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Blinkenberg, Christian [Hrsg.]; Dyggve, Ejnar [Hrsg.]; Carlsbergfondet [Hrsg.]
Lindos: fouilles et recherches 1902 - 1914 et 1952;; fouilles de l'acropole (1,Texte): Les petits objets — Berlin: De Gruyter, 1931

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https://doi.org/10.11588/diglit.52556#0086
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I3i

OBJETS DES PREMIÈRES ÉPOQUES ARCHAÏQUES

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des femmes honnêtes, dont la quenouille et le fuseau
constituaient, pour ainsi dire, le symbole caracté-
ristique (pour les stèles funéraires, v. BCH 1888,
p. 275, pl. 16 (Thessalie); Monum. Piot, III, p. 34,
pl. 3 (Béotie); Attische Grabreliefs, pl. 17, etc.). Au
contraire, une femme abandonnant la vie honnête
pour adopter celle de courtisane brûle ses outils de
filage et de tissage, v. Anthol. Palat., VI, n° 285.

343 et les exemples cités dans la notice de cette
pièce; le nom grec de ce crochet était άγκιστρον:
v. Platon, ΤΤολιτεία ίο, p. 616 c). Mais la baguette
des fuseaux ordinaires étant faite de bois, on com-
prend bien que généralement le fusaïole seul a été
conservé. Les exceptions sont peu nombreuses (v.
nos 335 sq. ci-après).
C'est la forme grecque du fuseau que nous venons




Fig. 14. Femme grecque filant, peinture
d’une oenochoé attique (British Muséum,
D 13). D’après le 73e Programm zum
Winckelmannsfeste, Berlin 1913, p. 6,
fig- 4·

Fig. 13. Paysanne grecque filant la laine. D’après Fig. 15. Fuseau égyptien en bois,
une photographie prise par l’auteur à Delphes en Musée National de Copenhague, n°
1896. d’inv. 4989. En haut, le crochet en
fer, dont la plus grande partie fait
défaut. 1 :3.

La dédicace d’instruments qui servaient à l’ou-
vrage des femmes est mentionnée dans les inventaires
de Delos (v. BCH 1882, p. 131) et dans quelques
épigrammes de l’anthologie grecque (VI, n° 247. 288.
289), adressés à Athéna. La déesse qui protégeait
spécialement cet ouvrage était qualifiée soit d’Ergané,
soit d’Athéna Ergané (v. P-W, s. v. ; cf. les bas-
reliefs votifs en terre cuite JHSt. 1897, p. 309,
fig. 1). Signalons, dans cet ordre d’idées, aussi la
statue archaïque en bois d’Erythrai: elle représentait
Athéna, tenant, d’après Pausanias (7, 5, 9), ηλακάτην
èv εκατέρα τών χειρών; la déesse a dû tenir la que-
nouille (ηλακάτη) de la gauche, le fuseau (άτρακτος)
de la droite, et non pas une quenouille dans l’une et
l’autre main (Brunn, Gesch. der griech. Künstler\
I, p. 71; Blinkenberg, Image, p. 19, not. 4).
C’était sans doute le fuseau entier qui était dédié
dans le sanctuaire lindien. Il se composait d’une
baguette, appesantie d’un fusaïole en bas et pour-
vue quelquefois d’un petit crochet en haut (cf. n°

de décrire. Il est employé encore de nos jours par
les paysannes de la Grèce (v. fig. 13) de la même
manière qu’on voit figurée dans les peintures des
vases attiques (v. fig. 14; cf. le fragment d’un épiné-
tron, n° 2691 ci-après). Des représentations figurées
qui en illustrent le maniement et datant à peu près
de la même époque que la plupart des objets lindiens
décrits dans les pages suivantes ont été découvertes
à Suse (v. Mémoires de la délégation en Perse, I, pl. 11),
à Nimroud, à Ephesos (v. Ephesus, p. 157, n° 3; pl.
24, n° 1) et en d’autres endroits. La même forme de
fuseau était usitée en Italie; des exemplaires à peu
près complets en bronze, en ambre et en pâte de verre
ont été conservés dans les tombeaux étrusques, v.
NS 1889, p. 329; 1902, p. 334; MA IV, p. 314, fig. 158
(»ago crinale«); Archaeologia XLI, pl. 5> fig· 3· Le
type égyptien du fuseau différait du grec en ce
que le peson était appliqué en haut : deux fuseaux
de ce genre sont au Musée National de Copenhague,
v. fig. 15; on observe très bien ce détail dans les pein-
 
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