255
OBJETS DES PREMIÈRES ÉPOQUES ARCHAÏQUES
256
comme motif de remplissage sur les vases milésiens,
v. Salzmann, Nécropole de Camiros, pl. 51; cf. Vroulia,
p. 224, fig. 112. Un ornement apparenté est fréquent
sur les pithoi à décor estampé. M. Dugas a voulu
établir, je crois à tort, une connexion entre ces orne-
ments et les triangles surmontés d’un T à branches
repliées (v. pl. 35, nos 85 sq.), qui se trouvent fré-
quemment sur les vases rhodiens géométriques, v.
BCH 1912, p. 517 sq.
*908 CA. Deux petits fragments du bord d’une
coupe. Terre chamois; vernis brun noir. Bande
formée de deux séries de losanges superposés avec
point central; trois lignes horizontales; groupes de
traits verticaux.
909. Petit fragment du bord d’un grand récipient
ouvert. Terre pâle, ressemblant à celle des vases
corinthiens. Décoration en vernis soit brun clair,
soit noir; pas d’engobe. En haut, damier entre deux
bandes horizontales de trois lignes parallèles. L’état
de conservation ne permet pas une définition précise
de l’ornement principal qui paraît avoir été une
espèce de méandre. H 0.063, L 0.047.
910. Anse annulaire verticale d’un tripodiskos.
H 0.069. Terre rougeâtre. La décoration, qui a
été peinte en vernis, s’est détachée.
Vaisselle de cuisine.
911. Quatorze petits fragments de vases mono-
chromes, faits d’une terre grise ou brun gris qui
contenait beaucoup de sable gros. La surface a été
lissée, mais non pas polie. Dans quelques rares cas
on peut se faire une idée sur la forme : un tesson provi-
ent de la partie supérieure d’un vase à col; un fond à
bord circulaire en saillie (D 0.07) est profilé de manière
à se détacher nettement de la panse; deux fragments,
de la forme et de la grandeur d’un bout de doigt, ont
fait partie des pieds de simples trépieds à cuire. Ces
tessons, recueillis à Kopria, remontent probablement
à l’époque géométrique; ils sont comparables à quel-
ques vases de Thera: Thera, II, p. 230; AM 1903,
p. 122 sq., 132 sq. Sur l’acropole je n’ai observé,
en fait de vases de cuisine, que des fragments d’un
exemplaire de forme différente et datant d’une époque
plus récente (v. n° 2592).
Vases à décoration en relief.
On connaissait d’avance un nombre assez grand de
gros vases à décoration en relief trouvés dans l’île
de Rhodes et aux environs: v. Salzmann, Nécropole
de Camiros, pl. 25—27; Bottier, Vases du Louvre,
A 396; BSA XII, p. 71 sq. (Kamiros); Furt-
waengler-Loeschcke, Myk. Vasen, p. 2, fig. 1
(lalysos) ; AM 1896, p. 229 sq. (Dadja; un pithos
complet de la même provenance est à l’Antiquarium
de Berlin). Aussi fallait-il s’attendre à en trouver
dans les fouilles de Lindos. Nous les divisons en deux
groupes: pithoi gros à décoration incisée et vases
divers à décoration estampée.
Pithoi gros.
Comme tous les grands objets, les pithoi ont été
réduits en menus fragments, qui se trouvaient mêlés
dans le sol un peu partout sur l’acropole. On verra
ci-après que ces jarres avaient peu de décoration;
il était rare d’en découvrir sur les tessons grossiers
de l’acropole. Ordinairement on ne les ramassait
donc pas, mais on se bornait à conserver les rares
fragments qui pouvaient servir à se faire une idée
sur la forme et la décoration des. pithoi. On ne peut
indiquer avec certitude le nombre d’exemplaires que
représentent ces tessons.
Des fragments semblables furent découverts en
bon nombre aussi sur le versant occidental de l’acro-
pole, où ils se trouvaient soit épars dans le sol, soit,
avec des fragments de poterie peinte, dans les débris
d’une maison. Ici on parvenait à trouver ensemble
assez de fragments différents pour pouvoir recom-
poser diverses parties assez grandes des pithoi et en
faire exécuter le dessin de reconstruction reproduit
sur la planche 40. J’ai évalué à 0.80 la hauteur et
à 0.60 le diamètre d’un exemplaire dont il restait
assez de fragments pour un tel jugement; mais des
dimensions un peu plus fortes paraissent avoir été
de règle. Les pithoi sont faits au tour, avec une terre
qui contient beaucoup de gravier et de terre cuite
broyée (cf. Vroulia, p. 102). Elle est le plus souvent
brun gris, quelquefois rougeâtre, et couverte d’un
engobe argileux jaune gris (tournant parfois au ver-
dâtre), qui se gâte facilement sous l’action de l’humi-
dité, et qui avait souvent disparu complètement ou
à peu près. Dans des cas rares, le noyau de terre
avait la même couleur que cet engobe.
La paroi des pithoi a 0.02—0.03 d’épaisseur;
elle est renforcée par des bandes horizontales en saillie,
d’une épaisseur de 0.005—0.01 et larges de 0.045
—0.075. L’orifice et le bord du fond aplati offrent
le plus souvent des renforcements semblables. Sur
l’épaule sont placées deux anses »horizontales«,
arrondies, se dressant obliquement en l’air.
Sans doute ce genre de grandes jarres est plus
ancien que le second groupe. La manière primitive
de l’incision et le caractère très simple de l’orne-
mentation remontent à un âge reculé. Les bandes
horizontales en relief dérivent également d’un système
très ancien (cf. les jarres du MM II, découvertes à
Knossos: Evans, Palace of Mtnos, I, p. 232), qui
OBJETS DES PREMIÈRES ÉPOQUES ARCHAÏQUES
256
comme motif de remplissage sur les vases milésiens,
v. Salzmann, Nécropole de Camiros, pl. 51; cf. Vroulia,
p. 224, fig. 112. Un ornement apparenté est fréquent
sur les pithoi à décor estampé. M. Dugas a voulu
établir, je crois à tort, une connexion entre ces orne-
ments et les triangles surmontés d’un T à branches
repliées (v. pl. 35, nos 85 sq.), qui se trouvent fré-
quemment sur les vases rhodiens géométriques, v.
BCH 1912, p. 517 sq.
*908 CA. Deux petits fragments du bord d’une
coupe. Terre chamois; vernis brun noir. Bande
formée de deux séries de losanges superposés avec
point central; trois lignes horizontales; groupes de
traits verticaux.
909. Petit fragment du bord d’un grand récipient
ouvert. Terre pâle, ressemblant à celle des vases
corinthiens. Décoration en vernis soit brun clair,
soit noir; pas d’engobe. En haut, damier entre deux
bandes horizontales de trois lignes parallèles. L’état
de conservation ne permet pas une définition précise
de l’ornement principal qui paraît avoir été une
espèce de méandre. H 0.063, L 0.047.
910. Anse annulaire verticale d’un tripodiskos.
H 0.069. Terre rougeâtre. La décoration, qui a
été peinte en vernis, s’est détachée.
Vaisselle de cuisine.
911. Quatorze petits fragments de vases mono-
chromes, faits d’une terre grise ou brun gris qui
contenait beaucoup de sable gros. La surface a été
lissée, mais non pas polie. Dans quelques rares cas
on peut se faire une idée sur la forme : un tesson provi-
ent de la partie supérieure d’un vase à col; un fond à
bord circulaire en saillie (D 0.07) est profilé de manière
à se détacher nettement de la panse; deux fragments,
de la forme et de la grandeur d’un bout de doigt, ont
fait partie des pieds de simples trépieds à cuire. Ces
tessons, recueillis à Kopria, remontent probablement
à l’époque géométrique; ils sont comparables à quel-
ques vases de Thera: Thera, II, p. 230; AM 1903,
p. 122 sq., 132 sq. Sur l’acropole je n’ai observé,
en fait de vases de cuisine, que des fragments d’un
exemplaire de forme différente et datant d’une époque
plus récente (v. n° 2592).
Vases à décoration en relief.
On connaissait d’avance un nombre assez grand de
gros vases à décoration en relief trouvés dans l’île
de Rhodes et aux environs: v. Salzmann, Nécropole
de Camiros, pl. 25—27; Bottier, Vases du Louvre,
A 396; BSA XII, p. 71 sq. (Kamiros); Furt-
waengler-Loeschcke, Myk. Vasen, p. 2, fig. 1
(lalysos) ; AM 1896, p. 229 sq. (Dadja; un pithos
complet de la même provenance est à l’Antiquarium
de Berlin). Aussi fallait-il s’attendre à en trouver
dans les fouilles de Lindos. Nous les divisons en deux
groupes: pithoi gros à décoration incisée et vases
divers à décoration estampée.
Pithoi gros.
Comme tous les grands objets, les pithoi ont été
réduits en menus fragments, qui se trouvaient mêlés
dans le sol un peu partout sur l’acropole. On verra
ci-après que ces jarres avaient peu de décoration;
il était rare d’en découvrir sur les tessons grossiers
de l’acropole. Ordinairement on ne les ramassait
donc pas, mais on se bornait à conserver les rares
fragments qui pouvaient servir à se faire une idée
sur la forme et la décoration des. pithoi. On ne peut
indiquer avec certitude le nombre d’exemplaires que
représentent ces tessons.
Des fragments semblables furent découverts en
bon nombre aussi sur le versant occidental de l’acro-
pole, où ils se trouvaient soit épars dans le sol, soit,
avec des fragments de poterie peinte, dans les débris
d’une maison. Ici on parvenait à trouver ensemble
assez de fragments différents pour pouvoir recom-
poser diverses parties assez grandes des pithoi et en
faire exécuter le dessin de reconstruction reproduit
sur la planche 40. J’ai évalué à 0.80 la hauteur et
à 0.60 le diamètre d’un exemplaire dont il restait
assez de fragments pour un tel jugement; mais des
dimensions un peu plus fortes paraissent avoir été
de règle. Les pithoi sont faits au tour, avec une terre
qui contient beaucoup de gravier et de terre cuite
broyée (cf. Vroulia, p. 102). Elle est le plus souvent
brun gris, quelquefois rougeâtre, et couverte d’un
engobe argileux jaune gris (tournant parfois au ver-
dâtre), qui se gâte facilement sous l’action de l’humi-
dité, et qui avait souvent disparu complètement ou
à peu près. Dans des cas rares, le noyau de terre
avait la même couleur que cet engobe.
La paroi des pithoi a 0.02—0.03 d’épaisseur;
elle est renforcée par des bandes horizontales en saillie,
d’une épaisseur de 0.005—0.01 et larges de 0.045
—0.075. L’orifice et le bord du fond aplati offrent
le plus souvent des renforcements semblables. Sur
l’épaule sont placées deux anses »horizontales«,
arrondies, se dressant obliquement en l’air.
Sans doute ce genre de grandes jarres est plus
ancien que le second groupe. La manière primitive
de l’incision et le caractère très simple de l’orne-
mentation remontent à un âge reculé. Les bandes
horizontales en relief dérivent également d’un système
très ancien (cf. les jarres du MM II, découvertes à
Knossos: Evans, Palace of Mtnos, I, p. 232), qui