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LA CHRONIQUE DES ARTS
■De même, la collection His de la Salle (dont
une partie est répartie dans des meubles tour-
nants qu'on trouvera dans la salle Duchâtel,
dans une des deux salles des Primitifs fran-
çais, et dans la galerie des peintres français
du dix-septième siècle), et la salle des dessins
de l'école allemande, organisée récemment
dans une des petites salles voisines de celles
où la collection His de la Salle est groupée,
restent visibles.
*** MM. Georges Leygues, ministre de l'Ins-
truction publique et des Beaux-Arts, et Cail-
laux, ministre des Finances, viennent de dé-
poser un projet de loi concernant le transfert
du ministère des Colonies, réclamé avec insis-
tance par le Conseil supérieur des musées,
dans l'intérêt de nos collections du Louvre
toujours à l'étroit et pour écarter définitive-
ment tout danger d'incendie. C'est dans un
immeuble qui sera construit au quai d'Orsay
sur une partie des terrains du Mobilier na-
tional, que l'on transférera le ministère des
Colonies. Tous les plans de cet immeuble sont
aujourdhui dressés et tous les devis arrêtés.
M. Redon, architecte du Louvre, qui avait
depuis longtemps été chargé de ce travail, est
désormais prêt à commencer ces construc-
tions. Il faut espérer que la désaffectation des
terrains du Garde-meuble et le vote des
crédits nécessaires à la nouvelle construc-
tion ne trouveront pas d'opposition, car il est
urgent que notre musée soit affranchi du
dangereux voisinage du ministère des Colo-
nies : point n'est besoin même d'attendre pour
cela l'achèvement du nouvel édifice, et nous
persistons à réclamer dès maintenant le
transfert des Colonies en d'autres locaux,
faciles à trouver.
*** Le Napoléon Ier en petit chapeau et re-
dingote, qui orna jadis la colonne Vendôme
et qui depuis a connu l'exil du Dépôt des
marbres, va, grâce à la commission du Vieux
Paris, prendre place au musée des Invalides.
Sur la proposition de M. Edouard De-
taille, et conformément à un vœu analogue,
précédemment exprimé par M. Lucien Lam-
beau, la commission du Vieux Paris a décidé
de faire reproduire un certain nombre des
peintures et dessins qui ont figuré l'an der-
nier à l'Exposition centennale.
Naturellement, ce choix s'est porté sur les
œuvres représentant des vues de Paris. Les
indications de M. Détaille, ratifiées par la com-
mission, concernent les tableaux suivants :
Taunay : Entrée de la garde impériale à
Paris après la campagne de Prusse, vue
prise du rond-point de La Villelle (musée
de Versailles).
Eugène Lami : Entrée de la Duchesse
d'Orléans aux Tuileries, vue des environs
du grand bassin, et l'Attentat de Fieschi,
appartenant l'un à M. Alexis Rouart, l'autre
au musée de Versailles.
Brunet-Debaisne : L'Ancien Hôtel-Lieu de
Paris et les Vestiges du pont Saint-Charles,
appartenant au musée de Rouen.
Enfin, une vue de la rue Basse-du-Rem-
part, appelée à disparaître prochainement.
Le Congrès des Sociétés des Beaux-Arts
de France a ouvert mardi ses séances dans
la salle de l'Hémicycle, à l'École des Beaux-
Arts. Ce Congrès a cette année un caractère
de solennité particulière. C'est, en effet, le
• 2fi« anniversaire de sa fondation et les con-
gressistes se proposent de commémorer cette
date en dédiant une médaille à la mémoire
du regretté marquis de Ghenneviôres, qui fut
l'initiateur de cette institution. La séance de
clôture sera tenue aujourd'hui 1" juin et le
rapport général sur les travaux du Congrès
sera lu par M. Henry Jouin, secrétaire-rap-
porteur du comité, qui, avec M. Albert Bab.iau,
correspondant de l'Institut, se trouve être le
seul membre survivant parmi ceux qui assis-
tèrent à la première session.
Nous rendrons compte dans notre prochain
numéro des communications qui auront été
faites.
M. Jean-Paul Laurens travaille en ce
moment à un carton dont le sujet est Le
Triomphe de Colbert, qui doit être traduit
on tapisserie par la manufacture des Gobe-
lins, et qui est destiné à une des salles de
la mairie du treizième arrondissement. Le
sujet est ainsi conçu : une statue de Colbert
vient d'être érigée sur les bords de la Bièvre,
et au pied de celte statue des dames et sei-
gneurs de la cour, ainsi que des artisans
acclament l'illustre ministre de Louis XIV.
Ce carton sera très long à exécuter en tapis-
serie ; il ne sera probablement pas terminé
avant une dizaine d'années.
Lundi 27 mai a eu lieu à Grez-en-
Bouère (Mayenne), l'inauguration du monu-
ment à la mémoire du colonel Villebois-Ma-
reuil, œuvre du statuaire Verlet et de l'archi-
tecte Deglane.
**# A la vente de la collection Somzée, qui
a eu lieu la semaine dernière à Bruxelles,
l'Etat belge a acquis, pour le Musée des Arts
décoratifs, outre un choix d'antiquités grec-
ques et de faïences italiennes, trois des plus
belles tapisseries de la collection : La Pas-
sion, admirable spécimen en laine et soie des
hautes lisses bruxelloises de la seconde moitié
du xv* siècle, au prix de 70.000 fr. ; Un Épi-
sode de la légende de Roland à Roncevaux,
la plus ancienne pièce de la collection, 19.000
francs; enfin, au prix de 8.100 fr., une très
originale tapisserie bruxelloise représentant
la Renommée sur un char traîné par des
éléphants.
Les Médailles d'honneur du Salon
Jeudi et vendredi a eu lieu le vote des
médailles d'honneur da Salon de la Société
des Artistes français. En voici le résultat :
peinture. — Pas de médaille décernée.
sculpture. — Pas do médaille décernée.
gravure et lithographie. — M. Mûngill a
obtenu la médaille d'honneur, par 33 voix, pour
LA CHRONIQUE DES ARTS
■De même, la collection His de la Salle (dont
une partie est répartie dans des meubles tour-
nants qu'on trouvera dans la salle Duchâtel,
dans une des deux salles des Primitifs fran-
çais, et dans la galerie des peintres français
du dix-septième siècle), et la salle des dessins
de l'école allemande, organisée récemment
dans une des petites salles voisines de celles
où la collection His de la Salle est groupée,
restent visibles.
*** MM. Georges Leygues, ministre de l'Ins-
truction publique et des Beaux-Arts, et Cail-
laux, ministre des Finances, viennent de dé-
poser un projet de loi concernant le transfert
du ministère des Colonies, réclamé avec insis-
tance par le Conseil supérieur des musées,
dans l'intérêt de nos collections du Louvre
toujours à l'étroit et pour écarter définitive-
ment tout danger d'incendie. C'est dans un
immeuble qui sera construit au quai d'Orsay
sur une partie des terrains du Mobilier na-
tional, que l'on transférera le ministère des
Colonies. Tous les plans de cet immeuble sont
aujourdhui dressés et tous les devis arrêtés.
M. Redon, architecte du Louvre, qui avait
depuis longtemps été chargé de ce travail, est
désormais prêt à commencer ces construc-
tions. Il faut espérer que la désaffectation des
terrains du Garde-meuble et le vote des
crédits nécessaires à la nouvelle construc-
tion ne trouveront pas d'opposition, car il est
urgent que notre musée soit affranchi du
dangereux voisinage du ministère des Colo-
nies : point n'est besoin même d'attendre pour
cela l'achèvement du nouvel édifice, et nous
persistons à réclamer dès maintenant le
transfert des Colonies en d'autres locaux,
faciles à trouver.
*** Le Napoléon Ier en petit chapeau et re-
dingote, qui orna jadis la colonne Vendôme
et qui depuis a connu l'exil du Dépôt des
marbres, va, grâce à la commission du Vieux
Paris, prendre place au musée des Invalides.
Sur la proposition de M. Edouard De-
taille, et conformément à un vœu analogue,
précédemment exprimé par M. Lucien Lam-
beau, la commission du Vieux Paris a décidé
de faire reproduire un certain nombre des
peintures et dessins qui ont figuré l'an der-
nier à l'Exposition centennale.
Naturellement, ce choix s'est porté sur les
œuvres représentant des vues de Paris. Les
indications de M. Détaille, ratifiées par la com-
mission, concernent les tableaux suivants :
Taunay : Entrée de la garde impériale à
Paris après la campagne de Prusse, vue
prise du rond-point de La Villelle (musée
de Versailles).
Eugène Lami : Entrée de la Duchesse
d'Orléans aux Tuileries, vue des environs
du grand bassin, et l'Attentat de Fieschi,
appartenant l'un à M. Alexis Rouart, l'autre
au musée de Versailles.
Brunet-Debaisne : L'Ancien Hôtel-Lieu de
Paris et les Vestiges du pont Saint-Charles,
appartenant au musée de Rouen.
Enfin, une vue de la rue Basse-du-Rem-
part, appelée à disparaître prochainement.
Le Congrès des Sociétés des Beaux-Arts
de France a ouvert mardi ses séances dans
la salle de l'Hémicycle, à l'École des Beaux-
Arts. Ce Congrès a cette année un caractère
de solennité particulière. C'est, en effet, le
• 2fi« anniversaire de sa fondation et les con-
gressistes se proposent de commémorer cette
date en dédiant une médaille à la mémoire
du regretté marquis de Ghenneviôres, qui fut
l'initiateur de cette institution. La séance de
clôture sera tenue aujourd'hui 1" juin et le
rapport général sur les travaux du Congrès
sera lu par M. Henry Jouin, secrétaire-rap-
porteur du comité, qui, avec M. Albert Bab.iau,
correspondant de l'Institut, se trouve être le
seul membre survivant parmi ceux qui assis-
tèrent à la première session.
Nous rendrons compte dans notre prochain
numéro des communications qui auront été
faites.
M. Jean-Paul Laurens travaille en ce
moment à un carton dont le sujet est Le
Triomphe de Colbert, qui doit être traduit
on tapisserie par la manufacture des Gobe-
lins, et qui est destiné à une des salles de
la mairie du treizième arrondissement. Le
sujet est ainsi conçu : une statue de Colbert
vient d'être érigée sur les bords de la Bièvre,
et au pied de celte statue des dames et sei-
gneurs de la cour, ainsi que des artisans
acclament l'illustre ministre de Louis XIV.
Ce carton sera très long à exécuter en tapis-
serie ; il ne sera probablement pas terminé
avant une dizaine d'années.
Lundi 27 mai a eu lieu à Grez-en-
Bouère (Mayenne), l'inauguration du monu-
ment à la mémoire du colonel Villebois-Ma-
reuil, œuvre du statuaire Verlet et de l'archi-
tecte Deglane.
**# A la vente de la collection Somzée, qui
a eu lieu la semaine dernière à Bruxelles,
l'Etat belge a acquis, pour le Musée des Arts
décoratifs, outre un choix d'antiquités grec-
ques et de faïences italiennes, trois des plus
belles tapisseries de la collection : La Pas-
sion, admirable spécimen en laine et soie des
hautes lisses bruxelloises de la seconde moitié
du xv* siècle, au prix de 70.000 fr. ; Un Épi-
sode de la légende de Roland à Roncevaux,
la plus ancienne pièce de la collection, 19.000
francs; enfin, au prix de 8.100 fr., une très
originale tapisserie bruxelloise représentant
la Renommée sur un char traîné par des
éléphants.
Les Médailles d'honneur du Salon
Jeudi et vendredi a eu lieu le vote des
médailles d'honneur da Salon de la Société
des Artistes français. En voici le résultat :
peinture. — Pas de médaille décernée.
sculpture. — Pas do médaille décernée.
gravure et lithographie. — M. Mûngill a
obtenu la médaille d'honneur, par 33 voix, pour