OBJETS DES PREMIÈRES ÉPOQUES ARCHAÏQUES
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verticales de demi-lunes superposées; cf. la décoration
du balsamaire reproduit dans Longpérier, Musée
Napoléon III, pl. 39 (51), n° 2.
957 GD. Balsamaire dont manquent l’orifice,
le col et la partie supérieure de la panse. H 0.097.
Bien que la glaçure ait complètement disparu, on
observe qu’il y avait sur le vase, au-dessus des pétales,
deux frises, l’une occupée par des triangles, l’autre
par des carrés.
958 GD. Fragment d’un vase semblable, sans
traces de décoration et provenant peut-être d’un
balsamaire non glacé. H 0.088. On connaît des
récipients de ce genre, en terre cuite ordinaire, géné-
ralement d’une forme un peu plus trapue que les
balsamaires émaillés. Le musée de Lund (Suède)
en possède un spécimen de terre brun jaune, H 0.155,
trouvé dans l’île de Rhodes; cf. Vroulia, pl. 34, p. 59,
n° 2 (avec les renvois). Peut-être deux des balsamaires
registrés sous le n° 954 ont-ils été également dépourvus
d’ornementation.
Vases gris noir (»bucchero«).
Quant au genre de vases qualifié généralement de
bucchero grec, nous n’avons à nous occuper ici que
des petits récipients à parfum, la seule catégorie dont
nos fouilles aient fourni un certain nombre d’exemples.
Ils sont en même temps les vases les plus communé-
ment répandus du genre en question. On en a surtout
trouvé soit dans la partie orientale du monde grec,
soit dans les colonies grecques de la Sicile. Ces
dernières trouvailles, conservées dans le musée de
Syracuse, sont particulièrement instructives en ce
qui concerne la chronologie des balsamaires. Dans
les tombeaux de Megara Hyblaea, de Syracuse et de
Gela, cette poterie s’est rencontrée 1θ P^us souvent
avec des skyphoi miniature de fabrication corinthienne,
avec des vases corinthiens du genre ordinaire, des
figurines en terre cuite de l’ancien style ionien et
encore avec des vases attiques à figures noires de
style relativement ancien E
1 Afin de donner une idée de l’emploi extrêmement fréquent
du bucchero grec en Sicile, je cite ici les numéros d’une série de
tombeaux de Megara Hyblaea (pour les t. i-—312, v. MA I, p. 797 sq. ;
pour t. 628—831 : NS 1892, index, p. 5) qui ont donné des alabastres:
a) comme notre n° 959: 105. 169. 216. 353. 428. 708. 823 (la sur-
face est traitée d’une manière un peu différente). 848; b) comme
notre n° 960: 4. 166. 215. 336. 338. 428. 456. 523. 708 (bis). 709.
752. 793· 805. 870 (exemplaire de grandeur extraordinaire). 885.
911; c) comme notre n° 961: 106. 336. 823. 941; d) comme notre
n° 962: 114. 428. 823 (à surface tout unie). On voit par la liste
que les mêmes tombes ont renfermé quelquefois plus d’un type
d’alabastre.
Les villes grecques de Sicile ont été à la même époque acqué-
reuses du bucchero étrusque, mais cette importation, assez ample
à en juger par le nombre des spécimens conservés, se borne à un
Le 6e siècle est donc nettement indiqué comme
époque de la plus grande partie des balsamaires en
bucchero grec trouvés en Sicile. Il faut rapporter,
probablement, au même siècle six alabastres de types
correspondant à nos nos 959 et 962, mis au jour dans
la tombe 36 d’Ialysos (v. Maiuri, Jalisos, 1926,
P- 293, nos 7—12, fig. 189), qui renfermait les restes
de plusieurs incinérations se répartissant sur une
période assez longue (6e siècle et fin du 7e). Mais la
fabrication de cette céramique remonte plus haut.
En Sicile, des spécimens ont été trouvés avec des
aryballes sicyoniens du type ovoïde dans les tombes
nos 85 et 428 de Syracuse (NS 1893, p. 473; 1895,
p. 169); à Tarente on a fait une trouvaille semblable
(v. Friis Johansen, Vases Sicyoniens, p. 175, not.
i-—2). La nécropole de Vroulia a fourni des balsa-
maires en bucchero que la composition des dépôts
funéraires dont ils ont fait partie permettent de
rapporter à des époques différentes du 7e siècle; ce
sont surtout des aryballes globulaires du même genre
que n° 966 ci-après (v. Vroulia, p. 43, tombe m;
p. 43, t. p, n° 4, pl. 33; p. 47, t. s, nos 7—8, pl. 31;
p. 48, t. bb, n° 3, pl. 32; p. 59, t. 2, n° 3); de plus, un
aryballe d’une forme moins trapue, décoré de rainures
horizontales à la naissance du col (p. 85, t. 27, n° 6,
P1· 44 I)·
Les fabricants de balsamaires en bucchero ont
montré peu d’originalité. Généralement, ils se sont
type défini de kantharos (je cite comme exemples les tombeaux
publiés de Megara nos 86, 149, 154, 186). M. Orsi y voit, d’après
les études de M. Patroni (Stud. et Mat., I, p. 290), des travaux
étrusques faits en Campanie (MA XVII, p. 647). L’origine étrusque
de ces kantharoi est hors de doute; la poterie étrusque a d’ailleurs
été exportée jusqu’en Carthage (exemples typiques dans Gauckler,
Nécrop. -puniques, I, pl. 186) et même jusqu’en Rhodes (British Mu-
séum: deux kantharoi du genre susdit, une aiguière et un couvercle),
probablement par la voie de Sicile (Gela). Quelquefois les deux
genres de bucchero, grec et étrusque, ont même été trouvés ensemble
dans les dépôts funéraires (je cite à titre d’exemples les tombeaux
n° 793, 805 et 941 de Megara Hyblaea). Ce fait, quelque curieux
qu’il soit, est d’ailleurs sans importance pour la question sur le
rapport qu’on a cru pouvoir établir entre les deux fabrications
(v. surtout Boehlau, dans Jb 1900, p. 183 et Prinz, Funde aus
Naukratis, p. 59 sq.). En ce qui concerne cette question, je me
range à l’avis de M. Pottier (Catalogue, II, p. 326 sq.); seulement,
! j’accentuerais encore plus l’évolution indépendante de la poterie
étrusque, qui continue en grande partie le développement déjà
commencé à l’époque de Villanova. On observe dans la poterie noire
des Étrusques, comme dans les autres industries de ce peuple, des
influences grecques, mais non pas spécialement des influences du
bucchero grec-oriental.
1 D’autres vases ou fragments de vases en bucchero ont été
trouvés dans les maisons de Vroulia (v. Vroulia, p. 152 sq.). Il faut
pourtant noter que l’auteur a confondu quelquefois la pâte de
poteries brûlées avec le bucchero. Tel est le cas, p. e., pour les
balsamaires en forme de corne (v. Friis Johansen, Vases Sicy-
oniens, p. 42) et pour les skyphoi (Vroulia, pl. 27, n° 14 a-—b, cf.
P· 153)·
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verticales de demi-lunes superposées; cf. la décoration
du balsamaire reproduit dans Longpérier, Musée
Napoléon III, pl. 39 (51), n° 2.
957 GD. Balsamaire dont manquent l’orifice,
le col et la partie supérieure de la panse. H 0.097.
Bien que la glaçure ait complètement disparu, on
observe qu’il y avait sur le vase, au-dessus des pétales,
deux frises, l’une occupée par des triangles, l’autre
par des carrés.
958 GD. Fragment d’un vase semblable, sans
traces de décoration et provenant peut-être d’un
balsamaire non glacé. H 0.088. On connaît des
récipients de ce genre, en terre cuite ordinaire, géné-
ralement d’une forme un peu plus trapue que les
balsamaires émaillés. Le musée de Lund (Suède)
en possède un spécimen de terre brun jaune, H 0.155,
trouvé dans l’île de Rhodes; cf. Vroulia, pl. 34, p. 59,
n° 2 (avec les renvois). Peut-être deux des balsamaires
registrés sous le n° 954 ont-ils été également dépourvus
d’ornementation.
Vases gris noir (»bucchero«).
Quant au genre de vases qualifié généralement de
bucchero grec, nous n’avons à nous occuper ici que
des petits récipients à parfum, la seule catégorie dont
nos fouilles aient fourni un certain nombre d’exemples.
Ils sont en même temps les vases les plus communé-
ment répandus du genre en question. On en a surtout
trouvé soit dans la partie orientale du monde grec,
soit dans les colonies grecques de la Sicile. Ces
dernières trouvailles, conservées dans le musée de
Syracuse, sont particulièrement instructives en ce
qui concerne la chronologie des balsamaires. Dans
les tombeaux de Megara Hyblaea, de Syracuse et de
Gela, cette poterie s’est rencontrée 1θ P^us souvent
avec des skyphoi miniature de fabrication corinthienne,
avec des vases corinthiens du genre ordinaire, des
figurines en terre cuite de l’ancien style ionien et
encore avec des vases attiques à figures noires de
style relativement ancien E
1 Afin de donner une idée de l’emploi extrêmement fréquent
du bucchero grec en Sicile, je cite ici les numéros d’une série de
tombeaux de Megara Hyblaea (pour les t. i-—312, v. MA I, p. 797 sq. ;
pour t. 628—831 : NS 1892, index, p. 5) qui ont donné des alabastres:
a) comme notre n° 959: 105. 169. 216. 353. 428. 708. 823 (la sur-
face est traitée d’une manière un peu différente). 848; b) comme
notre n° 960: 4. 166. 215. 336. 338. 428. 456. 523. 708 (bis). 709.
752. 793· 805. 870 (exemplaire de grandeur extraordinaire). 885.
911; c) comme notre n° 961: 106. 336. 823. 941; d) comme notre
n° 962: 114. 428. 823 (à surface tout unie). On voit par la liste
que les mêmes tombes ont renfermé quelquefois plus d’un type
d’alabastre.
Les villes grecques de Sicile ont été à la même époque acqué-
reuses du bucchero étrusque, mais cette importation, assez ample
à en juger par le nombre des spécimens conservés, se borne à un
Le 6e siècle est donc nettement indiqué comme
époque de la plus grande partie des balsamaires en
bucchero grec trouvés en Sicile. Il faut rapporter,
probablement, au même siècle six alabastres de types
correspondant à nos nos 959 et 962, mis au jour dans
la tombe 36 d’Ialysos (v. Maiuri, Jalisos, 1926,
P- 293, nos 7—12, fig. 189), qui renfermait les restes
de plusieurs incinérations se répartissant sur une
période assez longue (6e siècle et fin du 7e). Mais la
fabrication de cette céramique remonte plus haut.
En Sicile, des spécimens ont été trouvés avec des
aryballes sicyoniens du type ovoïde dans les tombes
nos 85 et 428 de Syracuse (NS 1893, p. 473; 1895,
p. 169); à Tarente on a fait une trouvaille semblable
(v. Friis Johansen, Vases Sicyoniens, p. 175, not.
i-—2). La nécropole de Vroulia a fourni des balsa-
maires en bucchero que la composition des dépôts
funéraires dont ils ont fait partie permettent de
rapporter à des époques différentes du 7e siècle; ce
sont surtout des aryballes globulaires du même genre
que n° 966 ci-après (v. Vroulia, p. 43, tombe m;
p. 43, t. p, n° 4, pl. 33; p. 47, t. s, nos 7—8, pl. 31;
p. 48, t. bb, n° 3, pl. 32; p. 59, t. 2, n° 3); de plus, un
aryballe d’une forme moins trapue, décoré de rainures
horizontales à la naissance du col (p. 85, t. 27, n° 6,
P1· 44 I)·
Les fabricants de balsamaires en bucchero ont
montré peu d’originalité. Généralement, ils se sont
type défini de kantharos (je cite comme exemples les tombeaux
publiés de Megara nos 86, 149, 154, 186). M. Orsi y voit, d’après
les études de M. Patroni (Stud. et Mat., I, p. 290), des travaux
étrusques faits en Campanie (MA XVII, p. 647). L’origine étrusque
de ces kantharoi est hors de doute; la poterie étrusque a d’ailleurs
été exportée jusqu’en Carthage (exemples typiques dans Gauckler,
Nécrop. -puniques, I, pl. 186) et même jusqu’en Rhodes (British Mu-
séum: deux kantharoi du genre susdit, une aiguière et un couvercle),
probablement par la voie de Sicile (Gela). Quelquefois les deux
genres de bucchero, grec et étrusque, ont même été trouvés ensemble
dans les dépôts funéraires (je cite à titre d’exemples les tombeaux
n° 793, 805 et 941 de Megara Hyblaea). Ce fait, quelque curieux
qu’il soit, est d’ailleurs sans importance pour la question sur le
rapport qu’on a cru pouvoir établir entre les deux fabrications
(v. surtout Boehlau, dans Jb 1900, p. 183 et Prinz, Funde aus
Naukratis, p. 59 sq.). En ce qui concerne cette question, je me
range à l’avis de M. Pottier (Catalogue, II, p. 326 sq.); seulement,
! j’accentuerais encore plus l’évolution indépendante de la poterie
étrusque, qui continue en grande partie le développement déjà
commencé à l’époque de Villanova. On observe dans la poterie noire
des Étrusques, comme dans les autres industries de ce peuple, des
influences grecques, mais non pas spécialement des influences du
bucchero grec-oriental.
1 D’autres vases ou fragments de vases en bucchero ont été
trouvés dans les maisons de Vroulia (v. Vroulia, p. 152 sq.). Il faut
pourtant noter que l’auteur a confondu quelquefois la pâte de
poteries brûlées avec le bucchero. Tel est le cas, p. e., pour les
balsamaires en forme de corne (v. Friis Johansen, Vases Sicy-
oniens, p. 42) et pour les skyphoi (Vroulia, pl. 27, n° 14 a-—b, cf.
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