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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1912

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Fournier-Sarlovèze, Raymond: Heur et malheur d'un chercheur
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https://doi.org/10.11588/diglit.18478#0068

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- 54 -

Il n’y avait aucun doute à avoir, c’était bien la reine
Marie-Antoinette à la chasse, — œuvre d’une grande
délicatesse et d’une rare distinction, — la reine en habit
de satin bleu, serré à la taille, coiffée d’un chapeau de
paille garni de plumes blanches et noires, avec une
aigrette et des flots de rubans, monte un grand cheval
bai; derrière elle, vient à quelque distance le roi en habit
marron à revers jaunes sur lequel brille la plaque du
Saint-Esprit. Quel pendant à ma première découverte
chez M. Armand Brun de la reine à cheval et montant
en homme malgré les remontrances de sa mère Marie-
Thérèse! Dans la famille du peintre, on avait toujours
cru que l’amazone représentait Mme du Barry, parce
qu’elle était suivie dun nègre, qui devait être Zamore.

Enfin, un heureux hasard, qui n’était pas sans devoir
me couvrir de confusion, devait me faire trouver une des
meilleures œuvres de ce petit maître de la fin du
xvme siècle. Mon livre sur Brun avait paru. Les membres
du Comité de la Nationale m’avaient demandé d’obtenir
pour une exposition à Bagatelle les portraits équestres de
la reine Marie-Antoinette et plusieurs autres tableaux du
peintre de Versoix, lorsque M. Jean Béraud me demanda
d’exposer une petite toile qu’il croyait être de Boilly et
placée dans mon cabinet au-dessus de ma table de tra-
vail. Elle représente en un groupe de famille un de mes
arrière-grands-pères, M. Jaladon, receveur général de l’Ai-
lier, sa femme et leur fille, qui devait devenir bientôt ma
grand’mère, Mme Fournier-Sarlovèze ; obligé d’enlever le
cadre qui avait besoin d’une petite réparation, quelle
n’est pas ma surprise lorsque je lis la signature du
peintre : Brun an g.

Le tableau avait dû être peint à Moulins, car les per-
sonnages sont placés dans le cabinet de travail de mon
arrière-grand-père.

Ainsi, pendant que je cherchais partout les œuvres du
peintre que je voulais faire connaître, tandis que j’avais
eu la bonne fortune de trouver à la bibliothèque de la
Société des beaux-arts de Genève un album contenant
soixante études remarquables de Brun, qui n’avait jamais
été ouvert depuis que M. de Constant l’avait donné en
 
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