La chronique des arts et de la curiosité (1901)

10 Août.

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LK SAMEDI MATIN

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lu Chronique des Arts et de la Curiosité.

i.jRIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an.........12 fr. | Six mois........ 8 ff,

PROPOS DU JOUR

|L y a plus d'un an, la Chronique
\ exprimait, ici môme, le désir de
voir enfin le musée Gustave Mo-
reau, dès longtemps promis à

son attente, ouvert définitivement au public.
Elle ne peut constater sans quelque tristesse
qu'il lui faut encore aujourd'hui faire le
pareil souhait. En vain le Conseil d'État,
dont les prudences et les lenteurs n'avaient
pu être vaincues, s'est de lui-même dessaisi
du dossier ; en vain une loi récente a-t-elle
permis au Président de la République d'ac-
cepter les dons faits à l'Etat ; en vain l'Aca-
démie des Beaux-Arts a-t-elle renoncé au
legs Gustave Morcau afin que la srjmme
servit à l'entretien du musée ; en vain
M. ÏRupp, l'ami fidèle du maître et le confi-
dent de sa pensée a-t-il, de tout son pouvoir,
facilité, par un incomparable désintéresse-
ment, la pleine réalisation des idées du
donateur : le musée n'est point ouvert.

On assure, il est vrai, qu'il ne saurait
tarder à l'être, et volontiers on prend con-
fiance si l'on considère que toutes les diffi-
cultés sont désormais aplanies, et que tous
ceux de qui dépendent désormais les desti-
nées du musée sont favorables à sa cause.
Mais on ne peut se défendre d'un regret à
songer qu'il aura fallu trois années et plus
et la sollicitude volontaire et dévouée d'un
ami pour que l'intention généreuse de Gus-
tave Moreau ait été conrprise et suivie.
Quand un pareil maître, après cinquante
ans de labeur, appelle ses contemporains à
venir se pencher sur son œuvre, quand il
les convie à voir, à s'instruire et à juger,

ce serait, en vérité, lui rendre un hommage
digne de lui que d'ouvrir sans retard les
portes toutes grandes au public et de lui
laisser contempler, dans le silence de l'ate-
lier même de celui qui n'est plus, les toiles,
les croquis, les ébauches sans- nombre où
l'artiste mit tout son rêve.

NOUVELLES

Par décret rendu sur la proposition du
ministre de l'Instruction publique, sont nom-
més chevaliers de la Légion d'honneur :
MM. Bettanier, peintre-verrier ; Albert Guil-
laume, dessinateur; Duvernoy, professeur de
chant au Conservatoire.

Par décret rendu sur la proposition du mi-
nistre des Affaires étrangères, sont promus
ou nommés :

Au grade de commandeur : M. de Madrazo,
sujet espagnol, artiste peintre ;

Au grade d'officier : M. Jules Stewart, ci-
toyen américain, artiste peintre.

Au grade de chevalier : MM. Ribera, sujet
espagnol, artiste peintre; van Sluyters, dit
de Feure, sujet néerlandais, artiste peintre
décorateur.

Aux décorations annoncées dans notre der-
nier numéro, il faut aussi ajouter celle de
M. Dauphin (Louis-Marie-Théodore), architecte
des Bâtiments civils, nommé chevalier de la
Légion d'honneur.

Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :

A Asnières, le dimanche 28 juillet, un mo-
nument « aux enfants d'Asnières morts pour
la patrie », œuvre du sculpteur Maillard et de
l'architecte Cousteix;

A Salins, le dimanche 4 août, un monument
à la mémoire de Victor Considérant, œuvre
du statuaire Siamour.

**# L'Académie des Beaux-Arts est autori-