DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.52556#0100
159
OBJETS DES PREMIÈRES ÉPOQUES ARCHAÏQUES
160
séquent, de la période archaïque antérieure au milieu
du 6e siècle. Les autres ont été trouvés en différents
endroits, dans les remblais souvent bouleversés,
mais d’après le style il faut les rapporter aux mêmes
temps. Nos fouilles n’ont pas donné d’oeuvres
glyptiques d’origine plus récente (à l’exception, peut-
être, des nos 538 et 540).
Nous divisons les pierres gravées en cinq groupes:
i°, pierres subcylindriques (n° 488) ;
2°, disques ronds à revers de formes variées (nos
489—513);
30, diverses formes archaïques (nos 514—-520);
40, scarabéoïdes (nos 521—-539);
5°, scarabées (nos 540—541).
Les scarabées en pierre de style égyptien seront
traités plus loin, avec les scarabées en faïence (nos
1370 sq.).
Pour les raisons exposées plus haut (p. 117), j’ai
classé ici, dans le 2e groupe, certaines pierres, gravées
ou non, d’une forme particulière et dont l’emploi
et la destination restent encore à trouver. Malgré
le caractère assez homogène de ce groupe, il est
possible que les pièces en question aient servi, en
effet, à des usages variés. La partie principale de
la pièce est toujours constituée par un disque rond,
dont le diamètre peut varier de 0.016 à 0.035. Le
revers affecte, au contraire, des formes différentes:
celle d’une rondelle un peu plus petite que le devant,
d’un tronc de cône, d’une barre adhérente munie
d’un oeillet, ou, plus souvent, d’une barre trans-
versale qui est séparée du disque par un rétrécisse-
ment. Les fouilles de Kamiros ont fourni des spéci-
mens analogues à ceux de Lindos; j’en ai vu une
dizaine au British Muséum. Il y en a dont le revers
a la forme d’une tige placée verticalement sur le disque
et haute de 1—3 centimètres; dans un spécimen,
cette tige est percée de deux petits trous (cf. le cachet
syro-cappadocien publié par L. Delaporte, Musée
duLouvre, Catal. des cylindres, etc., II (1923), n°A968,
pl. 98). Certains exemplaires auraient bien pu servir
de boutons, mais il y en a aussi qui ressemblent plutôt
à des estampilles ou cachets. L’examen de la face
antérieure ne conduit pas non plus à un résultat
décisif en ce qui concerne l’emploi de ces objets.
Il n’est pas rare que le devant est parfaitement uni;
dans ce cas-ci, il a pu recevoir une décoration peinte
ou un placage en métal (cf. Blinkenberg, Fibules,
XV 4). Mais le plus souvent le devant présente un
dessin linéaire, soit finement tracé à la pointe, soit
plus fortement enfoncé.
Je ne connais pas d’objets analogues trouvés en
dehors de l’île de Rhodes. Il est donc probable que
les pièces en question ont été fabriquées dans l’île
même. Elles sont faites soit d’une pierre blanche
non cristalline, soit de stéatite bleue ou bleu noir.
Le décor fait voir que tous les spécimens datent d’une
période très limitée et qui n’est pas trop éloignée
de l’époque du style géométrique, dont les traditions
se trahissent dans plusieurs des dessins: rosaces à
feuilles lancéolées, tracées au compas (cette rosace
»géométrique« est même, dans un cas, entourée d’une
zone annulaire de points, comme sur les vases), croix,
cercle à sept rayons, divers systèmes de cercles concen-
triques et d’»yeux de dé«; la torsade qu’on voit sur
beaucoup de spécimens appartient également au
répertoire décoratif de la fin du style géométrique.
Fig. 18. Ornements circulaires de vases en terre cuite (n°s i—4 et
6) et en bronze (n° 5). ■—■ i-—3 d’après Maiuri, Jalisos, p. 338,
fig. 223 (stamnos crétois, trouvé à lalysos). ■—■ 4: Thera, II, fig. 345
(amphore, trouvée à Thera). ■—■ 5: Pfuhl, Malerei und Zeichnung,
fig. 134 (coupe de bronze, trouvée dans l’île de Rhodes). —- 6: CVA,
Copenhague, Mus. Nat., pl. 65, n° 1 (amphore, trouvée à Thera).
— Cf. BSA XIII, pl. 4.
Afin d’illustrer ces rapports, nous avons réuni dans
la fig. 18 quelques ornements circulaires, tirés de la
céramique et de la métallurgie grecques des 8e—7e
siècles. Le décor des manches en os (v. surtout n° 425
ci-dessus) et des agrafes en os et en ivoire (ci-dessus,
nos 133—134) présente également des analogies évi-
dentes. Pour la combinaison des cercles concen-
triques avec de petites languettes pointues, on peut
comparer les vases publiés AM 1903, p. 170, fig. 49
et Beilage XXII, n° 5; le vase figuré dans Vroulia,
pl. 21, n° 3 paraît conserver une forme plus ancienne
du même motif, qui remonte à des prototypes sub-
mycéniens (cf. ci-dessous, n° 837). Un motif analogue
(triangles enfoncés) se trouve inséré entre les pétales
de la »rosace géométrique « du n° 513.
Il faut regarder également comme des travaux
locaux certaines pierres molles des 3e et 4e groupes
taillées d’une manière très négligée et avec peu d’habi-
leté (nos 515—-519 et 536). Au point de vue du style
et du dessin, elles présentent les caractères généraux
de la fin de la période géométrique. On a trouvé des
travaux glyptiques d’un aspect correspondant dans
OBJETS DES PREMIÈRES ÉPOQUES ARCHAÏQUES
160
séquent, de la période archaïque antérieure au milieu
du 6e siècle. Les autres ont été trouvés en différents
endroits, dans les remblais souvent bouleversés,
mais d’après le style il faut les rapporter aux mêmes
temps. Nos fouilles n’ont pas donné d’oeuvres
glyptiques d’origine plus récente (à l’exception, peut-
être, des nos 538 et 540).
Nous divisons les pierres gravées en cinq groupes:
i°, pierres subcylindriques (n° 488) ;
2°, disques ronds à revers de formes variées (nos
489—513);
30, diverses formes archaïques (nos 514—-520);
40, scarabéoïdes (nos 521—-539);
5°, scarabées (nos 540—541).
Les scarabées en pierre de style égyptien seront
traités plus loin, avec les scarabées en faïence (nos
1370 sq.).
Pour les raisons exposées plus haut (p. 117), j’ai
classé ici, dans le 2e groupe, certaines pierres, gravées
ou non, d’une forme particulière et dont l’emploi
et la destination restent encore à trouver. Malgré
le caractère assez homogène de ce groupe, il est
possible que les pièces en question aient servi, en
effet, à des usages variés. La partie principale de
la pièce est toujours constituée par un disque rond,
dont le diamètre peut varier de 0.016 à 0.035. Le
revers affecte, au contraire, des formes différentes:
celle d’une rondelle un peu plus petite que le devant,
d’un tronc de cône, d’une barre adhérente munie
d’un oeillet, ou, plus souvent, d’une barre trans-
versale qui est séparée du disque par un rétrécisse-
ment. Les fouilles de Kamiros ont fourni des spéci-
mens analogues à ceux de Lindos; j’en ai vu une
dizaine au British Muséum. Il y en a dont le revers
a la forme d’une tige placée verticalement sur le disque
et haute de 1—3 centimètres; dans un spécimen,
cette tige est percée de deux petits trous (cf. le cachet
syro-cappadocien publié par L. Delaporte, Musée
duLouvre, Catal. des cylindres, etc., II (1923), n°A968,
pl. 98). Certains exemplaires auraient bien pu servir
de boutons, mais il y en a aussi qui ressemblent plutôt
à des estampilles ou cachets. L’examen de la face
antérieure ne conduit pas non plus à un résultat
décisif en ce qui concerne l’emploi de ces objets.
Il n’est pas rare que le devant est parfaitement uni;
dans ce cas-ci, il a pu recevoir une décoration peinte
ou un placage en métal (cf. Blinkenberg, Fibules,
XV 4). Mais le plus souvent le devant présente un
dessin linéaire, soit finement tracé à la pointe, soit
plus fortement enfoncé.
Je ne connais pas d’objets analogues trouvés en
dehors de l’île de Rhodes. Il est donc probable que
les pièces en question ont été fabriquées dans l’île
même. Elles sont faites soit d’une pierre blanche
non cristalline, soit de stéatite bleue ou bleu noir.
Le décor fait voir que tous les spécimens datent d’une
période très limitée et qui n’est pas trop éloignée
de l’époque du style géométrique, dont les traditions
se trahissent dans plusieurs des dessins: rosaces à
feuilles lancéolées, tracées au compas (cette rosace
»géométrique« est même, dans un cas, entourée d’une
zone annulaire de points, comme sur les vases), croix,
cercle à sept rayons, divers systèmes de cercles concen-
triques et d’»yeux de dé«; la torsade qu’on voit sur
beaucoup de spécimens appartient également au
répertoire décoratif de la fin du style géométrique.
Fig. 18. Ornements circulaires de vases en terre cuite (n°s i—4 et
6) et en bronze (n° 5). ■—■ i-—3 d’après Maiuri, Jalisos, p. 338,
fig. 223 (stamnos crétois, trouvé à lalysos). ■—■ 4: Thera, II, fig. 345
(amphore, trouvée à Thera). ■—■ 5: Pfuhl, Malerei und Zeichnung,
fig. 134 (coupe de bronze, trouvée dans l’île de Rhodes). —- 6: CVA,
Copenhague, Mus. Nat., pl. 65, n° 1 (amphore, trouvée à Thera).
— Cf. BSA XIII, pl. 4.
Afin d’illustrer ces rapports, nous avons réuni dans
la fig. 18 quelques ornements circulaires, tirés de la
céramique et de la métallurgie grecques des 8e—7e
siècles. Le décor des manches en os (v. surtout n° 425
ci-dessus) et des agrafes en os et en ivoire (ci-dessus,
nos 133—134) présente également des analogies évi-
dentes. Pour la combinaison des cercles concen-
triques avec de petites languettes pointues, on peut
comparer les vases publiés AM 1903, p. 170, fig. 49
et Beilage XXII, n° 5; le vase figuré dans Vroulia,
pl. 21, n° 3 paraît conserver une forme plus ancienne
du même motif, qui remonte à des prototypes sub-
mycéniens (cf. ci-dessous, n° 837). Un motif analogue
(triangles enfoncés) se trouve inséré entre les pétales
de la »rosace géométrique « du n° 513.
Il faut regarder également comme des travaux
locaux certaines pierres molles des 3e et 4e groupes
taillées d’une manière très négligée et avec peu d’habi-
leté (nos 515—-519 et 536). Au point de vue du style
et du dessin, elles présentent les caractères généraux
de la fin de la période géométrique. On a trouvé des
travaux glyptiques d’un aspect correspondant dans