pour recevoir une urne de deux pieds
en quarrë , qui devoit contenir sès cendres. Si cet homme curieux de voir
ies jardins qui étoient derrière, ou attiré par !a fraîcheur & !a beautë des
aüëes , ëtoit tenté d'y fàire un tour , îe p!aisir qu'i! pouvoit goûter
ëtoit empoisonnë par l'idëe importune de ia mort, que ia vuè du Mau-
sb!èe