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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 22.1908

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[Mitteilungen - Mémoires]
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Reuss, Rodolphe: Une page de l'histoire du Hortus Deliciarum
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https://doi.org/10.11588/diglit.24954#0249

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Une page de l'histoire du Hortu3 Deliciarum.

Au cours de mes recherches sur l’histoire de la Révolution en Alsace,
j’ai rencontré dans les procès-verbaux du Directoire du département
du Bas-Rhin, aux Archives de la Basse-Alsace, un passage curieux,
concernant le manuscrit de Ilerrade de Landsperg et ses pérégrinations
durant la période révolutionnaire. Vu l’intérêt si légitime qu’inspira
toujours aux archéologues et aux savants de notre province le Horlus
deliciarum, et le soin pieux avec lequel la Société des monuments
historiques en particulier a recueilli tout ce qui nous reste aujourd’hui
de celte œuvre remarquable de l’art alsacien du moyen-âge, j’ai pensé
qu’on ne serait pas fâché de voir reproduit au bulletin de notre société
ce document quasi officiel. Il nous permet de constater, ou plutôt
d’entrevoir, par quelles péripéties passa de 1793 à 1795 le précieux
manuscrit de l’abbesse de Hohenbourg après avoir quitté la bibliothèque
des Chartreux de Molsheim, et avant d’être incorporé définitivement
dans la bibliothèque de la ville de Strasbourg, pour y rester jusqu’à
l’heure néfaste où il périt avec elle dans les flammes.

Il est désormais certain que, lors de la saisie des biens ecclésias-
tiques, le prieur du couvent des Chartreux de Molsheim remit lui-
même le Horlus au citoyen Widenloecher, alors commissaire du district
pour la réception de ces biens; celui-ci le déposa au local des séances
de l’administration du district de Strasbourg, et de là il fut dirigé sur
l’ancien séminaire épiscopal, où l’on réunissait alors les bibliothèques
des ordres religieux supprimés et celles des émigrés confisquées au
profit de la nation. Pendant qu’il s’y trouvait, une tentative fut faite
pour le ramener entre les mains d’un particulier : le « citoyen Charles
Landsperg» — ci-devant baron de ce nom — réclama le précieux
volume comme ayant toujours appartenu à sa famille. Le Directoire du
district de Strasbourg, par un arrêté du 1er brumaire, an III, lui
demanda de prouver la véracité de cette affirmation, et le baron fut
assez heureux — à. tort ou à raison — pour convaincre l’administra-
tion que le Horlus deliciarum n’avait été que prêté jadis par ses
ascendants aux Chartreux. Un nouvel arrêté du District, du 19 bru-
maire, ordonna donc au citoyen Keil, professeur au Collège national,
 
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